« Ceci est une guerre, quoiqu’en disent les idiots à la Maison Blanche », a déclaré Lyndon LaRouche après avoir écouté le discours du président Obama le 10 septembre dernier.
Ainsi, l’affirmation selon laquelle ce que propose Obama n’est pas une « guerre » mais une « lutte contre le terrorisme » – distinction sémantique avancée par la Maison Blanche uniquement pour éviter de devoir demander la permission au Congrès qui est le seul, en vertu de la Constitution, à pouvoir déclarer la guerre – a amené nombre de commentateurs et d’élus à joindre leurs voix à celle de LaRouche et à souligner que cette action rend le président passible de la destitution, comme le montrent ces quelques exemples :
le sénateur démocrate Manchin : « Dans ce cas, je ne suis pas sûr de ce qu’est la définition de la guerre. »
le député démocrate Himes : « Voulons-nous, Américains, continuer à céder l’autorité de déclarer la guerre entre les mains d’un seul homme ? » le groupe progressiste de la Chambre, fort de 76 membres, insiste dans une déclaration pour qu’il y ait « un débat complet et robuste dans le Congrès à propos de l’usage de la force militaire », et appelle le président de la Chambre Boehner à faire le nécessaire pour qu’il ait lieu.
Même le New York Times, qui soutient d’habitude les plans de guerre de la Maison Blanche, a publié une tribune du professeur de droit Bruce Ackerman, sous le titre : « La trahison par Obama de la Constitution ». Ackerman écrit que« rien de ce qu’a fait » George W. Bush est « comparable en termes d’arrogance impériale ». Il s’agit d’une atteinte « dévastatrice à notre ordre constitutionnel ». * Jack Goldsmith, un ancien responsable du département de la Justice de Bush, a fait publier un article dans la revue Time, intitulé « L’élargissement époustouflant par Obama du pouvoir d’un président à faire la guerre ».
Beaucoup de démocrates s’opposent aussi à la décision du Président de financer des forces anti-Assad en Syrie. Des hauts gradés militaires à la retraite avertissent de leur côté de l’impossibilité pratique d’empêcher que les armes envoyées aux « modérés » finissent dans les mains des djihadistes, comme on l’a vu à multiples reprises ces dernières années. Autre revers pour Obama, deux jours seulement après son discours, certains groupes rebelles soutenus par les États-Unis en Syrie ont signé une trêve avec l’EIIL pour pouvoir combattre ensemble le régime d’Assad !
Par ailleurs, il est délirant de compter sur l’Arabie saoudite comme principal allié dans la lutte contre le terrorisme, sachant qu’elle a parrainé des militants sunnites extrémistes depuis ben Laden jusqu’à l’EI aujourd’hui. L’ancien sénateur Bob Graham, qui a dirigé l’enquête du Congrès sur les attentats du 11 septembre 2001, a déclaré sans ambages le 12 septembre que les Saoudiens « sont pour l’essentiel les créateurs de l’EI et restent sa principale source de financement à ce jour ».
Il semble bien au lendemain de la conférence de Paris qu’une attaque aérienne sur le territoire Syrien soit abandonnée pour l’instant mais rien n’exclut, comme l’a souligné LaRouche, qu’Obama et Cameron (ainsi que leur caniche François Hollande) ne décideront pas d’agir d’une manière sournoise et soudaine.
Solidarité et Progrès