L’Italie bascule dans le populisme. Le Mouvement »Cinq Etoiles » s’empare des mairies de Rome et de Turin [ Par Luc Michel]

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« Le M5S (…) Fondé en 2009 et devenu le deuxième parti du pays avec 25% des voix dès les législatives de 2013, il pioche dans ses propositions à droite comme à gauche, y compris dans les extrêmes, et continuer de tisser sa toile aux élections locales en s’appuyant inlassablement sur la dénonciation d’une classe politique malhonnête »

– AFP.

« Ce scrutin est destiné à laisser une trace dans la politique italienne, à marquer une discontinuité et une possible rupture de système »
– Mario Calabresi, directeur de La Repubblica.

LES POPULISMES NE SONT PAS L’ALTERNATIVE MAIS ILS SONT UNE ETAPE INCONTOURNABLE DANS LA LUTTE CONTRE LE SYSTEME

Les populistes – de droite, de gauche, non-alignés – ne sont pas la solution aux graves problèmes des peuples européens et à la faillite du système américano-atlanto-parlementaire bourgeois. MAIS ils sont un SAS DE DECOMPRESSION indispensable pour la rupture définitive de ces peuples avec le système des partis petit-bourgeois.
APRES VIENDRA LA REVOLUTION EUROPEENNE, le nouveau 1792 qu’attend notre continent. PATIENCE, l’Histoire comme les parturientes a besoin du temps nécessaire …

ITALIE. LE MOUVEMENT 5 ETOILES S’EMPARE DES MAIRIES DE ROME ET DE TURIN

Virginia Raggi (notre photo), la candidate populiste du Mouvement 5 Etoiles, a été triomphalement élue dimanche maire de Rome –une première pour une femme– en infligeant un véritable camouflet au Parti démocrate (PD) du chef du gouvernement Matteo Renzi. Les résultats partiels, après dépouillement dans 80% des bureaux de vote, accordent à cette avocate de 37 ans environ 67% des voix, loin devant Roberto Giachetti, le candidat du PD (centre-gauche).
A Turin (nord-ouest), une autre novice du MS5, Chiara Appendino, 31 ans, a détrôné avec environ 54% l’expérimenté maire sortant Piero Fassino, une figure du PD, qui a dénoncé l’appel de la Ligue du Nord de Matteo Salvini, allié du Front national français, à voter pour les deux candidates du M5S afin de battre M. Renzi. « Nous avons fait l’histoire », s’est réjouie Mme Appendino sur son compte Twitter.

En revanche à Milan (nord), la capitale économique du pays, le candidat du PD Giuseppe Sala, ancien commissaire de l’Exposition universelle, l’a emporté avec plus de 51% des voix selon des résultats quasi définitifs. Le parti de M. Renzi se maintenait aussi à Bologne (centre), un fief historique de la gauche, mais n’était même pas au second tour à Naples (sud-ouest), où le maire sortant Luigi De Magistris, homme de gauche atypique et ennemi juré de M. Renzi, a été largement réélu.

Pour ces élections partielles, qui concernaient près de 9 millions d’électeurs dans un peu plus d’une centaine de villes, la participation, déjà en berne au premier tour, a accusé un nouveau coup, à Rome comme ailleurs, dépassant à peine les 50% selon le ministère de l’Intérieur. « C’est très particulier aujourd’hui, on a enfin la chance d’avoir quelqu’un de nouveau qui pourra changer les choses. Tous les autres ont échoué, on espère qu’eux, ils y arriveront », a déclaré à l’AFP Aldo, un retraité de 72 ans, après avoir voté M5S à Rome.

VERS LE REFERENDUM D’OCTOBRE

Si la lune de miel entre M. Renzi et les électeurs italiens semble bel et bien terminée, une analyse nationale des résultats restera délicate: le M5S était absent à Naples, Bologne et Milan, la droite déchirée à Rome mais unie à Milan. Pendant des semaines, le chef du gouvernement a d’ailleurs tenté de minimiser la portée du scrutin en répétant que « la mère de toutes les batailles » politiques reste pour lui le référendum prévu en octobre sur sa réforme constitutionnelle. Il s’est engagé à démissionner en cas d’échec.

Le M5S y compte bien. C’est ce discours que Mme Raggi a répété à l’envi pendant sa campagne, sans vraiment entrer dans les détails de son programme — à l’exception d’une forte réticence contre la candidature de Rome pour les JO-2024 — pour redresser une ville étouffée par une dette de 12 milliards d’euros ou présenter les têtes de sa future équipe. Ce dernier point est pourtant crucial: l’absence de cadres ayant fait leurs gammes dans la gestion politique au quotidien est l’une des raisons du bilan mitigé du M5S dans les villes de moindre envergure déjà conquises, comme Parme ou Livourne. Désormais à la tête de la capitale italienne et à Turin, le mouvement Cinq Etoiles va devoir désormais faire la preuve de sa compétence lui qui ambitionne de gouverner un jour tout le pays.

Ce scrutin est « destiné à laisser une trace dans la politique italienne, à marquer une discontinuité et une possible rupture de système », a prévenu samedi dans un éditorial le directeur de La Repubblica, Mario Calabresi. Avec le M5S, « on en arrive à choisir la fraîcheur et la sympathie, à considérer l’inexpérience comme la plus grande des valeurs. Et à l’associer à l’espérance », a-t-il estimé, comparant ses militants aux passagers prenant les commandes d’un avion pour protester contre les retards des vols et les avantages sociaux des pilotes.

D’OU VIENT LE ‘MOUVEMENT CINQ ETOILES’ ?

« Fondé en 2009 et devenu le deuxième parti du pays avec 25% des voix dès les législatives de 2013, il pioche dans ses propositions à droite comme à gauche, y compris dans les extrêmes, et continuer de tisser sa toile aux élections locales en s’appuyant inlassablement sur la dénonciation d’une classe politique malhonnête » commente l’AFP.

* Lire POPULISME ET DEMOCRATIE DIRECTE : L’EFFET GRILLO :
in ITALIE: PERCEE PREVUE DU VOTE DE PROTESTATION ET CRAINTES D’INGOUVERNABILITE

sur le site de EODE (février 2013)
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-italie-percee-prevue-du-vote-de-protestation-et-craintes-dingouvernabilite/

Luc MICHEL

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