L’émergence du Titanic : Les mensonges de Pinocchio-Dramane, le piètre Führer ivoirien.

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S’en suivirent les massacres de Duékoué-Carrefour, de Nahibly, et tant d’autres… 

Les mensonges de Pinocchio-Dramane, le piètre Führer ivoirien, se comptabilisent chaque jour ! Mais heureusement pour lui, son modèle sort d’un conte, parce que depuis le temps, sont nez aurait plongé si bas qu’il aurait certainement dû veiller à ne pas marcher dessus…

Voilà plusieurs années qu’on nous chante les merveilles du magicien Ouattara; on viendrait même le voir de RDC pour qu’il donne la recette de la réussite ivoirienne : une croissance à deux chiffres, et un retour des exilés dont la foule innombrable se presse en rangs serrés; pensez donc : quelque 5O rien que le mois dernier !

Nous connaissions déjà par cœur les refrains idylliques de Ouattara, paroles et musique signés FMI et banque mondiale, alors qu’à chaque prêt consenti, l’étau se resserre un peu plus autour du cou de la Côte d’Ivoire, en l’asphyxiant littéralement.

Il y a quelques jours, c’était le ministre Bruno Koné, porte parole du Gouvernement qui s’y collait à Paris pour défendre un bilan totalement surréaliste, que même les lecteurs du site Abidjan.net ont remis en question. De plus, à en croire la presse mainstream, la jeunesse rassemblée par le RHDP autour du ministre des postes et des TIC, était composée à part égale de pro Gbagbo et pro Ouattara : attelage on ne peut plus improbable, tout droit sorti de l’imagination d’un rapporteur aux ordres : mettez ensemble quelques vrais adeptes de la démocratie et de la paix, et les copains hexagonaux des fous furieux qui viennent de s’illustrer lors des marches éclatées en Côte d’Ivoire, et voyez si le tout va tourner à la version peace and love ou à l’affrontement et au meurtre, comme ce fut le cas au pays de Dramane.

Rappelons qu’un homme qui défilait paisiblement a été tué à coups de gourdin et de machette par une jeunesse assoiffée de violence, excitée à dessein par le président et son gouvernement, comme une meute de chiens dressés au combat à qui l’on donne du sang à boire pour augmenter leur férocité. Et la version « réconciliation en marche » a à nouveau été mise à mal par l’arrestation des cadres de cette jeunesse qui sauvent l’honneur d’une CNC peu courageuse, dont le vrai visage se révèle au grand jour : celui d’un tremplin pour politiciens carriéristes, qui bavent à l’idée de voir enfin s’approcher leur heure de gloire…

Grâce à Bruno Koné, nous réapprenons que le Président Ouattara a hérité d’un pays plongé dans une situation politique, économique et sociale catastrophique, aggravée par «une crise post-électorale qui a fait le plus grand mal à la Côte d’Ivoire»; situation chaotique léguée par qui ? Son prédécesseur, évidemment, l’homme aux cent-mille défauts…

Or, – faut-il le rappeler ? – les salaires des fonctionnaires en mars 2011 avaient tous été réglés, et le gouvernement ivoirien avait déjà préparé les versements d’avril et de mai. Malheureusement l’argent économisé grâce au Budget sécurisé mis en place par feu Bohoun Boubré s’est brusquement volatilisé – dans quelles poches ? –, au point que Ouattara a dû mendier auprès de la France le montant des salaires des fonctionnaires pour avril, mai et juin 2011. La jeunesse qui s’était levée à l’appel de CBG et du général Mangou a été anéantie, enfermée dans des containers, pilonnée par les hélicoptères; comment oublier les charniers de la forêt du banco…

Fonctionnaires et soldats ont été révoqués, des civils hommes et femmes ont été assassinés au seul motif de leur appartenance ethnique. S’en suivirent les massacres de Duékoué-Carrefour, de Nahibly, et tant d’autres… Mais ce n’était que le début de cette chasse à l’homme, de la grande traque de tous ceux et celles qui, parce qu’ils ressemblent un tant soit peu au président Gbagbo, n’ont dès lors plus droit au respect ni même à la vie.

Aujourd’hui, il faut absolument parler Bilan, et les bonimenteurs de la Com officielle frappent très fort. L’homme qui n’a jamais déclaré sa fortune et ses biens, alors qu’il y est tenu, notre roi de Kong et des Ponts et Chaussés aurait réhabilité, selon la manchette d’un journal à sa gloire, pas moins de 300 mille km de routes ! Un exploit ! La Côte d’Ivoire est non seulement émergente, mais elle est devenue le centre de la terre, que dis-je, le nombril du monde. Comme l’écrit un internaute malicieux, « La distance entre la terre et la lune est de 384.000 km. Il reste juste 84.000 km de route pour que mossi Dramane réussisse l’exploit de nous envoyer sur la lune en voiture ! »

Aujourd’hui Ouattara, lors de son 118ème voyage, a dit en Afrique du Sud « Nous avons pour ambition de stimuler la croissance économique, ceci afin d’améliorer les conditions de vie de nos populations. En Côte d’Ivoire, nous avons procédé à des réformes importantes et nous tenons à respecter de manière rigoureuse les fondamentaux macroéconomiques ». Sans aucune mauvaise intention, je me suis surprise à lire « simuler » au lieu de « stimuler », tellement l’ambiance opération de com et de séduction s’est faite oppressante, et avec elle, l’énormité des mensonges qui la jalonnent, énormité strictement proportionnelle à celle de l’absence de liberté d’expression.

Comment une manifestation éclatée de la jeunesse de l’opposition, pour laquelle il n’y a pas besoin d’autorisation, est-elle devenue rétroactivement une manifestation interdite ? Comment la violence des casseurs envoyés par le régime putschiste est-elle devenue un prétexte pour réprimer la non-violence de leurs victimes et les arrêter manu militari ? Pourquoi prétendre qu’il n’y a pas de prisonniers politiques, alors que beaucoup de gens croupissent en prison, soumis aux viols, à la sodomie, aux mauvais traitements, privés de soins; alors que la dégradation de leur condition physique n’est due qu’aux sévices endurés, à ces tortures soi-disant condamnées par Ouattara et ses bourreaux, signataires de la charte des droits de l’homme ?

A la veille de ces élections tant contestées, à laquelle Ouattara ne s’apprête à participer qu’au mépris des textes de la Constitution ivoirienne, on peut donc honnêtement se demander si Bruno Koné et tous les acteurs de la vie politique ivoirienne à la solde du pouvoir, ne souffrent pas d’une maladie aux symptômes omniprésents dans les milieux politiques : mémoire défaillante, besoin compulsif de travestir et d’enjoliver la réalité…

Il faut espérer que cette jeunesse digne, – à l’image de la digne Cissé Mariam Marie-France et de ses amis emprisonnés –, ne se laissera pas faire, et surtout saura s’imposer face à des cadres politiques imbus de leur personne, prêts à tous les compromis dans la perspective d’élections certifiées « bidouillage », engagés dans la course à celui qui se déculottera le plus vite et le plus complètement devant la France, dans l’espoir d’en devenir le prochain vassal homologué.

Au post d’un homme politique ivoirien en exil qui écrivait « Le leadership et la vision, c’est aussi la capacité à mettre en avant l’intérêt du groupe sur celui des individus. Ce faisant, on met au grand jour le jeu de ceux qui préfèrent la facilité », notre courageuse Cissé Mariam Marie France répondait sur FB par un « Je valide ! » sans savoir qu’elle allait quelques heures plus tard le valider dans sa chair, avec ses compagnons d’infortune, en payant le prix de son refus de la compromission : parce que la vérité, la justice et la liberté ne peuvent croître sur le terrain miné de la dictature.

Nous venons d’apprendre que Pascal Affi N’Guessan, lui aussi, se rendra bientôt en France. Ouattara lui aurait même facilité les formalités d’usage. Ce voyage se poursuivra-t-il jusqu’à La Haye, par une visite à Laurent Gbgabo ? Nous constatons simplement que Marcel Gossio, chargé du lobbying pour la mise en liberté du Prési, se voit propulsé Directeur de campagne du candidat Affi N’Guessan : Un emploi à plein temps, qui ne laissera guère de place au lobbying en faveur de Laurent Gbagbo. Où sont donc les vraies priorités ? Et pourtant ses communicants sur FB, nous saturent d’informations sur l’entourage et le public d’Affi. N’y avait-il vraiment personne qui soit capable de remplacer Mr Gossio, dans l’une ou dans l’autre des charges qu’il doit maintenant cumuler ?

Pauvre Côte d’Ivoire, tombée bien bas après 4 ans de dictature ! Le procès des militaires nous a laissé un goût amer, agréablement acidulé parfois par les mensonges flagrants de Jean-Noël Abéhi, dont l’attitude est pourtant simple à comprendre : il vit sous la contrainte, conscient des menaces qui pèsent sur sa famille; sa contribution à la vérité réside justement dans le jeu subtil auquel il s’est ouvertement livré : obligé d’assener les « vérités » du pouvoir, il en a rajouté une couche, puis une deuxième, au point de n’être plus crédible pour personne. Il boîte encore, sa santé rétablie à 70% seulement, comme il l’aurait confié au journaliste Frank Toti.

Quant à Son collègue Séka Séka, atteint dans sa santé mentale par les tortures endurées, il semble avoir été bien bichonné, sans doute avec l’aide des meilleurs psychiatres de France et de Navarre, afin de pouvoir défendre à présent les intérêts de ses tortionnaires, et enfoncer un peu plus encore Laurent et Simone Gbagbo !

Tout se fissure; seul, Ado-illusion s’obstine encore à voir émerger la Côte d’Ivoire et son train. Mais la saison des pluies, avec le pont Konan Bédié submergé, nous offre une parabole de ce à quoi se résume aujourd’hui l’Émergence : une tentative désespérée pour maintenir la tête hors de l’eau. Car à côté des éternels refrains stériles de la croissance à deux chiffres, ce sont toujours la terreur au quotidien, le panier vide de la ménagère, le canada dry d’une assurance maladie sans prise sur la misère, les prisonniers, les exilés, la mort qui rôde. Aucune Com, aussi mensongère soit-elle, ne peut plus dissimuler l’évidence : le train fou de cette Dramanie arrogante s’est mué en un immense Titanic, d’ores et déjà éventré par l’iceberg des vérités refoulées, des meurtres maquillés; le naufrage n’est pas loin, l’orchestre du FMI avec ses belles phrases louangeuses et ses promesses d’afflux d’investisseurs étrangers, entonne ses dernières mesures, bientôt la lumière va s’éteindre, et avec elle…

 Abel Shlomit
 

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