L’AFP en Guerre Contre Simone Ehivet Gbagbo [ Dr Feumba Samen ]

0

Alors qu’“Il n’y a pas longtemps, c’étaient les mauvaises actions qui demandaient à être justifiées, aujourd’hui ce sont les bonnes.” Analysait Albert Camus. Cette réflexion s’applique à l’Agence France Presse–AFP. Puisqu’“il est plus facile de raconter les histoires pour endormir les gens,” selon le journaliste Belge Michel Collon, que d’avouer la vérité. Alors, la propension à la manipulation médiatique des masses devient un art. Cette manœuvre suspecte, douteuse et illicite, afin de faire changer l’avis des masses et les amener à faire ou penser ce que l’on souhaite, est le credo de l’AFP sur tous les continents pour satisfaire les intérêts géostratégiques et énergétiques de la France et de l’Occident. Mais l’Afrique en souffre tant. Simone Ehivet Gbagbo encore plus.
L’AFP–Cocufiée au Gouvernement

Fondée à Londres en 1944 par Pierre Bourdan pour le compte du Général de Gaulle, l’Agence France Presse est l’un des plus puissants media Français. A sa création, son statut lui exigeait de respecter la neutralité et le pluralisme–clef de confiance entre elle et ses futurs clients. Mais depuis, ni neutralité, ni pluralisme ne sont à son registre. Elle est devenue un habile instrument de manipulation des tendances. 

Mamelle-mère de l’information en France depuis 1944, l’AFP dessert les media Français à 80% et un peu plus de ce pourcentage dans certains pays Africains copistes de ses dépêches de propagande qui est avec AP et Reuters, les plus puissantes agences de presse dans le monde.
Société d’Etat fonctionnant sous une loi de 1957, elle est administrée par un président directeur général non-membre du conseil d’administration de 15 membres qui le choisit. Ce conseil comprend 8 représentants des directeurs de journaux quotidiens—largement subventionnés par l’Etat; deux représentants de l’AFP élus “théoriquement” à bulletins secrets (?), deux représentants de la radio et de la télévision appartenant au gouvernement Français—sous la perfusion financière des contribuables Français; Trois représentants du gouvernement. L’un nommé par le Premier ministre, un autre par le ministre des Finances, et un troisième par le ministre des Affaires étrangères.

Malgré le pluralisme de sa composition, l’AFP n’a pas une pensée plurielle. Elle divulgue une seule vérité. Celle du gouvernement dont elle est le crachoir. Sur cette base elle élabore la dictature de l’information sur l’unicité de la pensée. Une violation morale et intellectuelle des Français et de ceux qui s’appuient sur ses sources, puisque fournisseuse de la quasi intégralité de l’information fraîche dans tous les domaines dans ces pays. Cette subordination de L’AFP à l’Etat montre qu’elle n’est ni neutre ni indépendante et encore moins objective dans le traitement de l’information qu’elle diffuse. La Côte d’Ivoire, mais surtout Simone Ehivet Gbagbo ont fait les frais de ce medium qui fait l’apologie de la dictature, du colonialisme, et du terrorisme.

Sacralisation des Criminels Ivoiriens

Concernant l’Afrique, l’AFP a pris une posture dictatoriale et pratique une désinformation permanente qui a de graves conséquences sur la souveraineté des Etats Africains. Sans fluidité, ni neutralité, sa hiérarchisation de l’information en direction de continent est à essence coloniale. Du titre choisi à ce qui est omis expressément, en passant par le lead paragraphe, et les lignes phares perdues dans le contenu mais visible par la force des mots, tout est manipulation et désinformation.
Commentant les crimes survenus après et pendant le processus du coup d’Etat looooong de dix ans suscité, organisé, financé, piloté par la France, et perpétré en Côte d’Ivoire, l’AFP avait sciemment oublié de mentionner les crimes des rebelles sous le contrôle de Alassane Ouattara et Soro Guillaume, tous deux crème de la crème du terrorisme d’Etat, et tous, à la solde de la France. Ainsi, sur sa liste de probables criminels de guerre les concepteurs et exécuteurs nordistes de ces crimes n’y figurent pas.

En refusant de nommer les coupables, en omettant les faits, en sanctuarisant les criminels-ethno-radicaux, auteurs du génocide de Nahibli, ceux de l’assassinat de Guy André Kieffer, ou de Jean Hélène, et en continuant d’accuser Simone Ehivet Gbagbo comme étant l’inspiratrice des ‘escadrons de la mort,’ alors que Le Monde et Libération–journaux de référence Français, ont été condamnés dans les deux dernières affaires par les tribunaux hexagonaux contre le couple présidentiel Ivoirien Laurent et Simone Gbagbo, l’AFP et les media copistes confirment qu’ils sont pleins d’histoires trompeuses et inexactes, et, en plus, pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, portent une lourde responsabilité dans la défiguration de ce pays qui n’est plus ni un Etat, ni une nation. Un no man land abandonné aux terroristes, aux Microbes, ces ‘bébés-assassins’ qui terrorisent les populations, violent, tuent avec une froideur digne des instructeurs Daesh, sous l’œil complice voire admirateur des animateurs du Dozoland de Ouattara.

Diabolisation de Simone Ehivet

Des crimes que l’AFP considèrent comme saints puisque servant ses employeurs, le Capital deshumanisant. Alors, la déontologie, l’éthique, et les victimes de la barbarie Française installée en Côte d’Ivoire,…elle s’en moque. Pas d’investigation. Elle tient une accusée. Ehivet Gbagbo, à qui elle attribue injustement la responsabilité de tous les torts et toutes les fautes commises en Côte d’Ivoire. Pour cela, la campagne médiatique antiGbagbo se focalise sur elle.
Son image écornée. Elle est perçue et décrite comme la “dame de fer,” la “dame de sang,” “femme intransigeante,” “sorcière,” celle qui “tire les ficelles dans l’ombre,” du pouvoir, la “présidente,” “adepte des sectes du Christianisme evangelique” et d’autres qualificatifs peu reluisants comme “Jézabel,” “Messaline” ou “ogresse hantant les nuits” selon la minable plume de Denis Kah Zion du Le Nouveau Réveil, aussi lâche que son mentor Bacchus Konan Bédié.

Or, “mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.” Disait Albert Camus. Ce qui semble être le but poursuivi par l’AFP. Incriminer Simone en tirant sur la corde déjà raide de l’ethno-tribalo-religieuse et des crimes sélectifs. Conséquences? La réconciliation semble impossible dans ce pays piller et exposer aux djihadistes.

Parallèlement, cette agence de propagande est muette sur Dominique Ouattara. Pourtant, elle avait promis qu’ils prendront le pouvoir—son mari et elle, même dans le sang. “Même s’il doit y avoir 100 000 morts nous prendrons le pouvoir” confiait-elle à une de ses amies. Confidence mise sur le marché par le journaliste Jules Perrin, anciennement, activiste du RDR.

Les dérives de l’AFP contre Simone Ehivet Gbagbo ne vieillissent pas au fil des ans. Dans son article, ‘Le squelette exhumé en Côte d’Ivoire n’est pas celui du journaliste Guy-André Kieffer’ du 13 Janvier 2012, elle écrivait, “Si le mystère de la disparition de Guy-André Kieffer demeure… de l’avis de tous, l’enquête a nettement progressé depuis la chute en Avril 2011 de l’ex-président Ivoirien Laurent Gbagbo.” Un non-dit accusateur qui rend responsable le système Gbagbo d’avoir bloqué les investigations sur la mort de Kieffer. Dans ce papier, elle tente d’installer Simone Gbagbo au cœur du crime. “C’est avec le beau-frère de cette dernière, Michel Legré, que Guy-André Kieffer avait rendez-vous le jour où il a disparu.” Comprendre entre les lignes que Michel Legré serait l’appât utilisé par Simone pour piéger Kieffer.

Dans sa publication en date du 22 Novembre 2012 intitulée ‘La CPI réclame Simone Gbagbo, un an après le transfèrement de son mari Laurent,’ l’AFP utilisa des extraits qu’elle attribue à la CPI, pour tenter de convaincre que la place de Simone est aux côtés de son époux à la CPI. Puisque celle-ci serait la sœur siamoise de Laurent. Son “alter ego.” “Simone Gbagbo était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari…Bien que n’étant pas élue, elle se comportait en alter ego de son mari, en exerçant le pouvoir de prendre des décisions d’État.” Quelles décisions? Elles ne sont pas signifiées. Mais c’est suffisant pour intoxiquer les esprits ténébreux.

Un an plutard, le 21 Septembre 2013 l’AFP dans ‘La Côte d’Ivoire refuse de transférer Simone Gbagbo devant la CPI’ écrit, “le Surnommée la ‘Dame de fer,’ elle a été autant respectée pour son parcours dans l’opposition que crainte pour son rôle de ‘présidente’ à poigne, souvent accusée d’être liée aux ‘escadrons de la mort’ contre les partisans d’Alassane Ouattara, désormais au pouvoir, qu’elle a toujours honni.” Une dépêche à titre-chercheur, faite de monstruosité sémantique avec des mots selects comme “‘présidente’ à poigne,” ou liée aux “‘escadrons de la mort’ contre les partisans d’Alassane Ouattara,” qui vise comme toujours à établir la responsabilité non-justifiée de Simone dans le drame Ivoirien pourtant initié par la France.

Poursuivant, l’AFP titre, ‘L’ex-Dame de fer de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, face à la justice.’ C’est avec cet intitulé du 26 Décembre 2014 qu’elle tente de crucifier Simone Ehivet Gbagbo. Comme dans la plupart de ses dépêches qui sont du “copier-coller” avec une, deux ou quelques nouvelles lignes incriminantes, l’AFP recopie un pan entier de sa dépêche du 21 Septembre 2013. “Elle a été autant respectée pour son militantisme que crainte pour son rôle de ‘présidente’ à poigne, souvent accusée d’être liée aux ‘escadrons de la mort’ contre les partisans d’Alassane Ouattara.” Une manœuvre insidieuse pour faire admettre aux non-initiés par la répétition leur vérité. Celle d’une Simone superwoman criminelle.

Ce papier du 26 Décembre réduit l’engagement de cette combattante à la défense de son époux et non du pays. Une méconnaissance voulue de la bataille de cette femme-politique pour la souveraineté de son pays. Cet extrait de la honte dit, “lorsqu’éclate la rébellion de 2002, Simone Gbagbo défend son mari.” Et sera selon cette agence de propagande, celle qui aura obstrué les accords de paix. Elle “sera–plus ou moins publiquement–hostile aux accords de paix successifs.” Pourtant, il n’est de secret pour personne que c’est le “diable” Sarkozy, parrain avec Compaoré des crimes perpétrés en Côte d’Ivoire, qui ont utilisé le “bandit” Ouattara pour biaiser tous les accords de paix.

Reprenant en date du 10 Mars 2015 l’un de ses extraits de base dans l’analyse du coup d’Etat Français en Côte d’Ivoire dans son papier ‘Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison,’ l’AFP y apporte un mot nouveau; “clivant” qui l’associe à un personnage qui désunit, divise, dissocie, démembre,…“L’ancienne première dame, 65 ans, est un personnage politique très clivant en Côte d’Ivoire. Elle a autant été respectée pour son parcours dans l’opposition que redoutée dans son rôle de ‘présidente’ à poigne, souvent accusée d’être liée aux ‘escadrons de la mort’ contre les partisans d’Alassane Ouattara,” La récitation est permanente.

Alors que la première dame Simone Gbagbo est en procès, l’AFP dans son delirium écrit, “la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois a été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010” dans sa dépêche ‘Côte d’Ivoire: des ONG parties civiles refusent de participer au procès de Simone Gbagbo le Lundi 30 Mai 2016.’ Cette incantation de l’AFP se retrouve dans le contenu ou à la fin de ses dépêches sur la Côte d’Ivoire depuis Avril 2011. Et repris dans leur rôle par les media de la corporation des propagandistes occidentaux, et Africains suivistes.

Ces mots ne sont pas innocents. Leur choix traduit un jugement de valeur permanent qui témoigne d’une volonté de liquider politiquement Simone, en apportant une opinion personnelle sur les faits présentés. Un acharnement perpétuel injustifié, sinon que cette résistante “est une des victimes les plus emblématiques du Sexime–y compris du sexisme des femmes contre les femmes, la plus grande réussite de la domination masculine–et du Racisme en politique.” Comme le développe le journaliste Théophile Kouamouo dans son papier ‘Simone Gbagbo qu’on diabolise tant, y compris par son propre camp.’ La haine envers cette battante s’explique aussi parce que en tant que femme, elle est sortie du moule occidental de ce que la femme Africaine devrait être, en “[défendant] ouvertement ses positions, considérées comme radicales, alors que les femmes, les mères, doivent rester en retrait et prôner ‘l’apaisement’—en gros le défaitisme et le fatalisme.” Informe Kouamouo.

Leçon de la Résistance Ehivetienne

Jusqu’à preuve du contraire, Simone Gbagbo ne faiblit pas. Elle est dans son rôle. Celui de la souverainiste. L’AFP dans le sien. Celui de magnifier les criminels. Celui de donner plus d’importance semble-t-il aux bourreaux qu’aux victimes. L’assassin est alors crédité d’un permis de tuer. Cette confusion à dessein entre victimes et meurtriers montre que, pour des raisons géostratégiques, mais aussi partout où la France peut humer l’odeur du pétrole, la saveur du cacao,…et autres bonnes senteurs qui excitent ses envies, les journaleux-espions Français de ce journal gouvernemental doivent embrasser la terreur qui permet à l’occident de piller les ressources Africaines.

Sur ce style éditorial, l’AFP fait peut-être bien son travail de propagande. Mais si “Partout, l’efficacité des manipulateurs de symboles postule l’existence d’une vaste classe moyenne apathique et apolitique,” selon Epictète, l’Ivoirien n’est plus comme le disait Vaclav Havel, cet Homme “Ballotté, manipulé, automatisé, [qui avait perdu]peu à peu la notion de son être.” Le “good old time” de l’Ivoirien peureux, brimade, manipulable, insultable, méprisable, et tuable, c’est fini. On ne pourra plus à partir des discours de propagande lui arracher ses enfants, violer ses femmes, épouses, et filles, contre leur gré. La résistance de Simone Ehivet Gbagbo a servi à cela.
Aussi sa bataille politique a servi à distinguer les journalistes ennemis et agents de l’étranger des journalistes patriotes. La ségrégation analytique, la perversité sémantique des récits de l’AFP qui détournent les faits de leur contexte, donc de la réalité et de la vérité, et qui reversent la pyramide morale du jugement, ne pourront plus le piéger.

Instruit par la leçon de la résistance Ehivetienne, l’Ivoirien combattant, même ceux qui se sont exportés En Côte d’Ivoire, bien que malhonnêtes pour certains–la majorité malheureusement–, savent qu’en analysant les facettes du coup d’Etat de 2011 à partir son essence—en 2002, il y a tous les ingrédients pour expliquer et prouver que les crimes attribués à Simone Gbagbo et à son époux sont nés “du refus de M. Alassane Ouattara, aidé des autorités Françaises, de respecter la Constitution Ivoirienne” et exacerbée, comme l’indique les panafricanistes dont Simone, et tous les Hommes de bon sens “par l’ingérence de la France dans le débat Ivoirien par le biais de son président Nicolas Sarkozy.”

Dr Feumba Samen 

{fcomment}
 

 

Partager

Laisser une réponse