551 jours en prison avec une immunité d’Honorable Député, c’est ce qui reste inscrit au compte du prisonnier le plus populaire du Togo. Chose curieuse, une brochette de meilleurs avocats pour sauver le député, ne porte encore aucun succès. La preuve : des quatre mousquetaires, dont deux Gaulois, personne n’a encore vu le soldat Kpatcha. Des sources recoupées par le Lynx, il ressort que Kpatcha ne tiendrait que par un bout de fil. L’homme aurait de graves problèmes de santé et un médecin togolais jonglerait dans le secret des dieux pour qu’il tienne encore un peu. Faure, mis au courant, aurait même fait semblant d’entendre parler d’un chien agonisant. Parmi les proches de Faure, on raconte que le seul nom Kpatcha provoquerait chez Faure des crises de nervosité incontrôlable. La griffe des fauves! Ce sont des moyens de bord qui retiennent encore l’homme. Et pour lui compliquer l’avenir, sinon pour dire que ta place est dans les geôles pour toujours, les stratèges proches de Faure, doublés des manipulateurs de tout genre, échafaudent, à des degrés différents, chacun son plan. Le dernier en date est celui que Atcha Titikpina a magistralement concocté, en louant tout un avion afin d’extirper le pauvre transitaire Kassiki Esso Dieudonné qui, selon ceux qui écrivent l’histoire du Togo, serait une des pièces maîtresses dans le dispositif Kpatcha.
Si l’histoire du coup d’Etat nous était racontée
L’histoire du vrai-faux coup d’Etat du 14 avril s’est révélée être un canular. L’idée germait au sein des proches et autour de Faure. Il y aurait un coup d’Etat. Et personne, ne voyait le mal venir du côté de Gilchrist, comme du vivant du père où le Ghana voisin était pratiquement une terre fertile pour ennemis du pouvoir, mais plutôt de Kpatcha, son demi-frère.
Les proches de Faure ont tellement menti qu’ils en étaient arrivés au point où il fallait donner quelques preuves. Quand Kpatcha part à Kara pour le dixième anniversaire de la mort de sa mère, tout le gotha mendiants et proches de Faure y était aussi. Un tract atterrit au palais des congrès de Kara. On peut lire dans ce tract qu’on veut évincer Faure du pouvoir. Des ex-ministres sous Eyadema sont la cible et on s’épie, on veut savoir qui tire les ficelles. Et au bout du compte, les proches de Faure pointent le cerveau qui n’était autre que Agbéyomé. Agbéyomé Kodjo, que Kpatcha avait d’abord fait enfermer dans la prison de Kara, retrouve sa liberté après quelques semaines. Il en sort, pratiquement démuni. L’argent fait défaut. Aussi, il faut payer les nombreux avocats qui se sont mêlés pour sa libération. On susurre au premier ministre Agbéyomé Kodjo, que le nerf de la guerre ne se trouve pas du côté de l’opposition mais du côté des enfants à Gnassingbé. Kpatcha connait bien l’intelligence d’Agbéyomé et sa ruse en politique. Faure aussi. Ils décident tous les deux de le maintenir dans leurs escarcelles pour bien sinon pour mieux le surveiller. Le premier pactole arrive. C’est 50.000 Euros cash (comprenez une modique somme de 33.000.000 F CFA)! Ensuite, au deuxième cachet, Agbéyomé y prend goût. Il se rapproche très « faurtement » de Kpatcha et devient même son conseiller. De ses conseils, il tance Kpatcha de se rapprocher de l’UFC. Et ça marche! Le député Patrick Lawson en hérite de cette nouvelle trouvaille, sinon de cette nouvelle amitié, d’une voiture de marque Lexus. Kpatcha est au septième ciel. Rien ne peut plus lui résister. Cajolé comme une petite chevrette par ses soi-disant fans Kabyès, et fait pacificateur par les UFCistes, l’homme se voit comme un incontournable. La menace terroriste chez les Fauristes se précise. On échafaude davantage tous les plans de ce monde. On fait de petites réunions pour parler de l’arrestation et des preuves à y apporter au monde entier. D’ailleurs Abass Kaboua du MRC le dira au micro du Lynx: « le moment venu nous nous prononcerons et nous dirons toute la vérité ». Plus loin, il ajoute: » L’histoire de coup d’Etat n’était qu’un mensonge. Nous dirons qui a déposé les armes dans la maison de Kpatcha ».
Agbéyomé Kodjo n’a pas rendu service à Kpatcha par ses conseils
Tous ceux qui connaissent Agbéyomé disent qu’il ne peut pas vivre là où il n’y pas des coups de jarrets, des crocs en jambes, des histoires à monter de toutes pièces et à éliminer l’adversaire. Le banquier Alexis Looky en a eu pour son compte. Un ex-patron de l’OTP aussi. Mais si Kpatcha croyait tenir l’homme par ses milliards, ce qu’il a ignoré est qu’en politique, Agbéyomé n’est pas seulement un maître mais aussi et surtout un génie. D’abord, il le fait miroiter un avenir politique. Et très malin, il crée lui même un parti politique: OBUTS. Dans les recoupements du Lynx, Kpatcha a même financer OBUTS sans savoir qu’il fabriquait un rival politique de taille. Agbéyomé va continuer par conseiller Kpatcha en faisant même de lui un présidentiable, mieux un potentiel Président de la République. C’est le moment où une certaine presse privée avec des directeurs tout aussi cupides font signer des articles où on peut lire, c’est Kpatcha que le RPT aime. C’est Kpatcha que la Kozah aime. C’est Kpatcha que tout le Nord du Togo aime. Il ne manquait que « Kpatcha Président » !
Faure et partenaires sont sur leurs ergots et le qui vive. Agbéyomé pousse son génie jusqu’a à aller voir Faure pour être aussi son ami. Très malin, Faure lui dira : « Toi et moi nous ne sommes pas des amis et nous nous le serons jamais ». C’est le début de l’inimitié. Si tous les Gnassingbé gardent dent contre l’homme d’avoir trahi leur père et ensuite d’avoir soulevé les jupes de leur soeur Gnekélé et de l’avoir laissé tomber pour celle qu’il a toujours portée dans son coeur, Agbeyomé reste le seul à ne pas mesurer la gravité de son acte. En pays Kabyè une humiliation!
Quand des tirs à l’arme lourde retentissent dans la maison de l’Honorable Député Kpatcha, Agbéyomé est introuvable à Lomé pour quelques jours. Il sait que ses conseils ont aiguisé la colère de Faure. Il sait aussi qu’il n’a pas rendu du bon service à Kpatcha. Le faisait-il pour se venger de quelqu’un qui l’a fait enfermer comme un vulgaire bandit? Se vengeait-il tout simplement des Gnassingbé qui l’ont fait connaître l’exil et ses affres en Europe? Etait-il en courroux parce que sa carrière d’homme politique n’était plus du côté du RPT où l’argent est comme du gravier et que tout le monde puise à gogo? Toutes les questions ne trouvent leurs réponses uniquement que chez Agbéyomé lui-même. Pire, il va compliquer définitivement le « cas de Kpatcha » en s’égosillant vouloir le libérer rapidement quand, il sera président dans la nuit du 4 mars 2010. Pour un parti qui ne fait pas 1% de l’électorat national, allez comprendre comment comptait-il s’y prendre.
Qui va sauver Kpatcha?
Apparemment la question n’est même plus à se poser. Si on attend que cela vienne des Kabyès, alors les amis de Kpatcha peuvent déjà commencé par creuser sa tombe. Si c’est les enfants du défunt généralissime président, Kpatcha a encore devant lui de beaux jours en prison. Même son frère jumeau Toyi est plus préoccupé à garder son fauteuil de patron des Grands Moulins du Togo que de militer à la libération de son frère. Et comment ? Il doit tout faire pour ne pas s’attirer la colère du leur demi-frère métis Faure, métis car papa est du nord et maman du sud. Au Togo, cette disparité à tout son sens! Si c’est ses avocats, plus préoccupés par son argent que sa libération, Kpatcha peut déjà réunir le matériel qui lui permette de se suicider tranquillement en prison. Signe des temps, l’avocat Djovi Gally, que Solitoki Esso, Secrétaire Général du RPT, décrit non sans un certain humour comme « l’homme qui mange tout et partout » est aujourd’hui du côté de Gilchrist, donc du côté de Faure.
La seule initiative, serait de diligenter des émissaires pour discuter avec Faure afin de trouver un compromis. Les Tems l’ont essayé avec Seyi Mèmène. Quand le générallissime Mèmème confond sa solde de militaire sac au dos, et les fonds pour l’achat des armes au nom des Forces Armées Togolaises (FAT), il est jeté dans une cave de 2 mètres et doit manger du haricot matin, midi et soir selon sa propre version. Les vieux Tem font un défilé chaque week-end vers Pya, village du général défunt. Résultat, Mèmène est libéré et au grand dam du général Walla qui voulait qu’il restât pour toujours en prison. Il paraitrait que le don de magnanimité légendaire de papa Gnassingbé est aussi quelque part incustré dans les gènes de Faure. Et pour le reste, nous disons au Lynx que Faure a plus à gagner lui aussi en libérant de pauvres pères de familles qu’en se mettant à dos et contre sa seule personne toute une progéniture Gnassingbé.
Djima Matapari Lynx.info