Avec la brouille qui se faisait poindre entre les deux frères, Kpatcha a fini par lâcher le morçeau: Faure c’est à peine 7% des Togolais qui l’ont donné leur confiance en 2005.
Beaucoup d’officiers et d’anonymes qui ont appris la nouvelle lors des soupçons de tous les dangers entre les deux frères s’étaient rendus compte de la faiblesse du pouvoir de Faure. Certains verront même dans le tonitruant Kpatcha le vrai homme à hisser afin de permettre au RPT d’exister et de se métamorphoser dans la ligne que voulait le père fondateur, le Général Eyadema. Dans le laboratoire de Mme Tchangaï Walla qui avait travesti les chiffres au profit de Faure, on n’est plus qu’ inquiet. Beaucoup d’officiers et cadres du clan se demandent si Faure pourra atteindre le score des 7% pour les élections du 4 mars 2010 avec un échec, même visible des aveugles et par lui même.
D’abord Boko et ensuite Agbéyomé
Quand il s’agit des élections, tous les deux briscards de la polique au Togo savent le dénominateur commun des Gnassingbé: Fraude et passage en force.
Quand Boko dit au micro des confrères de France RFO que le RPT et le clan ne représentent que 10% il sait de quoi il parle. Il sait aussi que le bilan catastrophique de Faure n’est pas un bon signe de sa survie. Kofi Yamgnane dans sa lancée parle d’un plébiscite, d’un vrai, si l’opposition va aux élections en rang uni. Sur le terrain, le RPT n’existe que de nom ! Beaucoup de faits témoignent d’eux mêmes: Lors de l’anniversaire de ce parti en 2009, Solitoki Magnim, le Secrétaire du parti a susurré et se plaignait n’avoir vu que des associations et des ONG à la fête, en lieu et place des membres et sympathisants du parti RPT. A l’approche d’un évènement comme les élections présidentielles, si le RPT existait, Faure aurait fait le déplacement à Kpalimé, de surcroit terre des oncles maternelles, pour un jubilé comme l’a fait son père à l’approche des élections de 2003. C’est une lettre qui a été lue en son nom. La cohorte d’associations douteuses et mafieuses qui ont pris d’assaut le Togo est un exemple vivant de l’inexistence même du parti.
Quand Agbeyomé bouscule vaux et monts pour que l’opposition participe vaille que vaille à cette élection du 4 mars, il n’a pas aussi tort. L’ex-ministre, ex-Député, ex-Président de l’Assemblée et ex-Premier Ministre, sait que le RPT est un sac aussi léger qu’un pot pourrit. Il suffit qu’une mouche s’y dépose pour que le pot pourrit s’éclate de lui même. Une élection même volée ne suffirait actuellement au parti pour venir au pouvoir si les scrutateurs, et observateurs de l’opposition civilisent leur manière en ne se laissant pas manipulés pour quelques billets et les belles créatures togolaises. L’ex bras droit de Eyadema, Agbeyomé, a passé toute sa vie au RPT et avec le clan. Il connaît mieux que quiconque le clan. Avec un peu de sérieux de la part de l’opposition, ces élections ne seront qu’un Adieu au pouvoir quarantenaire. Un internaute de Lynx.info a glissé cette phrase: « Le pouvoir a peur et il sait qu’il n’a pas de chance face a la candidature unique de l’opposition s’il ne peut pas semer la confusion dans les rangs de l’opposition. Ce pouvoir veut poser un certain nombre d’actes de nature à dégoûter et décourager l’opposition de telle sorte à l’amener à renoncer aux élections. La stratégie consiste à pousser l’opposition togolaise au boycott. Quelque soit le cas de figure, il faut aller aux élections. »
La stratégie du RPT
Le RPT surfe sur deux cordes. La première est celle qui constituerait, dans cette lutte aux nerfs, à confier la CENI au ministre chargé des élections Pascal Bodjona, si l’opposition venait à s’unir comme le souhaitent ardemment Agbéyomé kodjo et Kofi Yamganne. Alors Bodjona qui confond les textes de l’Etat et ceux que lui même respectent, récidivera une fois de plus comme en 1998 où on a vu le général Seyi Memène proclamer en lieu et place de Awa Nana. Tout en maintenant cette corde aussi raide que les textes de l’APG, textes dont le RPT n’a pas fait 1% de concession, l’opposition dans sa peur bleue de ce « fichier électoral qui serait taillé sur mesure » peut lâcher du lest et boycotter les élections. Dans ce schéma, la victoire tombe comme un fruit mûr. Il est a noter que c’est le schéma que souhaite le RPT. Sans concurrent, il n’y a pas bain de sang et le RPT fait une économie de cette longue routine d’explications devant les bailleurs de fonds qui suivent avec l’œil de caien le fils de la nation qui leur a promis des élections crédibles et sans goutte de sang. L’UE et toutes les institutions africaines (UA et CEDEAO) encore bien complaisantes avec le régime de Faure ne feront qu’avaliser le simulacre.
Le deuxième schéma est celui que tout le monde connaît. Une forte mobilisation pour mettre fin à la dictature du peuple et on passe à la vitesse supérieure au RPT avec la FOSEP du commandant Yark Dahenane. Au lieu d’assurer la sécurité des votants, le RPT va sécuriser les urnes. Dès lors travestir les chiffres comme en 1998, 2003, 2005 ne serait qu’un jeu d’enfant.
Dans ce schéma, le régime n’est plus fréquentable et les maigres acquis que le commandant Boko décrit de « très soft » sont de nouveau oubliés. Quant à Faure, il paraît aurait refuser ce schéma.
De toute les façons, le RPT est prêt pour tous les scénarii et le rendez-vous à la modernité dont a claironné l’esprit nouveau, le jeune président dont le père est du nord, la mère du sud et serait née à l’est au lendemain de sa capture du pouvoir de la manière la plus magistrale n’est pas pour demain.
Djima Matapari Lynx.info