Kofi Yamgnane, l’inconnu qui intrigue

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L’avenir lui tendait les bras. Il avait tout pour être le candidat de l’union. Comme Gilchrist Olympio il ne s’est pas mouillé. Il est du Nord et il a les relations internationales. L’armée croit enfin avoir trouvé l’homme qu’il faut et le pouvoir en place l’a compris. Kofi Yamgnane donne le tournis et de l’insomnie au RPT qui voit en lui un réel danger. Les réunions se succèdent les une après les autres pour trouver la bonne raison pour le mettre hors d’état de nuire. Debbasch, Bodjona et Bawara sont formels. Pour eux quelque soit le cas de figure, Kofi Yamgnane ne doit pas aller aux élections. Le laisser aller est un risque que le pouvoir ne doit pas prendre car il attire de la sympathie dans les populations, surtout du Nord et dans la grande muette. En effet, il a la confiance des officiers Bassar et de certains officiers restés fidèles à Kpatcha. Enfin, il a l’oreille attentive d’une certaine France qui voudrait à tout prix le départ des Gnassingbé.

Pour l’écarter de la course, trois scénarii ont été retenus: la nationalité, la résidence et la naissance. Le premier a été très vite abandonné faute d’arguments convaincants d’autant plus que la plupart de nos dirigeants possèdent eux-mêmes la double nationalité. Le deuxième aussi a été écarté parce qu’ils n’avaient pas d’argument béton. Logiquement, ils se sont rabattus sur le troisième scenario qui leur offrait une brèche. Pour ce faire, il fallait avoir l’aval de la Cour Constitutionnelle. Son Président, Abdou Assouma a été convoqué au haut commandement militaire pour se voir intimer l’ordre de signer une déclaration qui éliminait Kofi Yamgnane de la course présidentielle. Le Président Assouma refusa d’obtempérer arguant du fait que le rejet n’avait aucune base juridique. Pour le décider, les militaires font planer des menaces sur sa famille et le séquestrent. Ecœuré et éreinté, le vieux Assouma abdique le lendemain à six heures du matin après une nuit difficile. Il est autorisé à rentrer chez lui après avoir signé le document rédigé par Bodjona et introduit par “une certaine armée”.

Le pouvoir RPT est un rouleau compresseur qui ne laisse rien sur son passage. Il écrase toute velléité de résistance même au sein de l’armée, de la CENI et de la Cour Constitutionnelle.

Medjeougani Tchalla   Lynx.info

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