Même itinéraire et même point de chute avec les T-shirt, foulards et casquettes jaunes à l’effigie de l’Union des forces de changement (Ufc), émaillés de certains T-shirt bleu de 0but et verts de Sursaut Togo, la marche de protestation du Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac),a encore drainé des milliers de Togolais dans les rues de la capitale, ce matin. Si du point de vue de la mobilisation, il y a eu un peu moins de monde que lors des deux marches précédentes, du point de vue de la détermination, les leaders comme les militants de la cause de l’alternance, maintiennent le cap.
Mieux, la contestation s’élargit aux villes de l’intérieur du pays. C’est le cas ce matin à Tsévié, à 40 km au nord de Lomé. Les populations ont entamé une marche pour protester contre les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle, mais ont été dispersées sans ménagements. Le Préfet ayant comme son collègue de Kloto, interdit la marche mais les populations sont passées outre. De source proche des manifestants, on dénombre de nombreux blessés. Une violence dénoncée lors du meeting de Lomé, par les responsables du Frac. « Il ne saurait avoir deux droits de manifestations différents. Un pour ceux qui sont à Lomé et un autre pour ceux de l’intérieur » , a fustigé Jean-Pierre Fabre.
Mais avant lui, le bal des interventions à la fin de la marche, a été ouvert par un invité spécial. Le Dr. Ernest Morou, a fait la déplacement de Paris, pour venir exprimer le soutien de la diaspora togolaise dans l’Hexagone aux « Combattants et patriotes », sur le terrain. Un geste fort apprécié par les manifestants. Son intervention a été suivie par celle du président de Obuts, Agbéyomé Kodjo. L’ancien Premier ministre est revenu sur le récit de la brutale dispersion de la veillée de prières du 24 mars, devant le siège de l’Ufc. « Notre combat est le combat de tous les Togolais. Les hommes habillés également doivent le comprendre et nous rejoindre », a-t-il dit.
« Ils ont pensé qu’ils ont cassé la mobilisation populaire avec la répression du 24 mars, ils se sont trompés », a constaté le Prof Gogué, prenant la parole après Agbéyomé Kodjo. Le président de l’Alliance pour la démocratie et le développement intégral (Addi), a lui également appelé à la résistance. « Nous allons aller chercher le pouvoir, avec vous et pour vous », a-t-il déclaré à l’endroit des manifestants très enthousiastes et nombreux.
A son tour, le président de Sursaut-Togo, a délivré trois messages à l’assistance. Le premier est relatif à l’arrêt par deux Européens, d’une grève de la fin pour protester contre le soutien de l’U.E, à la mascarade électorale au Togo. Ils ont arrêté la grève parce qu’ils ont obtenu gain de cause. L’UE, a devoir explique ce qui a été fait des 12 milliards de francs Cfa, qu’elle a déboursé dans le cadre des élections au Togo. Ensuite, M. Yamgnane a attiré l’attention des manifestants sur le fait que, 5 ans de pouvoir du Rpt, ce serait encore 5 années de perdues pour le Togo. Car, ce que le même parti n’a pu faire, avec les mêmes barons, ce n’est pas maintenant qu’il va le faire. Pour terminer il a annoncé la généralisation du mouvement de contestation à tout le pays, dans les jours à venir.
Une généralisation confirmer par Jean-Pierre Fabre, a clôturé les interventions. « Nous allons mettre dans les rues sur l’ensemble du territoire, 2 millions de Togolais et on verra où sont le 60,88% de Togolais qui ont voté pour Faure Gnassingbé », a déclaré celui que le Frac présente comme vainqueur de la présidentielle du 04 mars dernier. Pour lui, le Frac n’a plus besoin de prouver sa victoire. « Les preuves de notre victoire sont à la gendarmerie », a-t-il affirmé. M. Fabre fait ainsi allusion aux P.V et aux ordinateurs, enlevés par les forces de l’ordre au Q.G où le parti compilait ses résultats.
La même démonstration a été faite avant lui par le vice-président de l’Ufc , Patrick Lawson, qui a déclaré que le parti a investi 100 millions dans cette opération pour collecter les preuves d’une éventuelle victoire. Les deux responsables ont pris à partie, les journalistes qui leur font le reproche d’alléguer une victoire sans être en mesure d’en donner les preuves.
Tous les responsables du Frac, notamment Dahuku Péré et Me. Ani Tchessa étaient présents à cette marche. Eux également ont dénoncé des fraudes. « Maintenant que les élections sont passées, les langues se délient et nous avons de plus en plus, des révélations sur les stratégies de fraudes », a révélés M. Péré.
Le prochain rendez-vous est donné sur le samedi prochain, non sans des remous au sein des manifestants. Ces derniers réclament une fréquence plus rapprochée pour manifester. Le prochain défi pour le Frac sera non seulement la mobilisation à Lomé, mais aussi sa capacité à arriver à généraliser le mouvement sur l’ensemble du territoire. Le pouvoir pour sa part, sous prétexte qu’il ne dispose pas de suffisamment d’éléments pour assurer la sécurité des manifestations généralisées, dissuade le Frac de mettre en œuvre cette stratégie. « Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes », rétorque Jean-Pierre Fabre.
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