L’exclusion de monsieur Gilchrist Olympio est une mesure disciplinaire en attendant qu’il passe devant la commission de discipline. Il sait très bien que c’est le Bureau national qui est l’instance de décision du parti mais il a violé la règle. Vous comprenez qu’il n’avait plus à signer un accord d’entrée au gouvernement avec le RPT du moment où le Bureau national s’est prononcé contre. Je crois qu’il y a une petite confusion dans sa tête, il devrait savoir qu’il n’est pas au dessus du Bureau national. Il est dans ce bureau et il préside le parti. Il n’a pas à prendre des décisions tout seul.
Mais, le Bureau national a-t-il le pouvoir de révoquer le président ?
Bien sûr ! Contrairement à ce que racontent ses nouveaux collaborateurs, ce n’est pas le Secrétaire général qui a révoqué le président. Le secrétaire général ne peut le révoquer comme le président non plus, ne peut le faire.
Gilchrist Olympio estime qu’il a eu l’aval de la majorité des fédérations à l’intérieur du pays pour prendre sa décision.
C’est le Bureau national qui est l’instance de décision et non les fédérations. C’est parce qu’il veut enjamber la décision du bureau national qu’il s’est adressé aux fédérations. C’est une escroquerie politique. Il n’a même pas eu l’aval des fédérations.
Vous avez des preuves par rapport à cela ?
Bien sûr ! Il y a un document qui a été envoyé aux fédérations qui demandait leur avis sur les contacts exploratoires du président. Deux ou trois fédérations se sont prononcées favorablement et il l’a pris comme un soutien à une participation au gouvernement. Même s’il est arrivé à avoir avec lui quelques personnes des fédérations, je reçois des coups de fil de ces mêmes fédérations qui me disent qu’ils ne sont pas favorables à la démarche. Pour le cas de Orhé Djimon, il n’est qu’un simple coordinateur de la fédération de l’est-mono. Il n’est pas dans le bureau national.
On sent des signes précurseurs d’une hémorragie interne à l’UFC, comment allez-vous régler cela ?
Nous irons à un congrès extraordinaire dans les meilleurs délais.
Doit-on oser croire que, malgré tout, vous avez toujours un soutien de la part des togolais ?
Oui ! Et, je remercie les populations pour leur réaction. Elles se prononcent avec leurs pieds, elles marchent avec nous de manière massive. Cela veut dire qu’elles sont également contre l’attitude de Monsieur Olympio.
Vous y voyez un soutien mais, ne le comprenez-vous pas comme une mise en garde contre toute déroute ?
Moi je n’ai jamais pensé que j’étais une incarnation de la lutte et que je pouvais faire ce que je voulais. Non ! Je connais les aspirations des populations togolaises. On a l’impression que Monsieur Olympio ramène la lutte à lui. Il a incarné le changement à un moment donné et s’il ne veut plus répondre aux aspirations des populations, nous allons l’écarter et c’est ce que nous faisons.
Interview réalisée par Sylvio Combey