Invasion de la Côte d’Ivoire : à qui la faute?

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En ces temps meurtriers et de déconstruction de la Côte d’Ivoire, en ces temps où chaque ménage broie du noir et où l’ombre de la mort rode comme une hyène affamée, ici et là, nous nous regardons et la même question revient presque toujours : qui nous a mis dans ce bourbier ?
 
Selon que vous appartenez au camp des envahisseurs et des traîtres ou selon que vous appartenez au camp de la Vérité et du combat de libération, la réponse à cette question fondamentale varie.
 
La propagande des traîtres se fait sans morale depuis plusieurs décennies déjà et vous la connaissez : nous avons pris les armes pour régler un problème identitaire. Faux !
 
Je suis devenu rebelle pour instaurer la démocratie et éviter que les peuples du nord soient exclus. Archi faux ! Et foutaise venant d’un criminel par vocation !
 
Il fallait combattre l’Ivoirité « instituée » par GBAGBO Laurent. Idiotie de premier degré !
 
A en croire ses théoriciens, l’Ivoirité est un concept de promotion de l’exception ivoirienne (danse, habillement, argot, cuisine, etc.) inventé par Bédié Konan et dévoyé par Dramane Ouattara pour instrumentaliser l’opinion sous-régionale et internationale contre le peuple aimable de Côte d’ivoire. Mais l’ivresse du concepteur de l’Ivoirité ne lui aura pas permis d’apporter un démenti et de défendre son concept. Par lâcheté, méchanceté et corruption morale, il n’osera pas dire à la face du monde que c’était erroné de coller l’Ivoirité à Laurent GBAGBO.
 
La xénophobie. C’est elle qui les aurait poussés à prendre les armes contre le pays d’accueil. Mais la xénophobie dont ont parle, se révèle à travers les actes posés par Laurent GBAGBO à savoir : annuler la carte de séjour, signer des demandes de naturalisation sans condition de stage, autoriser un Mossi reniant ses origines à être candidat à la Présidentielle ivoirienne sans en remplir les conditions, prôner l’intégration sous-régionale au profit d’une population d’étrangers estimée à au moins 45% de la population autochtone ivoirienne. Jugez-en vous-mêmes.
 
Au-delà donc de tout cela, la faute est à Laurent GBAGBO qui en plus d’avoir gagné les élections présidentielles de 2010, a refusé de céder son fauteuil à un tricheur et faussaire, qui ne vit et triomphe que par la perfidie et le mensonge. Juste pour ironiser. Nous nous comprenons.
 
Mais la vérité, ce n’est pas se mentir à soi-même pour soulager sa conscience après avoir commis plusieurs forfaitures. La vérité, c’est présenter et défendre des faits, qui résistent dans leur quintessence, au temps, à la critique, à l’erreur de jugement et à l’histoire. Donc la vérité s’impose à nous et ne peut pas se contenter de propagandes ou de menteries ayant la longévité d’un feu de paille.
 
C’est pourquoi la vérité commande que nous nous reposions la même question : à qui la faute si le pays est assailli, piétiné, profané et humilié et que la France a, de nouveau, hissé son drapeau de malheur sur les hauteurs de la Nation ivoirienne ?
 
C’est à Houphouët-Boigny la faute. D’abord, parce que c’est lui qui a introduit le loup, dans la bergerie avec son histoire de recruter un voltaïque pour diriger une commission interministérielle chargée de conduire le PAS (Programme d’Ajustement Structurel) en 1990. Ensuite parce que jusqu’à ce jour, personne ne comprend pourquoi c’est Bédié Konan qu’il a choisi comme successeur constitutionnel, malgré le grand nombre de cadres lucides, méritants et responsables dont regorgeait le PDCI-RDA d’hier et son entourage familial.
 
Le malheur de la Côte d’Ivoire, c’est ensuite la responsabilité de nos parents, amis et frères qui n’ont pas hésité à mettre leurs petits avantages sociaux, au-dessus des intérêts nationaux. C’est également et surtout, la façon très insouciante de l’Ivoirien, de se comporter même quand il s’agit de traiter des questions d’intérêts stratégique pour l’avenir du pays.
 
La raison fondamentale du malheur de ce peuple, vient de la faute de l’Ivoirien lui-même, qui s’amuse avec tout. Sa générosité et son caractère pacifique, l’habitude de la paix et son esprit ouvert sur le monde extérieur l’ont plongé dans une approche à la limite du stupide, dans les relations humaines avec les gens venus d’ailleurs avec d’autres cultures et une approche différente des relations humaines.
 
Le Policier n’est jamais vigilent. Le Gendarme pense que se faire appeler Gendarme est une fin en soi ; il ne sait même ce que cela veut dire de porter cette inscription : « pro patria, pro lege ». Le militaire est tellement maltraité par l’Etat qu’ils pense qu’être un militaire loyal n’a pas de sens. En effet, ils sont les moins bien payés et les laisser-pour comptes de l’Etat. Cela s’explique peut-être car dans leurs rangs, les lacrous, ceux qu’on appelle les soldats du rang, ont généralement un niveau scolaire Analphabète plus 5 ou 6 ; or, notre système de rémunération récompense le parcours scolaire, mais jamais la compétence, l’expérience acquise, le sens du devoir, le don de soi. Quelles erreurs !
 
Et comme toute erreur dans les relations humaines se paie cash ; des militaires lacrous ont ouvert les entrailles de la République en perpétrant le premier coup d’Etat commandité par le Voltaïque importé par Houphouët dans un contexte où l’insouciance légendaire de l’homme aux cigares griffés « HKB » et qui de surcroît, est attaché aux champagnes longs cous comme à la prunelle de ses yeux, régnait sans partage.
 
Et pourquoi ne pas dénoncer le Front Républicain de Laurent GBAGBO et Djéni Kobenan puis Dramane Ouattara, cette alliance contre nature, qui donnait une apparence de légitimité citoyenne à un usurpateur de nationalité. Nos fautes ont parfois un prix à payer auquel nous n’attachons du prix que trop tard.
 
C’est donc notre faute à tous, ce que vit la Côte d’Ivoire. A des degrés divers, mais c’est notre faute à tous : traîtrises, insouciance, négligence, manque de vision pour l’avenir, le manque de vigilance, l’idée stupide de croire que ceux qui courent vers nos terres nous aiment ou nous seront reconnaissants au lieu de prendre les dispositions pour éviter qu’ils nous dépossèdent, notre égoïsme, notre largesse, et au-dessus de tout, notre manque d’expérience qui nous empêchait d’imaginer jusqu’où l’Homme noir ou blanc peut-il aller, quand il s’agit de nuire à autrui.
 
Maintenant nous y sommes de plein pied.Alors ont fait quoi pour ne plus que cela se reproduise contre nous et nos descendants ?
 
Tel doit être le nouveau questionnement. Car passer notre temps à nous demander à qui la faute ne nous avancera à rien.
 
C’est pourquoi j’insiste. Que doit-on faire ici et maintenant pour forcer le respect du monde entier et inspirer la crainte à l’égard de ceux qui ont la tentation de nous asservir ?
 
Nous vous avons déjà indiqué les voies. Vous le savez. Qui veut aller loin ménage sa monture. La nôtre est bien ficelée. Alors en route pour la reconquête de notre idéal commun : la Libération de toute domination étrangère  directe ou par étranger interposé !
 
A Très bientôt.
                                                       
Hassane Magued

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