Il existe à Addis-Abeba près de 25 Gouvernements en exil

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Ben Bruno Moubamba nommé ministre des Affaires Etrangère du Gabon  de Andre Mba Obame raconte ce qui se passe dans les couloirs de l’Union Africaine (UA) avant l’arrivée des chefs d’Etat. On se rappelle que Mr Obame a prêté serment et nommé un gouvernement de 17 ministres. Le ministre Ben Bruno Moubanba qui a choisi le Lynx pour faire connaître la face cachée des institutions africaines est étonné qu’à l’hôtel de France à Addis-Abeba il venait d’être « consigné » par l’Armée éthiopienne. Sous les ordres de qui? Le ministre trouve bizarre que toutes les portes lui soient fermées : « J’ai pu échanger indirectement avec le Président de la Commission trop chargé pour me recevoir, à travers un intermédiaire du Congo Brazzaville qui voit le Président de la Commission chaque fois qu’il le souhaite. Mais pas moi ! «  Lecture.

Sommet 2011 de l’Union Africaine à Addis-Abeba !

L’actuel Sommet 2011 de l’Union Africaine à Addis-Abeba, devrait connaitre un niveau d’intensité important d’ici sa clôture le 31 janvier. Cette rencontre intervient dans un contexte extraordinaire.
Le problème ivoirien est, à n’en pas douter, au centre des préoccupations des dirigeants du Continent Africain. Les événements en Tunisie et ceux en court en Égypte démontrent que l’Afrique est en train de changer à grande vitesse. Les questions de paix et de sécurité, ont été d’ailleurs largement abordées depuis quelques jours au siège de la Commission Africaine par les Chefs d’États et de Gouvernement déjà présents dans la capitale éthiopienne.

1. Un lourd climat

Le climat est plutôt lourd d’une manière générale car il n’est probablement pas aisé de rassembler ceux qui gouvernent l’Afrique, les partenaires de l’Union Africaine et les autres invités alors même que des risques d’attentats sont évalués avec beaucoup de sérieux. Le climat est lourd également pour le personnel gabonais de la Commission de l’UA, car il est évident que ma présence à Addis-Abeba a quelque peu gêné les uns et les autres. Certes, ce sont des fonctionnaires de l’Institution internationale « Union Africaine (UA)», mais il est aisé d’imaginer, que la plupart n’ont pas perdu de vue les réalités gabonaises.
Lors d’un entretien avec un Ministre du Gouvernement sénégalais, j’ai appris au passage, qu’il existe à Addis-Abeba près de 25 Gouvernements en exil. Il serait fortuit d’en vouloir à des compatriotes Gabonais qui ont visiblement du mal à appréhender de loin une « crise » au
Gabon qui ne dit pas son nom depuis plus d’un an. J’ai été marqué par la journée « providentielle » du 28 janvier que j’ai pu passer à l’intérieur des locaux de la Commission Africaine. J’y ai surtout discuté de façon informelle, du problème gabonais et à bâton rompu avec les journalistes du monde entier qui se retrouvent en général au Media Center. J’ai répondu à quelques interviews et
retrouvé de vieilles connaissances journalistiques. J’ai aussi informé les services du protocole et de la communication de l’Union Africaine de ce qui se passe au Gabon. Bien évidement faire le choix d’un «changement politique » au Gabon est comme une « croix » qu’on doit porter par devers soi !

2. Consigné à l’Hôtel de France d’Addis-Abeba

J’ai choisi de protester en restant devant le bâtiment la Commission de l’Union Africaine quand le Bureau de la Présidence de la Commission Africaine s’est sentie comme obligé de m’empêcher l’essentiel des accès à cette rencontre internationale. Ma venue, a commencé à troubler quelque peu au niveau du Protocole d’autant plus que je me suis exprimé clairement sur la nécessité d’inscrire la « question gabonaise » à l’ordre du jour du Sommet des dirigeants Africains prévue spécifiquement demain 30 janvier et ce de manière exceptionnelle. Apercevant le « Ministre » des Affaires Étrangères et de la coopération de l’Émergence à la Gabonaise, J’ai aussitôt demandé
à la directrice  de la communication de la Commission Africaine à pouvoir m’exprimer sur mon pays le Gabon à l’occasion d’une Conférence de Presse. Or, le système de l’Union Africaine étant très centralisé, un tel événement demande l’aval du Président de la Commission. La réponse des directions du Protocole, de la Communication et du Bureau du Président a été on ne peut plus claire : Les services de l’Armée Éthiopienne qui assurent la sécurité de l’Union Africaine à Addis-Abeba m’ont informé qu’il y avait de la colère et de l’inquiétude contre ma présence pacifique devant la Commission Africaine. J’ai aussitôt compris que j’étais  jusqu’à la fin du Sommet
de l’UA, en quelque sorte « consigné » (par l’Armée Éthiopienne) à l’Hôtel de France (décidément !) où j’avais pris mes quartiers auparavant, en arrivant à Addis-Abeba.
Mais j’ai choisi de poursuivre
ma « Mission » en dépit des difficultés. J’ai pu échanger indirectement avec le Président de la Commission trop chargé pour me recevoir, à travers un intermédiaire du Congo Brazzaville qui voit le
Président de la Commission chaque fois qu’il le souhaite. Mais pas moi
! Je continue de converser avec les journalistes du monde entier présent tout en multipliant un certain nombre de
contacts. Certes le Gabon connaît des jours quelque peu sombres mais j’ai bon espoir qu’après la nuit les Gabonais verront le jour et que l’Union Nationale notre parti « interdit » représente l’espoir d’une réconciliation de la société gabonaise avec elle –même.

Bruno Ben MOUBAMBA

Ministre des Affaires Etrangères du Gabon

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