Voilà un président qui a tous les pouvoirs en mains et dont l’opposition n’est plus que l’ombre d’elle-même mais qui hésite trop dans sa démarche. Qui aurait cru qu’après dix ans d’exercice du pouvoir, Faure en soit encore à y aller avec nonchalance. Lent à la détente, Faure l’est en tout cas. Ce qui a conduit certains de ses compatriotes à lui affubler le nom moins glorieux de Go Slow allusion faite aux véhicules de transport en commun répandus à Accra et dont la vitesse laisse à désirer. A croire qu’après dix ans de gestion, Faure n’a pas fini l’apprentissage. Quelques cas pour illustrer nos propos. La présidentielle du 25 avril 2015 passée, il prend deux bons mois pour trouver un premier ministre dans un Togo où il ne manque pas de boulot et un mois après la nomination de ce dernier, le gouvernement est formé avec quasiment les mêmes têtes. Ce n’est pas fini. Il a fallu que les confrères du côté de Lomé montent au créneau pour dénoncer la rareté des conseils de ministres pour qu’enfin, Faure se résolve à les convoquer plus ou moins régulièrement ces jours-ci. Sans oublier le cumul des paraphes sur sa table. Et puis, il prend le vilain plaisir de créer des structures qui n’existent que de nom comme le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) auquel il s’est empressé d’adhérer en 2008 mais qui est resté une coquille vide ou l’Autorité de régulation des marchés publics qui ne dit mot sur la confiscation des marchés d’infrastructures routières par la seule entreprise CECO Group. Au moment où ces machins peinent à fonctionner, il annonce en couleur de nouvelles comme l’autorité de lutte contre la corruption, le haut commissariat au tourisme resté sur le papier etc…
Il y a un an et six mois (18 mois), l’ambassadeur du Togo au Gabon Adéwi Essohanam a laissé sa peau dans une retenue d’eau à Libreville. Son poste est toujours vacant à ce jour. Bientôt cinq ans, son collègue Gbikpi-Bénissan Jean-Pierre en poste au Ghana jusqu’en fin 2010, celui-là était de ceux qui peaufinaient les motions à Lomé II avant lecture sous Gnassingbé père, a été rappelé. Lui aussi n’a pas de successeur à l’heure qu’il est. Une lenteur qui a de fâcheuses conséquences sur la vie du pays. « Si Faure a peur de décider, qui l’a forcé à y être », peste un analyste avisé de la politique togolaise sous couvert de l’anonymat.
Aujourd’hui où les choses bougent à une allure exponentielle, continuer à gérer un pays comme si l’on a 200 ans devant soi est suicidaire pour tout dirigeant et le peuple sous son magister. En tout cas, les exemples pour montrer la lenteur du président du Togo dans la prise de décision, ces lignes ne suffiront pas pour les énumérer.
Kofi Gombo Lynx.info
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