Gilchrist Olympio : La fin !

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De 27 députés en 2007, l’Union des Forces de Changement (UFC) se retrouve aujourd’hui en 2013 avec 3 seulement. Une chute libre avec vitesse initiale. Le parti du vieux leader Gilchrist Olympio (77ans) ne paie que le prix de ses errements non suffisamment expliqués et non compris par la frange du peuple qui le soutenait jusque-là. Vouée aux gémonies et vilipendée pour avoir pactisé avec le diable d’en face, son bourreau de tous les jours, le système en place à Lomé, l’UFC aurait dû communiquer, expliquer et surtout convaincre sur le bien fondé de son choix. Un choix qui, quoique l’on dise, est certes bien pour la paix sociale, la cohésion nationale mais mal accueilli. Peut être que ce choix serait arrivé dans cinq ou dix ans que la mayonnaise aurait pris. La vie, c’est aussi cela. Chaque chose a son temps et dès fois, la précipitation peut être fatale. Feu président socialiste François Mitterrand aimait souvent répéter à ses collaborateurs ceci : « Laissons le temps au temps ». Pour n’avoir pas compris au préalable qu’avant d’opérer un virage à 180° en politique, il faut travailler les esprits à cet effet, Gilchrist Olympio et ses lieutenants ont fini leur course sur le sable mouvant des législatives 2013 avec seulement trois petits sièges.

En effet, Gilchrist Olympio et ses sbires ont échoué à faire avaler aux Togolais la pilule du pardon et de la réconciliation amère pour l’heure pour une partie d’entre eux. Si l’UFC avait bien expliqué son choix à ses militants et sympathisants et aux milliers de Togolais qui espéraient en elle, sa chute vertigineuse actuelle aux législatives n’allait pas survenir.

De porte-étendard de la lutte à l’abdication, les fans du « Détia » sont restés sur leur soif

Le parti de Gilchrist Olympio a failli et c’est l’heure de le lui dire. Quoique l’on dise, beaucoup de militants et sympathisants du jaune, la couleur de l’UFC, n’ont pas été convaincus suffisamment sur le choix de la nouvelle dynamique faite de collaboration avec le bourreau d’hier. Ceux-ci sont restés sur leur soif et digéraient en sourdine leur colère attendant le moment opportun pour le faire savoir à qui de droit. Et l’occasion leur a été offerte à travers les législatives. Et puis, l’autre erreur fatale, l’UFC a été envahie du coup par de lugubres et obscurs individus qui n’ont pas souffert dans leurs chairs les affres de la dictature mais qui, pressés de récolter les fruits de ce qu’ils n’ont pas semé, versaient dans le zèle, le mensonge. Ce qui devait leur arriver, arriva.  L’UFC est devenue un jouet entre les mains de certains militants de la 25 ème heure très intéressés. Tout ceci fait mal à ceux qui se sentent concernés par la lutte pour la liberté, le mieux être au Togo et qui s’y adonnent sans attendre forcément d’être récompensés en retour. Gilchrist Olympio s’est entouré d’une horde de profiteurs qui l’induisaient en erreur et lui mentaient en lui faisant croire que la situation était sous contrôle. Alors que l’opinion ruminait sa colère d’avoir été vite et bien trahie par celui en qui tous ses espoirs étaient placés. Etant vieux et sénile et ayant perdu une bonne partie de ses capacités intellectuelles, Gilchrist buvait quasiment tous les pots pourris que la bande à Jean-Luc Homawoo et consorts lui présentaient au nom de leurs ventres. L’UFC qui était jadis le fer de lance est devenue méconnaissable au point même de rouler pour le système qu’elle combattait hier. Seuls les imbéciles ne changent pas certes, mais il vaut mieux reporter à une date ultérieure un changement dans la confusion, la douleur et l’incompréhension. Surtout lorsque celui s’apparente à une trahison. L’UFC aurait maintenu sa ligne directrice de conduite avec des variantes qu’elle n’en serait pas à sa « catastrophe nationale » actuelle.

En choisissant de déposer les armes et de sceller la paix avec ses bourreaux, Gilchrist a fait cavalier seul, se comportant comme si la lutte pour la libération du joug de la dictature se réduisait à sa seule personne. Les milliers de Togolais morts ou mutilés sur le chemin du combat et dont les familles restent inconsolables jusqu’à ce jour, Gilchrist Olympio les a multipliés par zéro. L’abdication a été brute et décidée seule par le Big Boss, ce qui a été difficile à accepter par bien de compagnons de lutte dont le regretté Eric Amerding, le beau frère de Gilchrist Olympio, Patrick Lawson, Georges Lawson et Jean-Pierre Fabre aujourd’hui à la tête de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). En plein combat sur un champ de bataille, un général ne peut s’offrir le luxe de changer de fusil d’épaule et de signer la paix sans en expliquer les raisons et surtout sans convaincre ses lieutenants. « Aux temps chauds de la lutte où les balles assassines sifflaient dans tous les sens, des individus ont souffert avec lui, d’aucuns notamment Marc Atidépé ont perdu la vie dans cette affaire. Mais lui, il s’est entêté à pactiser du coup avec l’ennemi. Ce choix va lui coûter cher », avertissait un vieux sympathisant de l’Ablodé aujourd’hui passé de l’autre côté de la rive. Celui serait en vie pour constater le vote sanction dont l’UFC a été victime qu’il s’exclamerait d’avoir vu juste. L’UFC s’en sort avec trois maigres sièges dans le futur parlement et pourra se contenter d’un seul ou deux postes au plus dans le gouvernement à former bientôt. Adieu les sept portefeuilles obtenus dans l’équipe sortante du premier ministre Ahoumey-Zunu. Et puis, Gilchrist n’aura plus son statut chéri de chef de l’opposition au Togo et ses ministres comme Eliott Ohin en charge des Affaires Etrangères et Agbéviadé Galley en poste à l’Industrie et au Développement de la Zone franche seront appelés à vider le plancher au profit de nouvelles têtes. La fin du haricot pour l’UFC. Comment le parti de Gilchrist Olympio habitué aux scores confortables et toujours sûr de son assise va-t-il gérer sa nouvelle position d’avant dernière force sur l’échiquier politique national?

Taffa Biassi Lynx.info

 

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