Et pourtant même un fakir aussi menteur soit t-il n’aurait parié un seul cauris sur la fin heureuse d’une dialogue plombé avant même son début. Ils étaient tous au rendez-vous le vendredi 16 octobre du CST à Arc-en-ciel passant pas Unir, ALLIANCE, CPP et PDR et deux Associations de femmes (GF2D et le REFEMP/Togo) et les soient disant neutres du drame togolais et observateurs de l’UE avec à leur tête le disciple pro Louis Michel, Patrick Spirlet, ambassadeur et chef de la Délégation de l’Union européenne au Togo et Mme Khardiata Lo Ndiaye, Coordonnatrice résidente du Système des nations Unies et Représentante résidente du PNUD au Togo.
Après quelques minutes du dialogue, c’est Me Zeus Adjavon et son bataclan qui libèrent le plancher. Argument avancé : « On a rien à faire ici ». Pour dire que le pouvoir les mène en bateau par un dialogue sans objets. En effet, le groupe de l’avocat s’attendait à une discussion responsable. Patatras ! Ensuite s’ensuit le patron d’Arc-en Ciel, Me Dodji Apevon. Même cris de désespoir. Pour Gilbert Bawara, l’opposition est arrivée avec dans la tête que les dés étaient déjà pipés. Le ministre de l’Administration du Territoire et des Collectivités Locales de Faure Gnassingbé s’étonne : « Ils ont berné un peu les hommes d’églises, ils ont berné les opérateurs économiques, ils ont berné les partenaires au développement, ils ont berné le peuple togolais. Ils ont véritablement du mépris pour le peuple togolais, parce que rien ne justifie qu’avant même d’entrer dans une salle, on ait préparé une déclaration, constatant que le dialogue ne va pas marcher et qu’il faille un comité préparatoire dirigé par un médiateur » fulmine t-il. Dans la foulée, l’increvable ministre semble ne pas comprendre l’alignement mains dans les mains des vieux concurrents du CST et d’Arc-en Ciel : « Et d’autre part, il y a la Coalition +Arc-en-ciel+ qui est dans une attitude de suivisme par rapport au CST » martèle t-il. Comme s’il n’avait pas vu les deux blocs marchés dans le tout Lomé et demander en chœur que la jeune fille togolaise se dénude pour montrer son raz-le bol contre la dictature quarantenaire à la terre entière.
Gilbert Bawara : comme Caligula sur tous les fronts !
Heureusement que Faure Gnassingbé a eu très tôt le flair qu’il faille ramener son « trotter » maison. Sinon on se demande comment ses argousins plus occupés à piller la république que de le sauver allaient faire. D’ailleurs le ministre qui sait que tout passe par lui pour remonter au sommet et redescendre vers lui jusqu’à la base ne se fait même plus de soucis de tirer tel un cow-boy désespéré sur tout ce qui bouge : « Ces derniers temps, ils ont fait le tour des hommes d’Eglises, des opérateurs économiques et des partenaires au développement pour leur dire qu’ils étaient prêts au dialogue. Ils ont même adressé une correspondance aux autorités demandant un dialogue. Comme ils ne sont jamais sincères, ils sont constamment dans la désinformation et le mensonge, l’occasion leur a été offerte de venir à ce dialogue et d’exprimer leur point de vue. Ils sont arrivés avec une déclaration préparées bien à l’avance (pas dans les enceintes de la Primature) et constatant l’échec des discussions qui n’avaient même pas encore démarrées. On était tous dans la salle. A aucun moment, ils ne se sont retirés dans une salle pour préparer la déclaration ». Les élections dont parlent Gilbert Bawara, il sait qu’elles ne peuvent avoir lieu que si les blancs ouvrent leurs machines à sous. L’opposition qui le sait aussi joue à la guerre des nerfs. Gilbert Bawara dans tous ses états peut entonner l’hymne sur fond d’un désespoir qui pointe à l’horizon : « Le CST et +Arc-en-ciel+ ont des attitudes inconséquentes et incohérentes. Il n’y a aucune volonté de dialogue et de recherche de compromis, ni de la part du CST, ni de la part de la Coalition. Et la scène un peu ubuesque qui s’est déroulée vendredi à la Primature est une démonstration éclatante que ces partis politiques là n’ont pas envie de dialoguer, ils cherchent juste à tout bloquer et à faire obstruction à l’avancement de notre pays ». N’avions-nous pas appris et écouter que Unir le parti de Faure organisera des élections législatives avec ou sans l’opposition et que les uns et les autres sont libres de se préparer et de participer à ces élections ? Comme si aller à une élection sans l’opposition était encore un événement au Togo ! Pis, le ministre donne même l’impression que la division de l’opposition est une chose anormale en politique : « Au sein du CST, il y a des rivalités, des divisions que nous avons constatées ces derniers temps. La meilleure manière de taire ces divisions, c’est de donner une façade d’unité et de cohésion en s’accordant sur une déclaration qui a été préparée à l’avance, parce qu’il y a une sorte de dictature de la pensée unique que certains partis hégémonique au sein du CST exercent sur les autres ». Autant demander à Jean François Copé et à Fillon comment ils sont arrivés à la scène ubuesque du dimanche 18 novembre 2012, où les deux candidats se déclarent gagnant d’une élection pourtant tous membres de l’UMP, la droite française.
Le problème togolais peut aussi être dû à la longévité des Gnassingbé de père en fils et du RPT-UNIR ou d’UNIR –RPT, c’est selon au pouvoir. Il appartient au ministre Gilbert Bawara de regarder la vérité en face et de se dire qu’il y a des hommes indéfendables…Pour avoir tué, mis d’autres en prison, maltraité, et laisser violer la jeune fille. Nous parlons bien sûr de Faure Gnassingbé !
Taffa Biassi Lynx.info