George Weah et Winston Tubman critiquent le Nobel à Johnson-Sirleaf

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 George Weah et Winston Tubman, chefs de file de l’opposition au Libéria, ont estimé vendredi que la présidente Ellen Johnson-Sirleaf ne méritait pas le Nobel de la paix 2011, jugeant l’attribution de ce prix comme une ingérence dans les affaires intérieures à quelques jours d’un scrutin clef.

Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Libéria qui brigue mardi un deuxième mandat à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest, partage ce prix avec sa compatriote Leymah Gbowee, ainsi qu’avec la Yéménite Tawakkul Karman, militante des droits des femmes et de la liberté de la presse.

« Elle ne le mérite pas. Elle est une belliciste. Elle a apporté la guerre dans notre pays et a conduit le pays à sa perte », a déclaré Winston Tubman devant 60.000 personnes réunies dans un stade de Monrovia lors d’un meeting du CDC, son parti.

« Maintenant, elle a dit qu’elle briguerait un nouveau mandat et à la veille de l’élection le comité Nobel lui donne le prix, ce qui est selon nous une intervention s’assimilant à une provocation dans notre vie politique », a-t-il dit.

La récompense intervient quatre jours avant une élection présidentielle serrée au Liberia où la sortante affronte dans un climat tendu Winston Tubman ainsi que l’ancien chef rebelle Prince Johnson.

Ce sera la deuxième élection présidentielle organisée dans le pays après la fin, en 2003, de 14 ans d’une guerre civile très cruelle qui a fait plus de 200.000 morts et mis à genoux une économie basée sur le bois, le minerai de fer et les diamants.

George Weah, ancienne vedette du football qui soutient Winston Tubman, a lui aussi critiqué l’attribution du prix à la présidente du Libéria. « Elle l’a gagné mais je ne sais pas pour quoi », a déclaré l’ancien attaquant du Milan AC à Reuters.

« Tous les Libériens s’attendent à ce que Madame Sirleaf quitte le pouvoir et nous allons dire au monde entier que nous en avons assez de son incapacité à nous réconcilier (…) », a-t-il poursuivi.

Le président du comité Nobel norvégien Thorbjoern Jagland a écarté l’idée selon laquelle la récompense constituerait une ingérence dans la campagne électorale au Liberia. Le comité espère, a-t-il expliqué, que ce prix « aidera à mettre un terme à la répression à laquelle les femmes sont toujours sujettes dans de nombreux pays et à comprendre l’énorme potentiel que les femmes peuvent représenter pour la démocratie et la paix ».

MONROVIA (Reuters)

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