Gens du peuple en Côte d’Ivoire, méfiez-vous !

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Non. La mascarade ne passera pas. Ni aujourd’hui. Ni demain. Même si des gens en arrivent au fil de leurs élucubrations, à la conclusion qu’ils détiennent la vérité absolue. Même s’ils continuent à agir et à se comporter comme si les gens du peuple n’étaient pas doués de raison ou de conscience. Mais les gens du peuple savent comprendre. Ils savent reconnaitre et apprécier les mérites d’un homme qui, dix ans durant de leur vie, fut leur président ; ce qu’il a fait, ce qu’il a dit…, ce qu’il est.

Quand on dit aux gens du peuple qu’il fut un dictateur ou même un tyran, alors qu’ils ont tous eu l’occasion de le voir à l’œuvre ; alors qu’ils ont été les témoins privilégiés de ses nombreux efforts pour remettre, notamment, son pays sur les rails ; alors qu’ils ont pu le voir suer sang et eau pour empêcher la horde de vautours affamés de fondre sur ce pays comme une proie à leur merci, quand les gens du peuple savent qu’en le faisant, ceux qui affirment de telles choses sont en plein dans une campagne de dénigrement et d’accusations gratuites, juste pour ternir l’image d’un adversaire politique redouté et le voir finir le reste de ses jours en prison…, cela s’appelle de la manipulation politique et politicienne, mais c’est surtout est une grave insulte à la conscience collective des gens de ce peuple, une tentative, mais alors purement cynique, pour tordre le cou à leur histoire commune.

Ils annoncent des « pluies de milliards », l’« émergence à l’horizon 2020 ». Ils promettent « d’étonner le monde ». Ils répètent comme une litanie, les « prophéties » de leur mentor. Un peu comme aux temps bibliques, quand il s’éleva de nombreux prophètes. Les gens du peuple en vinrent à se demander comment distinguer les vrais des faux prophètes. Il leur fut donné un précieux conseil: « méfiez-vous des faux prophètes », suivi d’une indication formelle : « vous les reconnaitrez à leurs fruits ».

Gens du peuple, méfiez-vous de ceux qui embouchent leur trompette les jours pairs pour dire : « dialogue et réconciliation ». Mais qui, les jours impairs, répandent leur venin en votre sein : celui du mensonge et de la division. En effet, leurs fruits sont manifestes : ce sont les camps de tortures et les goulags bourrés de prisonniers politiques. Ce sont les milliers d’exilés hors du pays, c’est le gel des avoir pour affamer des ivoiriens, c’est la mise en œuvre de la charte du nord ou, si vous voulez, du « rattrapage ethnique », ce système de gouvernance outrancier mise en œuvre pour assurer des privilèges aux seuls ressortissants du nord.

Gens du peuple, méfiez-vous ! Hier, ils étaient dans l’opposition. Ils ont passé leur temps à comploter et à manigancer des coups fourrés contre la mère patrie. Ils ont monté une rébellion. Ils ont mis sur pied un « commando invisible ». Ils ont semé partout la mort, la division, la haine et la désolation. Parce qu’ils n’avaient pas les moyens de l’Etat, ils se sont associés aux forces occultes en tous genres. Aujourd’hui, à l’issue d’un bain de sang effroyable, ils ont fini par avoir les moyens de l’Etat. Aujourd’hui, rien de présage de bon pour le pays qu’ils disent gouverner.

Au lieu de rechercher la paix et le dialogue sans lesquels rien de durable ne peut se construire, ils font la sourde oreille, sûrs de leur domination et de leurs pouvoirs. Pire, ils remuent le couteau dans la plaie. Oubliant la responsabilité de rassembler et de réconcilier qui est avant tout, la leur.

Ils sont plein d’arrogance et se réjouissent du malheur des autres. « L’argent travaille », répondent-ils aux gens du peuple qui souffrent de ce que « l’argent ne circule plus ». « Les enquêtes sont en cours », disent-ils, lorsqu’il s’agit des crimes perpétrés par leurs hommes de main. Ils détiennent captifs les fils et les filles de ce pays, dans le seul but d’assouvir leur vengeance. Ils confisquent ce que les autres ont mis toute leur vie à acquérir, leurs hommes répandent partout la terreur, mais eux ne font rien pour que cela change.

Méfiez-vous donc. Car le temps arrive où nous devrons choisir entre sacrifier la paix de ce pays sur l’autel de la course au pouvoir, des ambitions politiques égoïstes ou nous asseoir et discuter pour trouver des solutions à tout ce qui, jusqu’ici mine l’avancée de notre beau pays, la Côte d’Ivoire.

Quand arrivera ce temps, gens du peuple, méfiez-vous des discours mielleux et trompeurs et sachez que personne ne peut vous imposer ses désirs personnels au détriment de vos propres intérêts. C’est à vous et à nul autre que revient le dernier mot. C’est à vous de décider si la démocratie redeviendra ce qu’elle devrait être en fait. C’est-à-dire : « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Marc Micaèl La Riposte

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