Gbagbo devant la CPI: Qui Juge-t-on ?

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Gbagbo enfin face aux juges! Enfin le dictateur va devoir payer pour ses crimes! Ce type de discours s’entend de moins en moins. Même dans les cercles acquis à la france Afrique, les tenants de ces inepties se font rares. Néanmoins, la philosophie dominante, celle de la diplomatie de la terreur, n’est pas mortes. Qu’à cela ne tienne, elle vit les derniers soubresauts de sa décadence à travers la CPI, son bras punitif.

Vision politique

Le président Gbagbo s’est toujours donné pour ambition de gouverner avec des mains propres. Nous voulons faire toutes nos choses selon les principes de la démocratie et selon les textes qui régissent la Côte d’Ivoire, en particulier la Constitution. Avait-il indiqué. Sa vision politique est portée par les valeurs de la démocratie humaine. dans son projet de société, il développe cette façon de faire la politique autrement comme étant La construction d’une société de liberté, d’égalité, de solidarité et de prospérité dans laquelle l’homme et la femme pourront vivre heureux, s’épanouir et assurer, sans entraves, toutes les responsabilités, requiert un régime politique ayant pour fondement un arsenal institutionnel résolument démocratique.

Prônant le dialogue, il énonce, on ne choisit pas ses voisins comme on ne choisit pas ses frères. Mais quand un problème naît et qu’on est capable de s’asseoir pour discuter, et qu’on le discute à fond, on trouve des solutions et on avance.

Ceci est d’autant plus vrai dans sa conception du pouvoir qu’il a déclaré que la parente n’est pas un métier. Sur ce, il mena une politique nationale qui fit que son groupe ethnique était soit minoritaire soit absent des institutions importantes de la République. C’est ainsi que sur appel à candidature, Diby Koffi, Directeur général du trésor, Gnamien Konan, Directeur général des Douanes, et Fêh Kessé, Directeur général des impôts qui n’étaient ni de son ethnie, ni de son parti le FPI sont recrutés à ces postes importants. Ce qui est tout à fait le contraire sous Houphouët-Boigny dont Amani Goly aux Impôts et Angoua Koffi aux Douanes, tous issus de son clan tribal avaient occupé les directions de ces régies financières pendant plus de vingt ans chacun. Sous Ouattara le rattrapeur-ethnique, les trois personnalités qui occupent ces postes sont du nord.
La gestion non-ethnique de la nation sous Gbagbo se poursuit au sein de tous les systèmes et structures sans exception. Sur les six institutions de la République, quatre présidents sont du nord: Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale; Laurent Dona Fologo, président du Conseil Economique et Social; Youssouf Koné, Grand Chancelier de l’Ordre National; Tia Koné, président de la Cour Suprême. Et deux sont du sud: Yanon Yapo puis Paul Yao N’Drè présidents du Conseil Constitutionnel.

D’ailleurs, les ivoiriens qui ont compris qu’il avait une politique inclusive le lui ont bien rendu puisque la carte électorale du premier tour de la dernière élection présidentielle a montré qu’il avait un électorat national. 11 régions gagnées par Gbagbo sur 19. Relate Alexis Gnagno.

Trente ans d’opposition sans armes

Il l’a prouvé. En 30 ans dans l’opposition, la Côte d’Ivoire a connu 30 ans de paix, 30 ans de vie politique basée sur le débat d’idées. Car [sa]guérilla n’est pas celle de gens armés de choses qui font couler le sang des veines. [Sa] guérilla est née avec des armes d’édification, d’information, de sensibilisation, de transformation intellectuelle et psychologique. Car [l’histoire de son pays] connaissait un bouleversement révoltant et personne au monde ne peut assister au renversement des valeurs et des choses auxquelles il est attaché, sans avoir à formuler une pensée intérieure ou extériorisée. Ecrit le Chroniqueur politique Hassane Magued.

Il avait pourtant de bonnes raisons pour prendre les armes. Les frustrations et les souffrances qu’il a subies n’ont pas suffi à le convaincre à prendre les armes pour violer les institutions de son pays. Il n’a donc pas considéré les arguments que le régime croulant du PDCI avec ses dirigeants moribonds lui ont donnés, comme éléments explicatifs pour les déstabiliser. Il n’a donc pas cédé au charme démoniaque qui consiste à prendre le pouvoir par la violence. Le président Gbagbo a usé des mots et des idées pour combattre ceux qui ont voulu instaurer la monarchisation ou la paternalisation du pouvoir en Côte d’Ivoire. Il a utilisé les mêmes armes: celles du verbe pour s’attaquer à ceux qui ont rédigé la charte du nord, dont l’objectif était la partition du pays ou sa conquête totale par les armes. Et ayant pour idéologie le rattrapage ethnique. Cette absurdité qu’Alassane Dramane Ouattara applique avec succès. Faisant de l’administration Ivoirienne, un regroupement de nordistes et de maçons-musulmans.

Contrairement, d’une part à ces politiciens au rabais, prêts à sauter les murs; et d’autre part, aux rebelles de Ouattara et Soro juste bons pour égorger et éventrer les femmes enceintes, Gbagbo est un résistant, patriote et démocrate. Ce nationaliste antifrançais est victime tous les dix ans des systèmes identitaire, ivoiritaire, et du rattrapage ethnique sans que cela le pousse, ni les siens à rompre par la violence des armes, l’ordre constitutionnel.

Focus. En 1972 Laurent Gbagbo est arrêté et emprisonné dans les camps militaires d’Akouédo, de Séguéla, de Daloa et à l’Ecole des Forces Armées de Bouaké. Une décennie plus tard, en 1982 il est victime du supposé complot des enseignants Bété alors qu’il s’agissait simplement d’une manifestation des étudiants ayant conduit à la fermeture des universités et grandes écoles. En 1992 il est arrêté et emprisonné par Ouattara qui, comme à son habitude avait grossièrement menti en affirmant qu’il a vu cet opposant mettre le feu aux voitures.

Elu à la magistrature suprême en 2000 Gbagbo ne se venge pas. Son pacifisme étonne. Des voix témoignent. Gbagbo est bien connu par les Ivoiriens de n’importe quel bord politique comme étant l’homme qui cultive la fraternité et qui s’entoure de tout le monde, sans distinction. Durant son passage à la tête de l’Etat, il s’est montré serviable, disponible et attentif à ses adversaires politiques. Gbagbo leur a tout donné. Les dorlotait, les pouponnait pour que la paix soit dans son pays. Il a convaincu ses partisans et adversaires sur son humanisme sans égal et son sens élevé de la fraternité; écrit Benjamin Koré. Son amour pour les autres n’a jamais eu pour objet le marketing politique. C’est inné. Laurent Gbagbo rassemblait les gens dans la recherche de la cohésion depuis son jeune âge. En 1968, on l’avait déjà surnommé ‘Côte d’Ivoire’; déclare Goulé Dougnon Cécile.
2002. des soldats rebelles disposant d’un armement de qualité, financés par la France, et venant du Burkina Faso attaquent des villes du pays pour réaliser un coup d’Etat alors que le président Gbagbo est à Rome. Ce putsch se transforme rapidement en guerre à multiples facettes. En 2012 sans éléments probants démontrant que le président Gbagbo a commis les crimes qui lui sont reprochés, la CPI le maintien en prison. En réalité, les impérialistes lui reprochent d’avoir quitté la franc-maçonnerie avant son arrivée au pouvoir. Mieux, il est traqué pour avoir défendu son pays, ses institutions, contre une agression néocoloniale.

Résumant les souffrances de cet homme de paix dans les geôles du despote-criminel Ouattara, un membre de sa task-force juridique déclare, C’est un homme qui a subi des traitements assimilables à de la torture à Korhogo, il a été maltraité au-delà de l’imaginable. L’ONU le savait, la France le savait, les Etats Unis le savaient, et la CPI le sait. Une information qui éclaire sur la duplicité, la malhonnêteté, et l’esprit criminel des Etats donneurs de leçons du respect des droits de l’homme. Sur ces faits, Maître Koureyssi Ba, Avocat Sénégalais au Barreau de Dakar, partant d’une comparaison à l’autre en faisant appel à l’histoire, pose une question fondamentale. Quel homme politique contemporain a enduré un tel calvaire…? La réponse coule de source. Pas un seul.

Mais avant ça, il y a eu un autre scandale non dénoncé. En 2010 une élection qui devait unifier la Côte d’Ivoire coupée en deux par les rebelles–amis de Chirac, Sarkozy, enfin Hollande, et de la communauté internationale(?)–et apporter la paix dans ce pays, avait débouché sur trois résultats–CEI, ONU, Cours Constitutionnelle. Ce torpillage dont la CEI et l’ONU ont été les maîtres d’œuvre accouche deux présidents et deux gouvernements. L’un reconnu par la cours constitutionnelle Ivoirienne et la majorité de ce peuple. Et l’autre, celui du candidat de l’étranger, adoubé par cette farce que l’on appelle communauté internationale.

Pour régler ce problème, Laurent Gbagbo proposa le recomptage des voix et une expertise internationale. De son côté, Alassane Ouattara qui a introduit la violence en politique en Côte d’Ivoire, invita les forces étrangères à mener la guerre contre le pays qu’il était supposé gouverner. Ban ki moon trouva que le recomptage des voix était une injustice faite à leur poulain Ouattara. Alors ils engagèrent leurs troupes au sol et dans les airs pour renverser Gbagbo, président élu, légal et légitime. A sa place ils imposèrent leur marionnette Ouattara: l’homme de la croissance(?) sans développement.

Bouleverser le monde

Gbagbo! C’est cet homme qui appelait à un règlement pacifique de la guerre déclarait contre lui–par ceux qui voyaient la Côte d’Ivoire les échappait sous le régime de la refondation–et qui aurait fait un minimum 20.000 morts, qui est devant les juges depuis le 28 janvier 2016. En effet, les élections n’étaient qu’un prétexte pour cacher les vraies raisons de l’agression occidentale contre le Système Gbagbo.

Pourquoi cet acharnement? Le Système Woody était celui du bouleversement des normes préétablies qui maintenaient l’Afrique dans les liens de la soumission et de la dépendance. Pour changer l’ordre des choses à l’avantage de l’Afrique, il se tourne vers son pays, alors que des pions comme Alassane Ouattara sont davantage tournés d’abord vers l’occident qui leur dicte ce qu’ils doivent faire, et ensuite vers eux-mêmes et leur clan. Gbagbo en politique répond donc à la pensée de René Char: « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience.
Bouleverser, changer, redistribuer les cartes, et repositionner la Côte d’Ivoire sur l’échiquier international, forgent sa détermination en politique. Son malheur c’est [donc]de paraître comme le précurseur de l’Afrique de la vraie indépendance…. Il est donc un danger pour ceux qui veulent continuer à exploiter nos ressources »
. Affirmait sans ambages Laurent Dona Fologo. Surtout le Woody est capable, Comme disait Ernesto Che Guevara, de ressentir au plus profond de [son]cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde. Il a ainsi la plus belle qualité d’un révolutionnaire.

Mauvaise conscience du monde entier

Révolutionnaire, le président Gbagbo, exposé à La Haye par les forces néocoloniales, comme un trophée, a défendu Les institutions [qui]sont la garantie du gouvernement d’un peuple libre contre la corruption des mœurs, et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement, comme le disait Saint-Just dans les Fragments sur les institutions républicaines. En le faisant, il a réussi le coup politique qui a mis en vue le concubinage incestueux des forces endogènes et exogènes–pour emprunter au journaliste Jean de Dieu Ayissi.

De part cet acte citoyen et patriotique qui a abouti à son kidnapping, il est devenu la mauvaise conscience du monde entier qui a laissé se perpétrer dans la durée un des plus graves actes de banditisme de l’histoire moderne, sans lever le plus petit doigt. Déclare Maître Koureyssi Ba, qui n’a pas l’habitude de taire ce qu’il pense de l’impérialisme agonisant, de ses maîtres et de leurs marionnettes sur le continent.

Héros national

Gbagbo à la CPI. Qui juge-t-on? Un homme ou un continent? La réponse est toute simple. Un continent à travers son représentant: Laurent Gbagbo, l’homme qui mérite d’être déclaré premier président des Etats-Unis d’Afrique. Ecrit Dr. Marie-Louise Etéki Otebela intellectuelle et femme politique Camerounaise dans une déclaration de la Coordination des Forces Alternatives du Cameroun à propos de la Côte d’Ivoire. Convaincue que le président Gbagbo est entré dans l’Histoire par la porte des héros, Etéki Otebela poursuit, quel que soit le sort que la France lui réserve, son nom restera pour la jeunesse Africaine dans l’Histoire de la lutte de libération de l’Afrique comme un héros national au même titre que tant d’autres espoirs assassinés.
Maître Koureyssi Ba emboite le pas. A tous points de vue Gbagbo est le plus grand de nos hommes politiques. Il est l’empereur de la nouvelle Afrique. Les jaloux peuvent maigrir, mais c’est comme cela! C’est Cet homme qui a toujours refusé l’ostracisme qui est jugé à La Haye alors que des seigneurs de guerre se pavanent en Côte d’Ivoire, en France, en Angleterre, et aux Etats Unis.

Au champ d’honneur, beaucoup sont tombés. Mais le président Laurent Gbagbo ne sera pas un héros mort. Il rebondira des décombres sous lesquels les forces antiGbagbo et antiAfricaines l’ont enfoui.

Dr. Feumba Samen

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