Jeune Afrique : Racisme, chantages, escroqueries, mercenariat, rackets… On tire sur le journal préféré de Faure Gnassingbé !

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Au Cameroun, un contrat pour la somme de 650 millions de FCFA à verser chaque année…

Qu’a-t-il apporté ce groupe de presse aux Africains ? La question mérite d’être posée, tellement cette famille s’est enrichie plus que de raison sur le dos des Africains. Bras armé de la françafrique, la ligne éditoriale du « sac à merde » comme l’a qualifié un homme politique malien, s’est toujours alignée sur les positions néocolonialistes françaises.

Les violons s’accordaient régulièrement entre BBY et Jacques Foccart qui révéla dans ses mémoires qu’il avait un rituel d’un dîner par mois avec le propriétaire de J.A. La complicité entre les deux hommes était telle qu’à sa mort, Jacques Foccart désigna BBY comme son légataire testamentaire universel.

Que peuvent attendre les Africains du légataire de Foccart ? Que peut-il leur offrir ?

A part, les maintenir autant et aussi longtemps que possible dans les liens du pacte colonial ? « BBY devenait le gardien et, en fait, l’agent de commercialisation des mémoires de l’homme ayant, outre des opérations telles que le débarquement des mercenaires en 1977 au Bénin, perpétué la présence néocoloniale de la France dans ses ex colonies et ainsi permis à la France de partir pour mieux rester » releva Antoine Glaser.

Le groupe JA faisait bel et bien partie du réseau Foccart. BBY a-t-il convaincu de son indépendance ? Ou bien a-t-il tout simplement réussi à convaincre qu’il était un sous fifre de la Françafrique, informé, managé et exécutant toutes les missions qui pouvaient aller de la terreur médiatique à la mise à mort, programmées dans les sous-sols de la Foccardie, puis de ses successeurs ; l’empire JA puise ici sa source et le fondement de sa puissance ; une puissance dont l’expression première est sa capacité de nuisance, sa détermination à salir, à insulter les dirigeants et Chefs d’Etat de la seule Afrique Noire.

Car de mémoire d’homme, on n’a jamais vu BBY traiter ou qualifier un Chef d’Etat arabe, de dictateur, de tueur, et pourtant certains ont instauré de monstrueuses tyrannies qui, pour le moins, n’ont rien à envier à toutes les « dictatures » africaines qu’il n’a cesse de dénoncer et de brocarder en des termes orduriers et racistes.

« Aboul le fric » est la devise du groupe, les Chefs d’Etat Africains doivent payer pour qu’on les épargne, s’ils refusent, ils se font descendre, et leur entourage de souligner le tirage de J.A. à X…Exemplaires, de prévenir que leur avidité non satisfaite se transformerait en haine et en poursuite infernale contre eux ; alors de grâce, payez pour avoir la paix, payez pour qu’il vous lèche les bottes, plutôt que de le voir vous déverser sa bile. C’est le discours qu’on entend régulièrement dans les couloirs des présidences africaines.

Ainsi donc, à cette opération de chantage bien menée, s’ajoute une escroquerie qui consiste en ce que chaque semaine, le journal est vendu deux fois ; une première fois à l’annonceur – Chef d’Etat ou homme politique – puis une seconde fois au pauvre lecteur que nous sommes qui, perdons notre temps à acheter et à enrichir depuis plus de 60 ans une famille qui n’a aucune considération pour nous si ce n’est que de s’appliquer à vider les poches de nos responsables sans aucun scrupule.

Quoi de plus convaincant que des exemples concrets, entrons donc dans les égouts du journal et faisons la lumière sur ses pratiques douteuses. Du Cameroun au Gabon, en passant par la Côte d’Ivoire, le Sénégal, tout le monde est logé à la même enseigne ; seule la rapide docilité de certains à allonger le blé aux journalistes commerciaux de J.A, explique la différence de traitement.

C’est ainsi qu’aux dossiers incendiaires dont le but est de maintenir la pression plutôt que d’informer, succéderont des reportages qui sont, en fait, des publi-reportages de même que l’enquête journalistique est en fait une quête publicitaire. Aujourd’hui, JA fait face dans l’arène médiatique à une presse privée africaine qui devient très audacieuse et dynamique, vous comprendrez pourquoi la vénalité de cette famille la pousse au chantage, aux menaces dans leur course de rattrapage. Véritable outil de propagande, l’hebdomadaire n’accepte ni la concurrence ni le refus d’adhérer à ses idées mercantiles. Exemples :

Le Cameroun

Un contrat portant sur la somme de 650 millions de FCFA à verser chaque année permet au régime de Paul Biya de bénéficier d’un traitement de faveur. Le Gouvernement paya sans râler pendant 4 ans, puis en a eu marre, surtout que l’impact positif des articles de JA n’a jamais été prouvé, de même que les retombées en termes d’image sont une belle arnaque et personne n’y croit. Aussi, malgré plusieurs relances, on fit la sourde oreille à Yaoundé. Pendant ce temps, à Paris, la famille BY affute ses couteaux, et pond un dossier sur les 50 personnalités qui comptent en Afrique et, bien entendu, Paul BIYA est zappé et sérieusement critiqué sur tous les angles.

Le Gabon

Véritable vache à lait, le Gabon a toujours les plus lourdes factures au groupe JA. Selon les anciens du journal, Bongo assurait les fins de mois de l’hebdomadaire à lui tout seul. Il serait fastidieux de lister 40 ans de collaboration fructueuse ; aussi citons les scandales encore fumants comme celui souligné par la Lettre du Continent : Le groupe Jeune Afrique a édité, via sa régie publicitaire Difcom dirigée par Danièle Ben Ahmed, un bon de commande à l’attention de la présidence de la République gabonaise pour la réalisation d’un guide « Ecofinance » sur le « +Gabon ». Mais, selon la même Lettre confidentielle, depuis cette date, il n’y a aucun retour du côté gabonais.

Le directeur exécutif de la rédaction, Marwane Ben Yahmed, fils de BBY, a donc enfilé sa casquette de VRP. Il est monté au créneau pour rappeler à la ministre gabonaise de la communication, Laure Olga Gondjout, la « longue collaboration » entre Jeune Afrique et l’ancien président Omar Bongo Ondimba… Des menaces à peine voilées.

Le Sénégal

La presse sénégalaise s’offusque régulièrement des sommes astronomiques dépensées pour fermer la bouche au journal J.A. qui n’a pas bonne presse malgré le fait que de nombreux sénégalais aient travaillé dans la maison. De vives tensions avaient opposé le régime de Diouf à BBY au sujet de la couverture de la crise qui a opposé le Sénégal à la Mauritanie en 1989. Les premiers papiers de JA étaient une véritable lapidation médiatique du régime de Diouf. L’élite sénégalaise avait bien compris le message, BBY avait choisi le camp de ses frères arabes.

Le régime de Diouf paniqua et envoya une délégation pour négocier à coups de millions, non pas le respect de la Vérité ou une certaine éthique professionnelle dont le journal n’en a que faire, mais plutôt un équilibre dans la présentation des évènements. Le Sénégal avait parfaitement à l’esprit le racisme du propriétaire de l’hebdomadaire mais aussi la connaissance de l’octroi de licences de pêche à certains responsables du groupe par le régime de Ould TAYA.

Le Tchad

On peut dire que le cas du Tchad peut se résumer à la personne du président Habré, à son combat contre Khadafi et à la position de BBY. La façon dont BBY, un vieillard de 83 ans s’occupe personnellement, avec une haine féroce, à démolir l’image de Hissein Habré (HH), a poussé ses propres collaborateurs à s’interroger sur cette attitude. Au début, était le contrat qui le liait à Kadhafi, conclu pour accompagner et maquiller la politique expansionniste de la Libye au Tchad et dans la sous-région. Toutefois, les milliards encaissés par la famille BY n’expliquaient pas toute cette folie en continu depuis plus de 30 ans.

Le 14 juillet 1988, le président HH fut l’invité d’honneur de la fête nationale française, durant sa visite à Paris dans le cadre de ces festivités BBY adressa une invitation au Président HH au siège de J.A. Ce dernier déclina l’invitation. Le Roi Béchir le prit très mal, lui qui se considérait comme l’égal de ces Excellences, selon les confidences d’anciens de la maison. Un coin du voile fut levé grâce à une grande dame de la politique sénégalaise, ancienne ministre, elle donna une clé pour comprendre la haine qu’il éprouvait pour HH. BBY avait été profondément traumatisé par les évènements Tchado-libyens.

Elle expliqua que « lors de la chute de Ouadi-Doum, elle était en train de dîner avec le couple Ben Yahmed dans leur domicile ; les télévisions françaises étaient déchaînées sur l’actualité brulante de l’heure à savoir, la totale déconfiture de la puissante armée libyenne ; des milliers de soldats libyens venaient d’être faits prisonniers par l’armée nationale tchadienne, tout l’état major libyen avait été fait prisonnier et quelques instants plus tard, les images de soldats libyens menottés, certains assis, d’autres à genoux, défilèrent sur les écrans … Silence lourd et pesant, BBY blême, accuse le coup, au bord des larmes, il contient difficilement son émotion, sa rage plutôt; il se sent humilié jusqu’au plus profond de son être.

D’une voix éteinte, oubliant qu’il n’était pas seul, il balbutie : « Jamais, jamais des Noirs n’ont mis à genoux des Arabes. Comment ont-ils osé ? Je consacrerai ma vie à le leur faire regretter amèrement …. » Et c’est ainsi que le Président Hissein Habré paie depuis plus de 30 ans, pour le courage qu’il a eu d’affronter Khadafi, d’avoir mobilisé son peuple, son armée pour mettre fin à une barbarie sans nom. Des troupes libyennes ont semé la terreur, envahi le pays, commis des crimes horribles, il est vrai avec la complicité active d’hommes politiques tchadiens.

Malgré cette horrible réalité vécue par le peuple tchadien, l’esprit enfiévré et raciste de BBY n’a enregistré que la dernière séquence pour monter son propre film pour nourrir et alimenter sa haine et son désir de vengeance qu’il lèguera à ses fils déjà positionnés pour pomper à leur tour l’argent des Africains.

A cette vanité raciste, il faut ajouter qu’il lui revient de brasser du vent pour la françafrique à laquelle il appartient ; d’où son engagement inlassable dans l’affaire HH qui lui permet, par ailleurs, d’en imposer au désormais sur-liquide Deby qui arrose abondamment les différents envoyés spéciaux de J.A. A fonds perdus, vue sa désastreuse image tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Le pauvre ! Avec les catastrophiques résultats du Tchad, dernier du peloton dans plusieurs domaines, avec l’échec du Projet Pétrole, les rapaces de J.A. auraient de quoi écrire pendant 30 ans.

La Mauritanie
C’est François Soudan qui a le dossier Mauritanie, lui qui dit : On aurait des racines dans ce pays. L’équipe de J.A. a joué à fonds la carte Ould Taya en dressant un portrait très flatteur : « A 62 ans, Ould TAYA est plus habile, plus déterminé que jamais… » et invitant les lecteurs à ne jamais le sous estimer….

Puis c’est le coup d’Etat de Mohammed El Vall , le nouveau Président après avoir fait refouler François Soudan, temporise et sort son chéquier, du coup virage à 90° pour nos experts pour qui selon le bon mot du journaliste Hugueux « l’analyse du contenu de J.A. atteste une souplesse d’échine que ne renierait pas le plus talentueux des contorsionnistes.

Quand l’appel de titre devient appel de fonds. » (Nous vous invitons à lire l’ouvrage du journaliste). Le coup d’Etat en Mauritanie est donc une divine surprise pour J.A. (500.000 euros encaissés selon la presse). Quant au pauvre Ould TAYA, il est perçu désormais comme « timide, distant, cassant, enfermé dans une logique sécuritaire et fonçant dans le mur … ».

Le Rwanda
Pendant longtemps, le régime de Juvenal Habiarimana a signé les contrats publicitaires les plus importants, J.A. a fait des affaires en or avec les auteurs du génocide. Désormais, on fait la cour à Kagamé, signature d’un contrat de 350 000 dollars, Francois Soudan exalte Paul Kagamé, désormais décrit comme ayant fait de son pays un paradis sécuritaire etc. Ainsi dans le royaume de J.A, la boussole qui guide la ligne éditoriale a pour balancier l’appétit de l’argent. Lequel explique que la somme des sujets tenus à distance est égale à celle des non sujets matraqués en permanence.

C’est la parfaite illustration de la coïncidence entre les intérêts des dictatures avec ceux de l’information comme l’ont souligné avec pertinence des journalistes camerounais. Les journalistes de J.A. bombent le torse, arrogants, ils ont le droit de se croire puissants et de travailler à la légende dorée de leur indépendance… Personne n’est dupe.

Quelques esprits pourraient néanmoins ne pas croire au racisme de BBY, pour se faire une idée, écoutons les journalistes africains noirs qui ont travaillé avec lui pendant parfois de longues années et qu’il a foutu à la porte ou poussé à la démission ou bien qui ont préféré partir (comme Marie Roger BILOA ou Blaise Pascal TALLA).

Le journaliste Jean Baptiste PLACCA a eu un clash avec BBY au sujet de Nelson Mandela, plus précisément, lors de la libération de Mandela et de la couverture de l’évènement du siècle. BBY refuse d’envoyer un reporter couvrir ce qui est pour lui un non évènement. On peut le faire depuis Paris maintient-il. Son collaborateur est choqué, le Roi Béchir est nu, sa face hideuse explose au grand jour, M. Placca quitte le groupe JA.

Francis KPATINDE, journaliste depuis 19 ans à J.A. assiste, ce jour de novembre 2004, à une conférence de rédaction à laquelle prend part l’ancien journaliste français Henri Marque (RTL), ami de Ben Yahmed et invité par ce dernier à assister aux débats de son équipe. M. Marque déclare sans sourciller que la «paresse est congénitale chez les Africains.» Outré, Kpatindé juge ces propos inadmissibles et dénonce le racisme du vieil ami de son patron, lequel ami menace de quitter les lieux si l’impertinent Noir ne présente pas ses excuses.

«Jamais de la vie !», répond Kpatindé face à l’insistance de son «boss» qui tient à ses relations avec Henri Marque. BBY prend la chicotte et les coups pleuvent sur Kpatindé ; réprimandes, harcèlements, retraits de rubriques, et voilà que le journaliste béninois présente sa lettre de démission à BBY. En voici un extrait : « … Votre ire s’est accrue, en novembre dernier, après ma réaction, en conférence de rédaction, contre les propos racistes – à l’égard des Africains – de l’un de vos collaborateurs.

Au lieu de m’apporter votre soutien, vous avez semblé prendre le parti de l’intéressé. Il est évident que je ne puis accepter cette façon de faire et le harcèlement continu dont je fais l’objet depuis plusieurs mois. Je me réserve donc le droit de donner une suite à ces comportements pour le moins inadmissibles au sein d’une entreprise qui tire profit, plus que de raison, de l’Afrique. »

Que dire du journaliste SENNEN qui, ravagé par un cancer de l’intestin en phase terminale, recevait de BBY, sur son lit de mort à l’hôpital, des lettres de mises à pied pour causes d’absences prolongées… ! Ou encore du journaliste Sénégalais Elimane Fall, jeté, repris, rejeté, cent fois humilié. La machine à broyer de BBY tourne à plein régime et pour lui, les Noirs ne connaissent que la chicotte.

Cela s’applique dans le cadre professionnel avec ses employés africains qui lui doivent obéissance, soumission et doivent s’exécuter et surtout la fermer et garder yeux et tête baissés. C’est la conception coloniale du « BOYE » noir, homme à tout faire, que dis-je, bête de somme.

Illustration : Vous êtes journaliste, diplômé, connaissant votre travail et le faites sérieusement. Mais, BBY exige que vous vous transformiez en agent collecteur de bons de commande auprès d’entreprises africaines, auprès d’hommes politiques dans le pays où vous êtes en mission.

Au besoin, une ridicule petite commission est concédée pour justifier cette substantielle et unilatérale modification de votre contrat de travail. Mais vous estimez ne pas être intéressé par cette commission n’ayant pas une formation de commercial ; Comme s’exprimait ainsi Francis Kpatindé dans sa lettre précitée : «….Laissez-moi, vous rappeler une de vos correspondances dans laquelle vous me proposiez 5% de commission si, au cours de mes voyages, je vous ramenais des contrats commerciaux et des actionnaires.

Je peux également citer ces étranges correspondances, auxquelles je n’ai jamais donné suite, d’une responsable de l’entreprise me demandant de lui faire parvenir des listes de prospects pour l’actionnariat et l’abonnement patrimoine. J’ai, bien entendu, les moyens de prouver ce que j’avance. » L’extraordinaire imagination de BBY ferait des jaloux. Des articles payés rubis sur ongle font suite à des insertions publicitaires d’entreprises, mais aussi des abonnements à tarifs spéciaux, sans compter des achats d’actions du groupe.

Constatons que presque tous les Chefs d’Etat africains, beaucoup d’hommes politiques opposants ou non, des chefs d’entreprise ont été démarchés pour acheter des actions, et bien sûr l’arnaque consiste à ne pas être considéré comme un actionnaire normal à qui les résultats de la société sont communiqués et qui peut légitimement s’attendre à toucher des dividendes de l’empire BBY. Mais, il ne faut pas rêver !

Selon, le Canard Enchainé, le bouchon a été même poussé plus loin quand un chef d’entreprise tunisien ayant acquis, sur injonction de la présidence de son pays, des actions du groupe, exprima par écrit, le souhait de les revendre après 10 ans, BBY refuse et lui répond : « Comme vous le savez l’achat des 263 actions l’ont été dans le cadre d’un achat fait par 41 sociétés tunisiennes à la demande de la présidence tunisienne (Ben Ali). Cet achat a été coordonné et centralisé par les deux directeurs de cabinet respectifs.

Donc pour la revente, vous devez suivre la même procédure à rebours. » Incroyable, non seulement les dictatures africaines amies de BBY obligent leurs sociétés à acheter des actions du groupe J.A. pour renflouer leur caisse, opération financière en pure perte puisqu’aucun dividende ne vous est jamais versé, mais en plus impossible de revendre les foutues actions, même à vil prix ! Y a-t-il une posture plus déshonorante que celle-ci ?

Le groupe a pourtant une situation florissante, une affaire extrêmement rentable, qui ne peut être que rentable vu ses méthodes managériales sui generis. La preuve c’est qu’aucun des fils de BBY n’a essayé de faire ses preuves dans une autre activité, pourquoi aller vers l’inconnu quand on a une mine d’or entre les mains, et qu’il suffit d’en faire une affaire familiale pour en garder tous les bénéfices.

Imaginez une seconde, la razzia que fait ce journal sur les comptes de nos pauvres Etats : La grande interview-propagande politique d’un Président tourne autour de 800.000 euros selon les finances du pays, 940.000 euros pour la Guinée Equatoriale, plus la collecte d’insertions publicitaires à 10.000 euros la page ; toutes les entreprises du pays y passent et l’envoyé spécial de J.A. y veille avec le Cabinet présidentiel ; et, en plus l’abonnement spécial obligatoire pour les entreprises, et encore l’achat d’actions qui ne produiront aucun versement de dividendes.

Sans compter ce qui pourrait figurer dans le livre Guinness des idées les plus diaboliques, à savoir : l’abonnement à vie à Jeune Afrique avec la touche spéciale c’est-à-dire que l’abonnement est transmissible avec votre héritage à vos enfants. Il fallait y penser.

N’oublions pas les fameux Atlas, revues touristiques qui coûtent au bas mot 100.000 euros tirés à un nombre important d’exemplaires, faites le calcul ! Ce n’est pas fini, il arrive que les experts de J.A. vous tiennent la main pour écrire, comme par exemple, le président Obiang Nguéma de Guinée Equatoriale pour son livre « My life for my People » ! Constatez la saignée à blanc de nos Etats par des donneurs de leçons sans égal.

Que pensent les institutions internationales préoccupées par la bonne gouvernance de ces dépenses inappropriées ? Tout cet argent dépensé à engraisser des maîtres chanteurs, aurait pu être plus judicieusement utilisé ! Il est vrai que le groupe est un démembrement de la Françafrique, entre copains, c’est toujours le renvoi d’ascenseur.

De plus, la fragilité des pouvoirs en Afrique dope les actions de communication, c’est en quelque sorte leur terreau fertile. Les rares visites de BBY sur le continent Noir sont à relever, cela participe de la distance nécessaire qu’il met pour contenir, loin de lui, les responsables africains qu’il méprise et avec qui, il ne souhaite partager aucune familiarité, ne parlons pas d’amitié.

Dans cette logique, il refuse leurs médailles mais accepte leurs chèques. Il n’est pas question pour SY Béchir de se rabaisser au niveau d’un roitelet nègre. Quelques petites exceptions, il lui est arrivé d’aller quémander le président Houphouet à domicile ainsi que le président Bongo quand les temps étaient cailloux pour lui. Récemment, il était prêt à abandonner son actionnaire Ouattara pour se rendre à Abidjan sceller une réconciliation avec Gbagbo et faire main basse sur un pactole, mais les conditions fixées par Gbagbo furent jugées trop draconiennes.

Au Sénégal, il avait obtenu un crédit bancaire pour renflouer les caisses de J.A. avec l’aval du président Diouf, la presse sénégalaise rappelle souvent au propriétaire de J.A. qu’il n’a pas remboursé le prêt consenti. C’est ainsi que la terreur médiatique qu’il inspire, son appartenance d’abord au Réseau Foccart, puis à la Françafrique lui a permis, malgré les insultes régulières, les diffamations multiples et ce pendant plus de 60 ans, excusez du peu, de n’avoir eu aucune plainte dirigée contre lui et jugée. Absolument renversant.

La seule exception est la plainte introduite par les avocats du président Hissein Habré pour un faux grossier à savoir, une pseudo interview que leur aurait accordée l’ancien président Tchadien. BBY a estimé que cette initiative relevait de l’audace et qu’il ne devait pas permettre à d’autres de suivre cet exemple.

D’où les multiples gesticulations de ses avocats pour demander aux réseaux françafricains de ne pas oublier de lui renvoyer l’ascenseur, à lui membre de la confrérie au nom des bons et loyaux services rendus pour servir les intérêts de la France. La décision de justice rendue mérite le détour : le juge français a déclaré que « le président Hissein Habré n’apportait pas la preuve qu’il n’a pas accordé d’interview à J.A. et BBY aussi, n’a pas pu apporter la preuve que HH leur a accordé une interview…!».

Tout le monde a compris, car, la charge de la preuve incombait bien à J.A. qui a prétendu que Hissein Habré leur avait donné une interview ; et, tous les journalistes le savent, dans un cas pareil, on a des courriers, des échanges, des supports audio même pour une interview dans un journal.
Or, JA et Ben Yahmed n’avaient rien.

Pour les sortir du pétrin, le renvoi d’ascenseur avait fonctionné avec des grincements bruyants. Partie remise ? BBY est un habitué des sollicitations pour le tirer d’un pétrin, selon la presse française, les arriérés de son groupe à l’URSSAF étaient astronomiques, il demanda une faveur au PM d’alors, français Balladur qui la lui accorda. Il en sera ainsi avec les prud’hommes dans le cas des conflits avec ses employés. On peut relever que la presse française ne s’intéresse pas beaucoup à lui, mais ne l’épargne guère à l’occasion.

Toutefois, l’arrogant BBY la joue balle à terre et adopte un profil très bas et évite la confrontation avec les journalistes français, comme on dit chez nous « les grenouilles ne sautillent pas dans l’eau chaude. » Le mépris, le manque de considération de J.A. se constate quand Deby se fait interviewer en casquant plus 300 millions de F CFA et insulte copieusement les rebelles tchadiens en les traitant de mercenaires.

Le représentant des rebelles et porte parole M. Acheikh Ibn Oumar écrit un droit de réponse qui, selon les règles professionnelles, devait être publié dans le journal. Niet catégorique de J.A, on balance le droit de réponse sur le site du journal, le temps d’une rose et basta. Aucune indignation de la part de l’intéresse qui ne dénonce pas ce mauvais traitement, s’en accommode même.

C’est normal que BBY tienne toujours sa chicotte à la main, si chacun (et tout le monde) baisse yeux et tête. Toujours sur le Tchad, et le refus de publier les droits de réponse à lui envoyés par les avocats de Habré; ceux-ci dénoncèrent cette attitude et firent publier dans d’autres médias les droits de réponse en question, provoquant la fureur de BBY et quelques insultes avec les responsables des journaux ayant publié les droits de réponse. Des méthodes de mafiosi en fin de compte.

Selon BBY, à ses insultes, il ne faut ni opposer une plainte, ni exercer un droit de réponse et pire, il ne faut pas non plus tenter de réagir par d’autres voies ! Est-ce le comportement de quelqu’un qui respecte les gens ou est-ce le comportement d’un maître vis-à-vis de ses valets ? Le racisme de BBY a explosé, aussi, en ce qui concerne la Tunisie de Ben Ali. BBY est tunisien, cela lui suffisait à lui et ses enfants pour dire « Touche pas à mon pays ».

Ainsi, parlait Zyad Liman, fils de la femme de BBY, lors d’une émission sur TV5 à propos de la modification constitutionnelle faite par Ben Ali pour s’assurer une présidence à vie : « D’abord, le régime de Ben Ali réunit autour de lui la majorité des Tunisiens qui ne sont pas intéressés par d’autres questions, le régime leur offre une vie bien meilleure à celle d’autres pays.

De plus, je m’interdis de dire du mal d’un pays qui est le mien et dont je détiens le passeport même si ma mère est savoyarde. » Dans ces quelques mots, tout a été dit. Le fils de Ben Yahmed a une conception bien curieuse du journalisme indépendant ! Il n’a pas démérité de son père adoptif. Mais ne nous laissons pas divertir par ce camouflage. Des solides liens d’argent unissaient BBY et Ben Ali.

Ainsi, dans un article du 17 février, le journal « Le Monde » monte au créneau et accuse BBY et son équipe « d’avoir abondamment contribué à empêcher de connaître le vrai régime de Ben Ali. Ils n’ont jamais consacré des dossiers comme ils le faisaient sur Mobutu et Kabila fils. » N’est ce pas édifiant?

Et la presse française de poursuivre, « BBY était subjugué par Leila Ben Ali qu’il a dépeint en 2009 comme une femme politique énergique, déterminée et fonceuse, elle est la générosité discrète, percutante d’esprit, d’humour et d’humanisme ».

En fait constate, le Canard Enchaîné, JA a habilement oscillé entre flagornerie et critique mouchetée de courtisan. Par rapport à la situation économique tunisienne en 2009, JA écrivait : « Le pays jouit d’une paix sociale. On l’a dit et répété depuis plus de 20 ans, la liste des progrès réalisés ne cesse de s’allonger ».

La saga de BBY a permis de prendre conscience qu’un groupe de presse, c’est capital pour décrocher des commandes de toutes sortes. C’est malheureusement ce que beaucoup de personnes ont retenu et le créneau suscite aujourd’hui beaucoup d’intérêt auprès d’hommes d’affaires, chanteurs, avocats, etc… qui espèrent ainsi imiter l’équipe de JA et s’enrichir les doigts de pieds en éventail.

BBY mérite t-il d’être copié ? Lui qui, répondant à une remarque sur l’absence d’une ligne éditoriale dans son journal, a rétorqué « les cimetières sont pleins de journaux qui en avaient ! ». En 2010, il revendiquait 60.000 exemplaires distribués en France et à l’étranger (combien d’invendus ?), autrement dit une dégringolade, une perte d’audience et de crédibilité constantes, le torchon ne fait plus recette.

Il était temps ! Certains anciens de l’hebdomadaire surnomment BBY, le Gourou, l’assimilent à un roi ayant sa cour, ses bouffons et ses esclaves ; toujours est-il que le personnage à la peau fripée et submergée de millions de rides porte sur lui les affres du temps et de toutes ses forfaitures, compromissions, trahisons, inscrites comme des scarifications indélébiles. Ayons le courage de dire STOP, de ne plus dépenser notre CFA dévaluée à enrichir une famille qui a bâti une fortune colossale en nous exploitant sans honte tout en affichant son souverain mépris.

A la jeunesse africaine de s’interroger sur ce que peut bien apporter la plume d’un homme qui, du haut de toute son expérience politique, a assumé haut et fort que la libération de Nelson Mandela ne représentait pas un évènement assez important pour qu’il daigne envoyer un seul reporter.

La meilleure réponse à cette attitude raciste, c’est d’arrêter de l’enrichir, de prendre conscience que son appétit de notre argent, lui a apporté puissance et arrogance mais que notre soumission nous a, en même temps, et par ricochet, avili. Le groupe de BBY, selon les mots de Lapham « apprend à réagir avec la souplesse accommodante d’un majordome anglais qui apporte des toasts beurrés au Prince de Galles ». C’est nous, les princes ! Alors, les majordomes, on peut les virer ou en changer, n’est ce pas ? La rédaction de zoomtchad.

Sarraounia

Armand Ougock

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