Financement du coup d’Etat au Burkina : L’aide de camp de Diendéré accuse ouvertement le régime Ouattara d’avoir donné 160.000.000 CFA pour l’opération

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De révélations en révélations, les traces de la complicité du régime ivoirien se précisent dans le coup d’Etat manqué contre la transition au Burkina. En effet, à en croire la revue continentale Jeune Afrique, à paraître lundi 16 octobre 2017, le Général Gilbert Diendéré, aide de camp de Blaise Compaoré et ex-Commandant du Groupement de sécurité présidentielle (Gsp) au Burkina, a fait des aveux de taille, devant un juge d’instruction. Après sa libération et sa mise en résidence surveillée le 12 octobre 2017, sur l’implication effective du pouvoir Ouattara dans le putsch du 16 septembre 2015 au Burkina.

«Nous nous sommes penchés contre cette histoire de relation entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Notamment, puisque jusqu’à présent, la seule personnalité ivoirienne qui était suspectée d’avoir été impliquée dans un soutien vis-à-vis des putschistes, est Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale. Mais voilà les déclarations de Mr Gilbert Diendéré qui affirme et avoue devant le juge d’instruction Yaméogo, avoir reçu de l’argent et du matériel militaire des mains du Chef d’Etat major particulier de Mr Ouattara,qui n’est autre que le Général Vagondo Diomandé», révèle Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique, au cours d’un entretien accordé à Rfi, ce dimanche 15 octobre 2017.

Il ajoute que Jeune Afrique s’est particulièrement penché sur les relations entre Vagondo et Diendéré en vue de dénouer l’écheveau, selon le directeur de publication, du coup d’Etat qui s’est déroulé au Burkina. Sur ce but, il poursuit pour dire qu’il a un certain d’écoutes téléphoniques interceptées par les Burkinabés eux-mêmes, qui attestent de conversations entre personnalités ivoiriennes et burkinabés. Et que Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré et le Général Diendéré sont des acteurs principaux qui étaient en contacts avec les autorités ivoiriennes avant le coup. Tout comme revenant sur la guerre que se livrent les camps Soro et Ouattara, le Directeur de publication de Jeune Afrique ajoute que les aveux du Général Diendéré sur l’implication effective du régime Ouattara dans le putsch, semblent tourner à l’avantage du camp Soro. « Diendéré a fait tourner les regards vers la présidence Ouattara. C’est à l’avantage des hommes de Soro qui se délectent de cette nouvelle situation. Elle leur permet, non pas d’exonérer leur mentor, mais de noyer un petit peu les responsabilités autour du fait que tout cette implication vient de la présidence », explique Marwane Yahmed. Enfin, le directeur de Publication fait des révélations sur les tensions effectives entre Ouattara et Soro et sur la médiation de Olusegun Obasanjo, ex-président du Nigeria, entre les factions Soro et Ouattara.

« Selon Mr Olusegun, il faut jouer carte sur table, ils (ndlr Soro et Ouattara) doivent se parler le plus franchement possible pour résoudre cette mini crise politique. Encore une fois qui doit sévir à travers 2020, cette échéance très importante en Côte d’Ivoire », conclut Ben Marwane sur les intrigues de l’implication du régime Ouattara dans le putsch au Faso et la guerre des gangs au sein de l’ex-rebellion et ses suppôts.
Et toujours sur l’effectivité de financement du coup d’Etat, Rfi, dans son édition Afrique du mardi 10 octobre 2017, avait précédemment fait de grandes révélations impliquant le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.

Citant une source judiciaire, la radio avait révélé que les meneurs du putsch au Burkina, dont le Général Diendéré, avaient reçu des millions « des hautes autorités de Côte d’Ivoire ». Plus précisément des mains de chef d’Etat major particulier de Ouattara, le « Général Vagondo Diomandé ». Se référant au dossier à charge instruit par la justice locale et publié par Mediapart, le 6 octobre 2017.

Selon cette source judiciaire burkinabé, a expliqué Rfi, le Général Chef d’Etat major particulier de Ouattara, Vagondo Diomandé avait bel et bien remis de l’argent à certains putschistes. Notamment au Général Diendéré qui a reçu la bagatelle de cent soixante millions (160.000.000 Cfa ) de Fcfa et certaines sommes remises à d’autres officiers, toujours selon la source judiciaire. Pourquoi le nom d’Alassane Ouattara n’a pas été cité dans les enquêtes, comme celui de Soro Guillaume ? Sur cette question, Rfi a révélé que la source judiciaire a indiqué que le chef de l’Etat ivoirien était bel et bien au courant des mouvements et missions de ses hommes entre Abidjan et Ouagadougou et ce qui se tramait au Burkina Faso, quoique son nom ne figurant pas dans les enquêtes.

Ensuite, dans cette accusation de complicité dont Ouattara fait l’objet, Rfi ajoutait, citant une autre source, que si ce procès se tenait, il y aurait encore d’autres révélations plus graves. Et que les réquisitions du Procureur seraient encore « plus explosives » que les révélations rendues publiques par Médiapart.

Enfin plus grave, a conclu Rfi, la source judiciaire a expliqué que si le Général Diendéré avait mis en œuvre tout le plan concocté et suggéré par Ouattara et Soro, le « Burkina aurait vécu une situation aussi pire que celle qu’a connue le Libéria » pendant la guerre civile qui a fait de milliers de morts et de réfugiés entre 1989 et 1997.

Marcel Dezogno

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