Faure: Il tourne le dos à la stratégie guerrière de Pascal Bodjona

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La stratégie guerrière a toujours son point de chute. Pascal Bodjona qui l’a initié au RPT est obligé d’essuyer son premier camouflet en attendant que le RPT mette la main sur lui-même. Le sang des togolais à tellement giclé sur et sous le fauteuil présidentiel que Faure, il paraît, en a marre. De conseillers malhonnêtes aux affairistes véreux comme ministres, le Faure, notre national, aurait selon son entourage marre. Insulté par le plus petit togolais, traîné dans la bout par un Frac de plus en plus menaçant et suivi des yeux de Lynx par les journalistes, le président du Togo serait dans des soucis sans précédents. L’alcool le soir, les femmes tard dans la nuit et hop, voilà encore l’homme debout avant le petit matin. A cela, s’ajoute la hantise permanente de coup d’Etat. Pascal Bodjona qui a conseillé, sinon beaucoup parlé de privilégier le sabre au détriment de l’esprit serait devenu un encombrant stratège pour Faure et le RPT, au même titre que le président de l’Assemblée nationale Abbas Bonfoh.

Quand il capte le pouvoir après le 4 mars 2010, Faure avait fait comprendre au cercle des « Initiés du RPT » qu’il ne le méritait pas (information rapportée  au Lynx, par un tout proche de Faure). Les tiraillements et les discussions vont durer des semaines durant jusqu’au point où le conseiller Barry Moussa Barqué et Pascal Bodjona rassurent au prince de la nation qu’ils lui sortiront un jackpot : Gilchrist Olympio. Signe des temps, l’homme qui aurait recueilli 62% selon la Ceni de Tabiou Taffa et approuvée par la Cour Constitutionnelle  n’a pas encore dit merci aux 62 togolais sur 100 qui l’ont voté. Inédit ! Dans l’histoire des élections et la gratitude des vainqueurs envers les électeurs, Faure rentre encore dans le livre de Guinness pour cette prouesse ! Un  petit merci à ceux-là n’a pas été prononcé. Il est des moments dans la journée où le plus grand voleur prend conscience de son vice ! Ainsi, Faure n’était pas au parfum de revenir au pouvoir par la petite porte, après sa campagne à l’américaine. Mais quand les amis, dont un certain Locoh Donou, architecte de formation et le cercle très fermé des « riches » prend les devants, Faure est certain que si Gilchrist Olympio  bascule c’en est fini pour l’opposition. Yaovi Agboyibo, Gnininvi et les autres comparses, c’est du déjà vu ! On met le plan sous lecture à tous les « Kafirs » du RPT, et on laisse Gilbert Bawara jouer au « bavard » sur des chaînes du monde entier, histoire d’entretenir le flou. Gilbert le pauvre ! Il est tellement obnubilé qu’il est le premier à mourir pour le parti, et le dernier des Rpétistes à connaître le RPT.

La stratégie en question !

Pascal Bodjona sait une chose en politique, et il a eu l’occasion de le démontrer. Quand on  a pas l’argent et les armes rien ne peut faire vaciller un pouvoir tropicalisé comme celui sur lequel ils sont assis au RPT. Il comprend très tôt qu’il faut mettre Kpatcha sous éteignoir. La première réussite, sinon sa première réussite. Il fait désolidariser de Kpatcha un après l’autre des officiers de l’armée au détriment de Faure. Ensuite, ils mettent la main sur le trésor de guerre dont, et surtout les emprunts obligatoires qui ont rapporté près de 36 milliards de nos francs. L’UE de Louis Michel ouvre les vannes des décaissements. L’argent coule à flot et les ministres installent un « Etat providence » tout autour de leurs ministères et de leurs maisons. Pascal construit une forteresse sur plusieurs lots. Gilbert Bawara paye cash 8 lots à 80 millions et les clôture en apportant les clés. Guy Lorenzo ajoute sur chaque paquet de ciment 100 Francs de plus. Une folie prédatrice s’empare du trio Houngbo -Faure et Victor Tomégbé qui partage au nom d’un certain développement à la base des sommes effroyables d’argent aux togolais en mal de repère. Le ministre de l’agriculture  Ewowor guette l’argent de la Banque Mondiale (BM)  en faveur des paysans et en fait main basse. Les exemples sont si nombreux…alors passons.

Enfin, il laisse les zébrures rouges [ndlr, les militaires] pour qu’ils fassent la basse besogne. On n’est pas loin du Pascal Bodjona des années 1990 quand il semait un peu de partout dans le tout Lomé des pleurs et des larmes . Mais avant d’en arriver là, il faut faire parler de lui.

Lors des accords de l’APG à Ouaga  Bodjona était pratiquement l’entraineur de l’équipe RPT. Gilbert Bawara, Tiburce  Esso Solitoki  jouant aux défenseurs centraux. Ils marquent tellement de buts que Blaise Compaoré est obligé de les décerner la coupe avant la fin du match.  Résultat : Les accords se soldent par un échec retentissant de l’opposition. L’amateurisme de Fabre, Lawson, Dodji Apevon et Jean Kissi  dénoncé  jusque  hors des frontières togolaises. Esseulée, l’opposition togolaise recommence avec ses divisions sur une candidature unique. Mais il y a un qui rêve et y croit : Kofi Yamgnane.

Le tricheur terrasse un ministre français et s’assied sur un ex-premier ministre !

On ne devient pas ministre, on naît ministre. La petite leçon, Pascal l’aura enseigné au franco-togolais Kofi Yamgnane et au patron des OBUTS Gabriel Messan Agbéyomé. Pascal Bodjona du haut de sa fortune et de sa « force » peut passer à l’offensive. Il met Kofi Yamgnane en position de défensive. On file dans le tout Togo le mauvais coton sur sa personnalité qui serait douteuse. L’ex-ambassadeur  du Togo en Allemagne, Sogoyou Keguéwé dit qu’il veut se faire une retraite sous les tropiques. Les insultes pleuvent de partout et le gongonneur, et confrère la Dépêche très  proche du pouvoir comprend que Kofi a arraché l’électorat de Faure au nord. Il  y a panique dans la cité ! Pour couper les herbes sous les pieds de l’ex-ministre sous François Mitterand, Pascal Bodjona sort la carte de l’acte de naissance, laquelle ne correspondrait avec celle existante dans son passeport. On jubile au Togo du côté du RPT. La diaspora et les partis de gauche en France sont consternés. C’est le premier acte qui va affaiblir Faure.

Pascal Bodjona va continuer sa politique de va-en-guerre après que Faure se fait légitimer par une cour constitutionnelle aux bottes. Il ouvre deux fronts. D’abord, il commence par sciller l’UFC, et fait main basse sur Obuts de Messan Agbéyomé. Le Togo, selon Pascal doit vivre permanemment dans le cafouillage et cela s’explique. C’est dans les périodes de cafouillage que tous les proches de Faure pillent et ratissent les maigres sous encore existants du Togo. Il fait fermer le parti Obuts et prend sur lui de faire arrêter Agbéyomé Kodjo. Mais les marches de protestations dans un Togo sans repère finissent par avoir raison de lui.

Que Retenir

Si Pascal Bodjona a pu ramener l’éléphant Gilchrist  à Faure, il l’a ramené avec un pied cassé. Sans avoir été aux élections, les Togolais ne savent plus s’il pèse sur le terrain ou pas. Et depuis 1998, Gilchrist ne s’est plus représenté comme candidat. Pour avoir fait l’erreur de mettre le Frac sous son dos, Faure se retrouve dans une position où il n’y plus d’opposition à lui. Le pouvoir devient de facto faible. Pour avoir tourné le dos à l’affaire Kpatcha qui bénéficie encore de son immunité de parlementaire, le parlement togolais aussi devient une caisse d’enregistrement. A mettre à l’actif de Pascal Bodjona. Pire, Pascal Bodjona fait l’erreur de pousser Faure à prendre des décisions barbares de plaintes contre les journalistes. Toute cette allure guerrière et irréfléchie a beaucoup contribué à ternir le pouvoir déjà trop brumeux d’histoires brutales de Faure.

Il paraîtrait que Faure est entrain de comprendre tous les tours de bisbilles que Pascal Bodjona est entrain de fomenter contre son pouvoir. Le revirement brutal de remettre à Agbéyomé Kodjo ses Obuts serait le premier signe de cette détente ? Le plus sûr, et ce qui saute aux yeux des togolais, est qu’il n y a pas une personnalité forte au sommet de l’Etat. Et Faure ferait  mieux de dégager le plancher que de pourrir la vie aux Togolais.

Camus Ali Lynx.info
 
 
 

 

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