Selon les propriétaires du Togo, le pays n’a jamais été en crise…

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Un chef est avant tout celui qui sait taper du poing sur la table et qui décide pour la collectivité et non pour une poignée d’individus et de surcroît de privilégiés insatiables. Le 21 ème siècle vient de boucler en janvier son 14ème anniversaire et le Togo son 54 ème. Au moment où le monde bouge et que les pays voisins font des pas positifs vers des lendemains meilleurs, le Togo lui semble végéter dans l’immobilisme et ce, avec une classe politique restée la même quasiment et des gouvernants aux méthodes de gestion à la limite de l’archaïsme. Dans son discours du 26 avril 2014, Faure a déclaré qu’il est grand temps de faire du Togo un pôle de compétitivité. Qu’il se réveille enfin! Mais le problème ici, c’est avec qui va-t-il transformer le pays en un pôle de croissance? Avec les 1% de pilleurs qui ne veulent pas voir le pays s’installer dans la modernité et qui rament à courant de la dynamique positive ou les 99% restants des Togolais ?

Pendant qu’il est encore temps, Faure ferait mieux de virer à 180° avant qu’il soit trop tard. Il a assez œuvré pour la « minorité qui s’accapare des richesses nationales » que l’heure est arrivée de se tourner vers les 99% de Togolais. Certes, un président est là pour tout le monde mais, si une minorité ne veut pas que ça change pour le bien de tous et fait feu de tout bois pour saper les bases de la prospérité collective, que fait-il ? Faure n’a pas à avoir peur de franchir le pas salutaire pour tous, rien ne lui arrivera. Le Lynx sait qu’il aime prendre tout son temps avant de réagir, un comportement qui favorise les pêcheurs en eaux boueuses. Bref, tous ceux qui brandissent l’épouvantail d’un conflit pour continuer à cultiver leurs champs.
Les plus redoutables adversaires du Togo et de Faure sont dans le camp au pouvoir. Ce ne sont pas les opposants ou la presse critique à l’égard de son régime. Au Togo, il est de notoriété que, ce sont ceux assis à côté de Faure qui manœuvrent pour que les lignes ne bougent pas. Ces partisans du statu quo sont convaincus que le début des réformes signifierait la fin du haricot pour eux. Ainsi, pour retarder au maximum ces réformes, ils versent dans la diversion, les petits complots afin de troubler l’eau pour pêcher en eaux troubles. Des individus insatiables qui croient dur comme acier que le Togo est leur propriété et que personne ne peut les empêcher d’en jouir à volonté. Depuis des décennies que ça dure, les plus avisés voient venir le danger mais eux, aussi bornés et saoules foncent droit dans le mur. Selon ces propriétaires du Togo, le pays n’a jamais été en crise, ce sont plutôt les « jaloux de nos acquis », les « Togolais entièrement à part » qui créent des problèmes et voient le mal partout. Des discours qui ne trompent personne.

N’en déplaise aux profiteurs insatiables, le Togo est bel et bien en crise. Si le pays n’était pas en crise, les acteurs politiques n’allaient pas se retrouver à plusieurs reprises autour d’une table de discussions. Si le Togo n’avait pas de problème, les courants politiques ne devraient pas signer des accords notamment, l’accord-cadre de Lomé, Ouaga I, II, III, Colmar en France et le dernier en date, celui intervenu le 26 mai 2010 à Lomé entre le RPT à l’époque, UNIR aujourd’hui et son principal adversaire d’hier, l’UFC. Et puis, quand dans un pays, on crée une commission justice, vérité et réconciliation, c’est qu’il y a crise. Si tout va bien et que la démocratie fonctionne comme sur des roulettes, l’on n’aurait pas eu besoin de tous ces accords et des commissions comme celle d’enquête de l’ONU et nationale créées après les violences de l’an 2005 et la commission vérité, justice et réconciliation.

Le Togo baigne actuellement dans un bourbier car, d’aucuns agissent comme après eux, c’est le déluge. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes et ne font qu’amasser, piller, siphonner et détruire. Le comble, ils amassent mais ils ne pensent pas à injecter cet argent sur place. Ils préfèrent aller investir ailleurs ou placer les sous dans des paradis fiscaux loin des regards des Togolais. Une poignée d’individus qui ne veulent pas du tout entendre parler des réformes constitutionnelles et institutionnelles, ceux dont Faure parlait dans son discours du 26 avril 2012 quand il disait qu’une minorité s’accapare des richesses nationales. Faure devrait les redouter et penser à s’éloigner d’eux progressivement. Ils sont prêts à lui glisser les peaux de banane et à fomenter des coups contre lui. D’ailleurs, la plupart ont perdu le sommeil et s’agitent à chaque fois pour qu’un autre ordre règne en leur faveur exclusive. Eux, ils croient être très forts et puissants. Gros mensonge ! Le seul très fort et puissant est Dieu. Chaque jour, ils montrent leurs dents blanches alors qu’en coulisses, ils manœuvrent pour que ça casse au nom de leurs intérêts particuliers. Ils ont tellement peur des lendemains qu’ils n’aiment pas que les barrières tombent. A l’heure qu’il est, eux ils veulent voir Faure échouer. A présent que le Togo va beaucoup perdre avec de tels individus et que Faure est averti, quelle voie va-t-il emprunter?

Taffa Biassi Lynx.info

 

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