Togo. Les Hôpitaux de Faure Gnassingbé ! [ Camus Ali]

0


Dans un débat télévisé à la veille des élections de 2010, Dr Agbeyomé Kodjo, ex premier ministre de Gnassingbé Eyadema, enfonce le clou sur la magnifique gestion de la cité du fils président Gnassingbé Faure : «  Il n’a qu’ériger des villas dans les fesses de jeunes filles ». Tout un symbole quand ces mots sortent de la bouche de quelqu’un qui a fait chemin faisant avec la cour et qui la connait bien ! Votre journal préféré avait même poussé une enquête jusqu’à dans la ville  de Dapaong.  Là  où même tout un quartier avait été rasé dans une région déjà semi désertique rien que pour ériger une villa à l’ une de ses mille et une dulcinées qui viavait dans la ville de Brème en Allemagne avant de s’installer définitivement au Togo. Passons.
Chers Lynxionautes, nous revenons cette fois-ci sur les Hôpitaux de Faure  après une enquête  sur les  écoles du même prince. Comment fait Faure le « Magnifique » pour hypnotiser tout un peuple, rendant du coup le Togolais amorphe, incapable de réfléchir et de donner un raisonnement cohérent, scientifique à sa gestion de la cité ?  C’est dans cette suite logique que j’ai été ébahi d’entendre un ami de retour du Togo fin février 2014 m’annoncer la bonne nouvelle : « Le visage de Lomé a changé. Il y a des autoroutes en pleine ville » avant de terminer son idiotie : « Pour mon mal d’hémorroïdes suivi d’une fièvre, je ne savais même pas comment me soigner… Je voulais prendre le vol à la minute pour l’Allemagne. J’avais peur de dormir un seul jour sur un lit d’hôpital à Lomé ». Le ton est donné !

 

Mais sont-ils amnésiques à la fierté, à la rage de voir le beau chez eux ?

La question qui taraude tous les esprits quand on est Togolais est celle-ci : « Mais comment  font-ils [Faure et ses ministres, ndlr]  pour garder tout un peuple sous leur joug après cette gestion chaotique à la limite proche du grand banditisme ? » La seconde est celle-ci : « Mais n’ont-ils pas froid aux yeux, n’ont-ils pas honte, de trimbaler leurs bosses, leurs fesses vers les hôpitaux français toutes les fois qu’ils ont des bobos» Nous nous rappelons que, pour une péritonite aigüe, le premier ministre Ahoumez Zunu était venu se coucher plusieurs mois à Paris avant de se lever comme un vulgaire bandit et retourner chez lui. A-t-il au moins pris conscience  qu’il n’y a jamais aucune fatalité et que les hôpitaux dans  lesquels il se baladait pour une opération ou des analyses étaient construits et gérés par des hommes comme lui ? Apparemment non ! D’ailleurs, il se susurre que, c’est la construction de sa bâtisse qui le préoccupait le plus. Même mourant sur un lit d’hôpital, l’homme avait eu peur…très peur. Qui achèvera sa luxueuse maison au cas où Faure se décidait à nommer un autre premier ministre à sa place ? Les esprits se souviennent encore de la folie des Grandeurs de l’ex « Pnudiste » et premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo. L’homme viendra construire tout un château en pleine forêt avant de repartir comme il est venu en laissant le chômage sur la même courbe ascendante. Au Togo, les roitelets viennent, bouffent, repartent,  mais avec le même visage : Celui de  « voleurs patentés ».

Bon arrivée à la polyclinique de la ville de Bassar !

Au lendemain de l’indépendance, le père de la nation togolaise Sylvanus Olympio se décide de construire des hôpitaux et  polycliniques dans toutes les villes du Togo. En quelques mois, des lieux sanitaires jaillissent de terre comme des champignons. Les Bassari savourent la joie de se soigner et d’accoucher leurs enfants dans des conditions moins humiliantes. Les mois qui suivent, Sylvanus Olympio est fauché et depuis la policlinique de Bassar semble aussi être fauchée (voire images inimaginable au pays de Faure). Du père au fils Gnassingbé, chacun à sa manière a tourné le dos à la ville. Sinon, comment comprendre que, la deuxième préfecture la plus vaste par sa superficie, supposée avoir autant de villages environnant que les autres préfectures puisse être laissée à elle-même ? A cette question, beaucoup que nous avions approché disent pointer du doigt les cadres et intellectuels Bassar qui auraient aidés à ce délitement le plus abject de la polyclinique en aidant aveuglement un prince kabyè et hier son père à la ruine totale de la ville. Beaucoup de Bassaris plus lucides se demandent s’il faut pointer du doigt le citoyen lambda fut-il cadre. « Alors, où sont donc passées les fonctions régaliennes de l’Etat ? «  se demande cet instituteur Bassar qui vit depuis un an à New-York et qui n’arrête de nous bombarder de mails pour que nous menions une enquête sur la ville de Bassar ?

À Bassar, on meurt de fièvre par manque d’aspirine, de paracétamol, d’antibiotiques. A Bassar, on meurt d’une plaie anodine qui fini par s’infecter par manque de mercurochrome, de bandes à pansement. A Bassar, le sparadrap n’existe pas. À  Bassar,  la jeune fille enceinte n’a pas accès aux soins de première nécessité. A Bassar, médecins, infirmiers et infirmiers auxiliaires cohabitent et travaillent ensemble avec les rats, les serpents, les scorpions. « À Bassar, les accouchements les plus difficiles doivent se faire à Sokodé, ville distante de 56 kilomètres. Dans la plus part des cas, c’est le courant qui fait défaut et l’odyssée de la futur maman se termine sur la montagne Malfa-Kassa  où, elle meurt avec son enfant au ventre » me racontait un allemand d’une ONG qui est passé me voir chez moi. Un infirmier que nous avions joint au téléphone pratiquement désabusé enfonce le clou : « A l’hôpital chinois de Tomdè, le kabyè ne se soigne pas mieux. Mais comme nous avions décidé de laisser les mêmes nous diriger depuis cinquante ans, assumons et mourrons Tous ». Comme pour dire, la fin de la malédiction n’est pas pour demain. Et toi Bassari, voteras-tu en 2015 pour celui par lequel ton frère, ton neveu, ta tante… est mort à cause de son irresponsabilité et de son incapacité à te rendre la vie plus facile ?

Camus Ali Lynx.info

 

 

 

 

 

Partager

Laisser une réponse