« Fake dialogue » au Togo. Comment évoluer vers de vraies négociations [ Par CVU Togo Diaspora 19 février 2018]

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Au Togo, l’observation du moment politique donne le sentiment que ceux qui se sont attribués la charge de la négociation, ne veulent véritablement pas parler de ce que veut négocier le Peuple togolais. L’agenda actuel ressemble plus à un vrai « faux » dialogue de 10 jours d’où le titre du « fake Dialogue » choisi par le Collectif pour la Vérité des Urnes pour analyser l’état actuel des échanges entre les acteurs du Gouvernement, ceux de la Coalition des 14 partis d’opposition et des facilitateurs ghanéens. L’absence de Tikpi Atchadam, bien que représenté à ce faux dialogue, pose le problème de la sécurité physique de ce dernier et peut-être la volonté subtile de le marginaliser. Une opposition conviviale au Togo est toujours suspecte.

1. DISCERNER ENTRE VRAIS ET FAUX ESPOIRS

C’est la mode pour les dirigeants occidentaux comme africains de critiquer les fausses nouvelles dites en anglais « fake news » ou alors de s’organiser pour les diffuser, dès lors que cela arrange leur stratégie politique. Lorsque ce sont, entre autres, des chefs d’Etat et les dirigeants d’entreprises transnationales qui versent dans le « fake news », on appelle cela volontiers la « communication ». Mais lorsque ces « fake news » les desservent, alors c’est considéré comme de la diffamation et des demandes de preuves sont exigées. Mieux encore ce sont les mêmes chefs d’Etat et dirigeants d’entreprises transnationales qui s’instaurent en accusateurs publics. Ils tentent alors d’affubler du vocable de « fake news » toute vraie information sur la crue vérité de leurs pratiques et comportements, souvent abusifs du droit commun, relatée par des journalistes professionnels et de plus en plus par des citoyens sur les réseaux sociaux.

On assiste ainsi à un accroissement exponentiel des procédures en diffamation devant des tribunaux qui n’acceptent plus comme vérité que la parole de l’exécutif 1. La charge de la preuve est inversée pour :

permettre de « condamner » sans preuves des victimes innocentes en première instance ; ou
absoudre avec des décisions de type « non-lieu » les véritables coupables protégés par leurs lobbies et réseaux.
Au Togo, Faure Gnassingbé, assisté par de nombreux conseillers en communication blancs comme noirs – « Peau noire, Masques Blancs 2 » –, a multiplié les « publi-reportages 3 » à coût de millions d’argent public, sans pour autant convaincre le Peuple togolais qui, à plus de 70 %, réfute sa légitimité, et n’est convaincu ni de sa bonne gouvernance politique, sociale et économique.

En réalité, pour les pays occidentaux, il est question plus de « convaincre » de continuer à feindre de soutenir Faure Gnassingbé, alors qu’en réalité ils ne soutiennent que les intérêts de leurs entreprises multinationales en Afrique en général, au Togo en particulier. C’est à ce titre que le rôle des dirigeants pose problème.

Le Peuple togolais dans son ensemble, face aux résultats médiocres des Gouvernements successifs de Faure Gnassingbé, doit s’interroger sur la capacité réelle de ce système de défendre en priorité les intérêts des populations togolaises. Autrement dit, il est tout aussi légitime que le Peuple togolais s’interroge sur la capacité de Faure Gnassingbé et de son parti RPT/UNIR à faire des promesses qui ne sont quasiment jamais tenues. Les 27 dialogues passés n’ont rien produit de positif pour le peuple togolais et servent de témoignage. Ceci ouvre une perspective morose sur l’issue très incertaine et lourde d’hypothèques du 28e dialogue qui s’ouvre en toutes « exclusivité » notamment des acteurs de la Diaspora et de la société civile togolaises. Aucun geste significatif du pouvoir actuel ne permet de présager que – pour la première fois – ce 28e dialogue ne va pas s’inscrire dans le dilatoire et la mystification institutionnelle auxquels le système militaro-civil actuel au pouvoir a habitué le Peuple togolais et la communauté internationale.

2. ALTÉRATION SYSTÉMATIQUE DES RÉSULTATS ÉLECTORAUX, PRÉSIDENTIELS EN PARTICULIER

La volonté de changement politique au Togo n’est pas nouvelle. Sous le règne de feu Etienne Eyadéma Gnassingbé, la victoire électorale a été volée à Gilchrist Olympio, Président de l’Union des Forces du Changement (UFC) à plusieurs reprises. Sous le fils Faure Gnassingbé, la victoire a été volée à Jean-Pierre Fabre, Président de l’Alliance Nationale pour le Changement. Entretemps, d’importantes grèves de longue durée, des marches pacifiques massivement suivies mais régulièrement réprimées par le pouvoir, n’ont pas réussi à déstabiliser le système militaro-civil de Faure Gnassingbé. La raison tient au fait que la stratégie de l’opposition politique mais aussi celles de la société civile et de la Diaspora togolaise ont fait l’impasse sur le rapport de force asymétrique existant et les contradictions qui traversent le corps social.

Le mouvement de ras-le-bol de la population togolaise contre la perpétuation au pouvoir de la famille Gnassingbé et des militaires non-républicains au Togo, a été relancé le 19 août 2017, à l’appel du Président du Parti National Panafricain (PNP), Tikpi Atchadam.

La technique du Président du parti Alliance nationale pour le Changement (ANC) dirigé par son Président Jean-Pierre Fabre, nommé entretemps par Faure Gnassingbé, chef de file de l’opposition togolaise, qui a vu la coordination des marches avec d’autres partis réprimés au départ, mais tolérées par la suite dès lors que le point de « chute » fut la plage, s’est révélée en définitive non payante. Certains partis politiques dans la mouvance présidentielle comme aussi dans l’opposition ont oublié que les populations togolaises ne sont pas des « moutons de panurge ».

Paradoxalement pour de nombreux partis de l’opposition, la lutte politique au Togo a consisté principalement à attendre 2020 pour des élections fondées sur la contre-vérité des urnes comme cela fut systématiquement le cas au Togo et plus particulièrement en 2005, 2010 et 2015. 4

Certains partis politiques parmi les 113 inscrits au Togo ont des positions ambigües car il est difficile de clairement les positionner comme étant dans l’opposition effective alors qu’ils se font parfois financer afin d’avaliser les positions stratégiques du pouvoir de Faure Gnassingbé. C’est donc d’abord bien contre la politique du « deux poids, deux mesures » de certains partis politiques dits de l’opposition « conviviale » du Togo, comme au demeurant certaines organisations de la société civile, ou certains syndicats, que le Peuple togolais s’est insurgé le 19 août 2017.

Il fallait être clair à savoir que le problème du Togo se résume simplement dans le refus du pouvoir de Faure Gnassingbé de :

respecter la Constitution originelle de 1992 votée à plus de 97 % ;
recenser la Diaspora togolaise et lui octroyer le droit de vote de plein droit comme à l’ensemble des citoyens togolais ;
créer les conditions pour que tous les processus électoraux sous couvert des institutions y afférentes puissent se dérouler en toute sécurité, en toute transparence et que la vérité des urnes triomphe enfin au Togo.

3. CEUX QUI SONT RÉPRIMÉS SAUVAGEMENT NE SONT PAS DES « PEUREUX »

Après le 19 août 2017, même Tikpi Atchadam, le Président du PNP, a reconnu qu’il a été dépassé par les évènements et le raz-de marée humain qui a trouvé dans l’incarnation de son courage, un espace pour relever la tête, sauver l’honneur d’un peuple considéré par de nombreux observateurs comme des « peureux », des « poltrons » et des « double-mangeurs » familiers de la table du roitelet …

En réalité, tous les citoyens du Togo ne sont pas, loin s’en faut, à l’image des stéréotypes véhiculés. La barbarie et la répression systématique – déployées par le pouvoir militaro-civil de Faure Gnassingbé contre des populations désarmées et des manifestants pacifiques –, souvent doublées de kidnappings commués en emprisonnement arbitraire à postériori, finissent par humilier tout un peuple. Mais cela n’a pas empêché, en toute connaissance de cause pourtant, que les représentants du pays des droits de l’Homme­ – la France a produit la matrice originelle –, et les dirigeants de ce pays, notamment les présidents français depuis Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Sarkozy, Hollande, se soient systématiquement alignés sur le produit de la contre-vérité des urnes au Togo.

Le Président actuel de la France, Emmanuel Macron, s’est contenté de soigner sa communication en offrant l’image de celui qui s’en lave les mains tant que les lobbies et les groupes français présents au Togo taperont du poing sur la table et accessoirement soutiendront sa politique et ses élections. Autant, son « oui » officiel pour le retour de la démocratie au Togo s’accompagne rapidement d’un « non », moins officiel mais très confidentiel, dès que les lobbies rentrent en jeu.

Aussi, le Peuple togolais qui jusqu’ici considérait, à tort, que le rapport de forces est un élément marginal dans sa lutte pour la vérité des urnes et le départ de Faure Gnassingbé pour non-respect de la Constitution originelle de 1992, devrait opérer un réveil salutaire – un sursaut aurait dit Kofi Yamgnane – et revoir sa stratégie de lutte s’il aspire vraiment à se placer dans une perspective de victoire. La dynamique du mouvement actuel pourrait s’avérer stérile sans une inversion du rapport de force, en dehors de laquelle il n’est pas possible d’entrer en « négociation » et non en « dialogue ». Car seule une négociation est susceptible d’offrir des chances réelles de voir les multiples et légitimes revendications du Peuple togolais triompher.

La revendication première qui sous-tend l’ensemble des manifestations populaires et pacifiques se résume à jeter les fondations de la construction d’une véritable démocratie non falsifiée au Togo.

Maintes fois rappelé, CVU-Togo-Diaspora réitère qu’il ne s’agit pas de remplacer un clan qui détient le pouvoir sans exclusive depuis 61 ans par un autre clan. Il ne s’agit pas de réformer le système politique Togolais à la marge. Il s’agit de jeter les bases pour aboutir à des réformes en profondeur qui modifient radicalement le mode de Gouvernement politique du Togo, afin que le peuple togolais soit géré dans ses instances décisionnelles par des compatriotes qu’il s’est choisi librement. Une telle réalité ne peut que con concourir au bien-être du plus grand nombre.

Les millions de togolais – plus de 62 % dont 70 % en zone rurale 5 – qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont une part importante n’a même pas les moyens des se procurer qu’un repas par jour, ne peuvent pas comprendre que ce 28e négociation portant sur les réformes institutionnelles n’ait pas de corrélation directe avec l’amélioration de leur quotidien et plus particulièrement ce qui pourrait tomber dans leur assiette compte tenu des injustices sociales accumulées et en expansion au Togo.

4. ORGANISER LE RAPPORT D’INFLUENCE ET DE FORCE À PARTIR DE L’ETRANGER

Face à la force de la brutalité, la puissance de l’arbitraire, l’abus de pouvoir, l’abus de droit, du système de Faure Gnassingbé – avec le soutien actif et non-désintéressé des principales multinationales occidentales, indiennes et chinoises au Togo ; avec l’appui discret et passif des Etats occidentaux, dont la France ; le pouvoir militaro-civil du Togo fondé sur une armée tribale, un parlement ou l’actuelle majorité politique RPT/UNIR est le fruit abusif de la contre-vérité des urnes, à l’image de la Présidence de la république tout autant usurpée ; avec une gouvernance opaque de l’économie togolaise grâce à des sociétés écrans qui font office de gestionnaire et concessionnaire des projets –, le cas du Togo peut difficilement se résoudre uniquement sur la base des marches pacifiques fussent-elles massives.

Il faut absolument organiser un rapport de force qui puisse faire abdiquer Faure Gnassingbé et la partie de ses réseaux mafieux.

C’est en référence à l’organisation d’un rapport d’influence et de force contre l’arbitraire et la force brutale de répression de Faure Gnassingbé, que la sortie publique du Président nigérian Muhammadu Buhari est venue soutenir les démarches en cours des uns et des autres pour organiser le rapport de force et d’influence à partir de l’étranger.

Le Président Buhari a rappelé en février 2018 au Togo 6, que « les transitions politiques pacifiques” n’étaient “plus négociables en Afrique de l’Ouest », avec en filigrane la volonté de s’assurer qu’en Afrique occidentale, notamment au sein de la Communauté Economiques des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la paix, la prospérité des générations futures sont intrinsèquement liées aux transitions politiques pacifiques, évitant de fait que toute crise politique ne vienne déstabiliser les pays voisins.

5. EVITER DE POLLUER LA SAGE PENSÉE DU PRÉSIDENT DU NIGERIA SUR LE TOGO

Cvu-Togo-Diaspora recommande au Président Buhari de ne pas écouter les mauvais et ambigus conseils de l’un de ses prédécesseurs qu’est l’ex-Président nigérian Olusegun Obasanjo. Ce dernier est à l’origine de la crise togolaise pour avoir soutenu la contre-vérité des urnes au Togo.

Rappelons à cet effet, que Mr. Obasanjo a été à la tête d’une junte militaire au Nigeria entre 1976 et 1979 et que bien qu’étant le premier président élu démocratiquement au Nigeria après plusieurs années d’une dictature militaire, Mr. Obasanjo a tenté vainement de modifier la Constitution nigériane pour tenter de briguer un troisième mandat. Il est aussi le seul qui a fait des entorses au niveau de la présidence tournante de l’Union africaine pour rester 6 mois de plus alors que les termes étaient fixés à 12 mois.

Alors, que Mr. Obasanjo veuille conseiller aujourd’hui sur le départ de Faure Gnassingbé au Togo, en s’interrogeant sur le fait : « Faure Gnassingbé peut-il encore apporter quelque chose au Togo », ne peut qu’être un piège pour le Peuple togolais. En effet, Mr. Obasanjo a officiellement demandé à Faure Gnassingbé « d’instaurer une limite du nombre de mandats présidentiels dans la constitution » suite aux massives manifestations anti-pouvoir au Togo. Mais le même Olusegun Obasanjo oublie de rappeler qu’en 1992, la Constitution choisie par le Peuple togolais prévoyait déjà cela et avait même inscrit nommément qu’il n’était pas question de modifier cet état de fait.

Lorsque sans référendum Faure Gnassingbé a choisi de modifier unilatéralement la Constitution de 1992, que disait Mr. Olusegun Obasanjo, où était-il ? Aux abonnés absents !!!

Le temps qui passe ayant pour effet de parfois estomper l’importance des faits ou des actes dans la mémoire collective il n’est pas inutile de rappeller comment Mr. Olusegun Obasanjo a toujours et systématiquement soutenu Faure Gnassingbé et roulé l’opposition togolaise dans la farine de manioc. En 2005, le Haut-Commissariat des Nations unies (HCR), alertait sur le fait que le harcèlement des forces de l’ordre avait déjà chassé du pays au moins 18 000 Togolais : « Quelque 10 000 réfugiés ont été enregistrés au Bénin et quelque 8 500 au Ghana depuis l’annonce du résultat des élections au Togo, le 26 avril dernier », écrivait-il 7.

A l’époque déjà, Cvu-Togo-diaspora rappelait à propos du rôle ambigu de Mr. Olusegun Obasanjo ceci : […]« Il en est de même pour la CEDEAO entièrement dominé par le Nigéria. Il ne faut pas s’étonner de la présence d’Olusegun Obasanjo, ex-Président du Nigeria et ex-Président en exercice de l’UA (Union Africaine) et de la CEDEAO, dont la responsabilité est engagée dans les morts de la période postélectorale de 2005 au Togo d’avoir été choisi par ses pairs pour venir « stabiliser » le Togo au moment des élections de 2010. Pourquoi voulez-vous que ceux qui ont été nommés là-bas (UA et CEDEAO) viennent entreprendre une action contre ceux qui les ont nommés (Chefs d’Etat africains), surtout que l’avenir de certains à leur poste dépend directement du maintien du système togolais et du statu quo politique 8 ? »[…]

A cette heure grave de l’histoire du Togo peu d’observateurs internationaux étaient dupes de l’attitude de Mr. Obasanjo […] « En fermant les yeux sur les violences et autres évènements suspects qui ont entaché le scrutin présidentiel, l’arbitre internationalement reconnu, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’avait avalisé d’avance». […] « Mercredi, malgré le peu d’écho diplomatique international donné à ses dénonciations de « fraudes massives », l’opposition ne désespérait pas encore totalement de se faire entendre du Président nigérian Olusegun Obasanjo, qui est aussi celui de l’Union africaine (UA). Il était annoncé à Lomé, pour une brève escale du vol qui le conduit aux Etats-Unis où il va plaider un allégement des 35 milliards de dollars de dette extérieure nigériane. Le Togo n’est pas au centre des préoccupations du Président Obasanjo, déjà personnellement encombré de l’ancien seigneur de la guerre libérien, Charles Taylor. […] Concernant le Togo, le Président Obasanjo se plait à souligner que l’UA a imposé les urnes à Faure Gnassingbé. Un passage obligé en forme de tour de passe-passe, selon de nombreux observateurs. Mais globalement, nulle voix africaine ou internationale autorisée ne se risque à contrarier le triomphe militaire de la maison Eyadéma 9 ». […]

De même en 2013 lors des élections législatives : […] « Pourtant, c’est le même Nigeria, par la voix de son ex-Président Olusegun Obasanjo, alors Président en exercice de la CEDEAO et de l’Union africaine (UA) qui a fait avaliser la contre-vérité des urnes au Togo, refusant ainsi de mettre fin au calvaire de la contre-vérité des urnes du père Etienne Gnassingbé Eyadéma pour avaliser celui du fils, vraisemblablement pour au moins durer au pouvoir comme le père.

Comment les chefs d’Etats africains de la sous-région peuvent-ils avaliser la contre-vérité des urnes et venir donner des leçons au Togo ? Mystère ? Comment les chefs d’Etats africains de la sous-région peuvent-ils avaliser la contre-vérité des urnes et venir donner des leçons au Togo ? Mystère ? Pas tant que cela.» […] 10

Avant de suivre les conseils de Mr. Obasanjo sur les ondes de la BBC à savoir que « Mr. Gnassingbé devrait mettre en place une nouvelle constitution qui contiendrait une limite du nombre de mandats durant lesquels quelqu’un peut être président, et qu’il devrait la respecter 11 », que Mr. Obasanjo présente préalablement ses excuses au Peuple du Togo, pour avoir laissé perpétrer des massacres à son encontre, – sans sourciller ni protester –, quand il était à l’époque Président en exercice de l’Union Africaine. La sincérité des propositions de Mr. Obasanjo ne peut être admise qu’au regard de sa capacité de résilience pour assumer le poids de ses responsabilités et des décisions qu’il a refusées de prendre lorsqu’il était en état de le faire.

Aussi, Mr. le Président Buhari, le réseau de coordination de la Diaspora togolaise indépendante vous invite à ne pas écouter les conseils dolosifs de celui qui, par couardise, n’a pas voulu soutenir le Peuple togolais en son temps dans son marathon démocratique pour l’émergence de la vérité des urnes.

6. LE VRAI COURAGE, C’EST D’OSER SURPRENDRE LE PEUPLE TOGOLAIS EN DÉMISSIONNANT

Il est rappelé aux véritables responsables togolais davantage intéressés par une alternance effective et rapide au Togo et moins par les apports en argent et autres valorisations publiques, de réfléchir rapidement sur l’« efficacité » et l’« opportunité » pour la Coalition des 14 de s’élargir, tout en se désolidarisant de ceux qui jouent double-jeu uniquement pour des raisons bassement ventrologiques et contribuent au maintien de Faure Gnassingbé au pouvoir avec l’ensemble de ses prérogatives actuelles.

La Constitution originelle de 1992 fait de lui un usurpateur du pouvoir togolais depuis avril 2015. La limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, est un problème résolu par le Peuple togolais depuis 1992 par référendum.

Il est utile de réfléchir aux raisons qui poussent aujourd’hui Faure Gnassingbé, sous pression de la rue et de certains chefs d’Etat courageux africains, de rétablir par référendum une telle disposition, alors qu’il a procédé illégalement à la modification unilatérale de cette Constitution et qu’il est connu pour systématiquement « falsifier » les résultats des élections au Togo ? S’il est « garçon », alors qu’il démissionne !!! Mais, est-ce que la parole de Faure Gnassingbé – celui qui frappe et maltraite son propre peuple, l’emprisonne sans raison, refuse même d’honorer les préalables demandés avant d’entamer les discussions sur des négociations appelées improprement « dialogue », et a truandé tout le monde en référence aux 27 précédents dialogues en refusant de les mettre en œuvre –, est encore crédible ?

7. NANA AKUFO DÉGRADÉ DE MÉDIATEUR À FACILITATEUR PAR FAURE GNASSINGBÉ

Que Faure Gnassingbé participe ou pas personnellement à ce vrai « faux » dialogue, ne changera rien. Ce n’est pas lui qui décide mais les lobbies des multinationales étrangères au Togo et la partie non-républicaine des forces armées militaires et leurs milices, qui oppriment le Peuple togolais et excluent la Diaspora indépendante du jeu démocratique. Il est nécessaire, pour le Peuple togolais, d’intégrer cette donnée dans sa stratégie de reconquête de sa souveraineté démocratique, sous peine, encore une fois, de ses faire rouler dans la farine de manioc au cours d’un vrai « faux » dialogue que le Président ghanéen, dégradé de médiateur à facilitateur, va soutenir de toutes ses forces en s’engageant pleinement. Mais, au fait, ce Président facilitateur est-il neutre dans ce dossier ? Les soutiens passés du père de Faure Gnassingbé influencent-ils son comportement et donc les questions qui figurent à l’ordre du jour ?

Au nom de quel principe politique et de quel accord multilatéral, l’Accord politique global de 2006 serait devenu soudainement caduc et n’aurait-il plus de caractère rétroactif ? Au nom de quelle règle le coup d’Etat constitutionnel de Faure Gnassingbé en 2015 – passant de ministre, à parlementaire, de parlementaire à Président de l’Assemblée Nationale et de Président de l’Assemblée Nationale à Président par intérim du Togo en 24 heures avec l’appui des forces armées togolaises –, a-t-il disparu du dialogue (Vs RPT/UNIR) ou discussion (Vs ANC), c’est selon ? Au nom de quelle règle les modifications successives de la Constitution de 1992 sans passer par le référendum populaire ne sont pas considérées comme un vice de procédure et une non-observation du parallélisme des formes juridiques, rendant caduques les modifications post-Constitution originelle de 1992 par Faure Gnassingbé et ses affidés ? Pourquoi le Président ghanéen ne souhaite pas une décision sur le retour à la Constitution originelle de 1992 immédiatement et sans référendum avec comme conséquence le départ immédiat de Faure Gnassingbé ? Bref, chacun épiloguera !!!

8. L’UNION AFRICAINE DE PAUL KAGAMÉ EN OBSERVATEUR OU EN RETRAIT ?

Ce qu’il y a de sûr, c’est que le nouveau Président en exercice de l’Union africaine, le Rwandais Paul Kagamé, préfère garder ses distances dans ce conflit. Le Président guinéen empêtré dans sa volonté de se maintenir contre vents et marées au pouvoir a été mis au large… Il ne restait plus que le Président ghanéen, le téméraire Nana Akufo qui ose rappeler à la communauté internationale à l’esprit post-colonialiste et en filigrane à tous les chefs d’Etat africains vassaux des puissances occidentales publiques ou privées, « nous ne pouvons pas dépendre des autres pour le financement de l’éducation dans nos pays 12», ni pour le développement de l’Afrique qu’en déconstruisant la « mentalité de la dépendance 13 ». Aussi, il faut remercier le Président ghanéen de soutenir des « négociations intertogolaises » en venant au Togo un dimanche 18 février 2018 afin de pouvoir être présent dès l’ouverture le 19 février 2018 matin, du dit « fake dialogue ».

Encore faut-il que Nana Akufo soit stratégiquement armé et dispose des moyens politiques de résister pour éviter de tomber dans le piège du pouvoir togolais – soutenu par ses alliés extérieurs et intérieurs –, et la propension et la capacité de pouvoirs ésotériques des tenants du pouvoir togolais à chloroformer le 28e dialogue, à la manière dont ils ont anesthésié les 27 derniers dialogues sur les réformes politiques, constitutionnelles, institutionnelles et socio-économiques au Togo. Le règlement intérieur du 28e dialogue devra seulement servir de canevas 14 mais ne peut directement embrasser la totalité des préoccupations et des exigences du Peuple togolais. Il tente seulement de trouver des explications à l’origine de la crise au Togo, en vue d’en sortir, de s’entendre sur les mesures concrètes pour rétablir la confiance entre les acteurs socio-politiques du pays, et s’entendre sur un mécanisme de mise en œuvre et de suivi d’un hypothétique accord alors qu’il ne s’agit pas de « négociation » mais – sous réserve de vérification à l’aune des faits concrets –, un vrai « faux » dialogue 15.

9. APRES L’ESOTERISME DE MGR KPODZRO, LE MAL TOGOLAIS DEVRAIT-IL DISPARAITRE EN 2020 ?

Alors, la sortie « impromptue » de Monseigneur Kpodzro, celui qui a dirigé l’église catholique au Togo, mais a aussi présidé le Haut Conseil de la République (HCR) au Togo dans les années 1990, une des structures de la Conférence nationale souveraine au Togo, qui a participé activement à la rédaction de la Constitution originelle de 1992, apparaît comme déterminante quand il affirme et souhaite que Faure Gnassingbé ne se présente pas pour les élections présidentielles de 2020.

A lire ou écouter l’ensemble des révélations sur les rites ésotériques et criminels faits au Togo par chacun des Présidents togolais passés, il faut s’interroger sur le besoin qu’il a de rendre publiques ces informations aujourd’hui, à la veille d’un « fake Dialogue ». Mais, le vrai problème est qu’il a annoncé avoir procédé à des séances d’exorcisme avec d’autres ecclésiastiques pour purifier le Togo avant de déclarer qu’il est nécessaire que « notre Chef de l’État finisse complètement, convenablement et dignement son mandat actuel, et accepte de ne plus se représenter aux élections de 2020, ce qui sera tout à son plus grand honneur ».

Autrement dit, Mgr Kpodzro ne souhaite pas que Faure Gnassingbé se présente aux élections de 2020 mais souhaite qu’il reste au pouvoir jusqu’en 2020. Si ledit « exorcisme » de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro 16 était efficace, la démission de Faure Gnassingbé aurait été immédiate. Donc attendons de voir la fin du « fake Dialogue » pour en tirer les conclusions. Un coup d’Etat imprévu n’est pas à exclure dans un pays où Faure Gnassingbé est devenu celui qui concentre tous les symptômes du bouc-émissaire qui se plaît à le rester.

10. LE RAS-LE-BOL ET L’IMPATIENCE DE PEUPLE TOGOLAIS SOUS-ESTIMÉS

Il faut croire que le ras-le-bol de la population togolaise contre l’usurpation du pouvoir, le changement unilatéral et sans utilisation du référendum appuyé par les militaires non-républicains du Togo a des limites face au rapport de forces réel au sein des forces armées du Togo. Etre rétrogradé en un seul jour de 2005, de trivial ministre en député, puis chef de l’Assemblée nationale, puis propulsé Président par intérim de la République du Togo, ne constitue en rien une violation de la Constitution de 1992 selon le parti RPT/UNIR. Pas davantage pour la France de Jacques Chirac ou le Nigéria d’Olusegun Obasanjo de l’époque. Tout ceci avec le soutien actif des forces armées togolaises (FAT) qui ont posé comme condition qu’aucune décision cruciale ne se prendra au Togo sans leur accord. Ainsi les marches pacifiques au Togo se sont transformées en un marathon démocratique et devront se poursuivre tout en cherchant des soutiens à l’extérieur pour inverser le rapport de force militaro-financier de Faure Gnassingbé.

Faure Gnassingbé, le fils du père Etienne Eyadéma Gnassingbé est devenu celui-là même qui va servir de porte-drapeau d’une clique de dirigeants togolais militaro-civils qui a accaparé les armes régaliennes du pouvoir et a découvert les délices de l’usurpation des fruits de la croissance économique aux dépens des populations togolaises.

Il n’était donc pas étonnant que la partie de la population qui allait contester tout ce château de cartes politique, soit mise à l’écart ou muselée. C’est ainsi que les partis d’opposition ne jouant pas le jeu du pouvoir directement ou indirectement sont systématiquement écartés. Mais les organisations citoyennes de la société civile togolaise, au Togo comme à l’étranger, sont mises à l’index avec des attaques ciblées contre les principaux responsables ou leurs familles. Les étudiants et leurs organisations ne sont pas en reste. Les femmes togolaises notamment les commerçantes qui ont pris conscience que les lois d’exception obtenues ici et là n’arrangent pas leurs affaires collectivement. Elles sont l’objet de désagréments fiscaux ou des descentes en bonne et due forme à leur domicile. Faut-il oublier tous les mouvements syndicaux qui revendiquent leurs droits les plus élémentaires dans tous les secteurs d’activité dans le pays. Non bien sûr !

Tous ces mouvements ont été les uns après les autres neutralisés ou alors « achetés » quand ils ne sont pas rentrés dans les rangs sur la base de chantages divers. Certains, plus malins, préfèrent monnayer leur double jeu avec le pouvoir en place, triple jeu diront certains !

A quelques très rares exceptions près, les représentants du monde religieux, judéo-chrétien, islam, animiste, sous toutes ses formes anciennes et modernes, charlatans de tous ordres, ont trouvé là l’occasion de parler de PAIX en oubliant systématiquement les droits humains des victimes – les morts, les blessés, les humiliés, les prisonniers politiques, les malades, les migrants, etc. –, qui ont subi et continuent de subir les conséquences d’un mode de gouvernement prédateur qui confisque la richesse nationale du Togo depuis 1967. Non, la « paix des cimetières » ne peut plus constituer un argument valable pour stopper les marches républicaines et pacifiques pour le retour de la démocratie sur base de la constitution originelle de 1992 au Togo.

11. LE « FAKE DIALOGUE » DOIT ÉVOLUER VERS DE VRAIES NÉGOCIATIONS

Chacun à un moment ou un autre a mis son grain de sel dans la problématique socio-politico-économique du Togo pour n’offrir comme solution que celle qui arrange le pouvoir. C’est toujours pour protéger la paix des cimetières que le monde religieux se croit investi de la puissance divine pour exiger du Peuple togolais de patienter, de bien accepter de se faire humilier, de se faire bastonner sans raison, de se faire emprisonner sans raison, de se taire sans justification, d’accepter l’inacceptable qu’est l’usurpation du pouvoir par un Faure Gnassingbé, un Anté-Président, celui qui prend la place de ceux qui auraient dû être des véritables Présidents au Togo si la vérité des urnes avait au Togo force de loi. Alors, comme personne ne va au paradis en ascenseur, personne ne peut présupposer l’issue et les conclusions positives ou non, du « Fake Dialogue », encore moins Mgr Kpodzro, avec tout le respect que chaque Togolais et Togolaise lui doivent.

Personne au Togo ne doit plus accepter que d’autres, y compris les partis politiques ou des associations de la sociétés civiles, s’organisent pour « légitimer » le pouvoir en place en refusant de contester légalement les formes modernes d’usurpation démocratique par la force et les abus de pouvoir.

12. RECOMMANDATIONS DE CVU-TOGO-DIASPORA

12.1 CVU-TOGO-DIASPORA recommande de prendre connaissance d’une analyse comparative entre :

d’une part, l’agenda du « Fake Dialogue » et les mesures préconisées par les facilitateurs à ce « faux dialogue » ; et
d’autre part, un véritable agenda des mesures préconisées par les citoyens et citoyennes togolaises dans le cadre d’une négociation où les rapports de force seront rééquilibrés, voir le tableau ci-dessous.

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