Et un ministre burkinabé déclara la guerre à la Côte d’Ivoire !

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Djibril Bassolé : « Boga Doudou doit arrêter son petit jeu ». Ainsi menaça un ministre burkinabé, la rébellion vint de Ouagadougou, Boga fut assassiné, Amadé Ourémi créa un Etat dans l’Etat, etc.

Que d’encre et de salive versées sur le rôle machiavélique de Blaise Compaoré et de son régime dans la crise qui déchire la Côte d’Ivoire depuis plus de deux décennies ! Mais la moindre investigation apporte toujours un élément, aussi petit soit-il, du puzzle de la mission exécutée par Compaoré et ses hommes de main pour instaurer un régime de terreur au service de l’impérialisme en Côte d’Ivoire. En voici un.

Blaise Compaoré a trouvé en Alassane Dramane Ouattara un acolyte qui, dès son irruption par effraction en Côte d’Ivoire, est très vite apparu sous les traits d’un agent patenté chargé de réaliser la mainmise totale de l’impérialisme sur le pays. Alors, pendant plus de deux décennies, avec le Burkina Faso de Compaoré comme base arrière, Ouattara n’a pas reculé devant les moyens les plus ignobles (coups d’Etat, rébellion, tueries massives, génocide, etc.) pour réaliser les noirs desseins de l’impérialisme.

Agissant comme le chef d’une véritable cinquième colonne dans tous les domaines en Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, ses sbires du Rassemblement des républicains, ses complices du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ses rebelles des Forces nouvelles et leurs organes de presse ont constamment été les porte-voix et les relais idéologiques du Burkina Faso, dans son rôle de tête de pont de l’impérialisme pour asservir la Côte d’Ivoire.

Ainsi, le mardi 13 août 2000, par exemple, Le Patriote, le quotidien de Ouattara, affichait sur six colonnes à la Une les titres ci-après : «  Colonel Djibril Bassolé (ministre Burkinabé de la sécurité) : BOGA DOUDOU DOIT ARRETER SON PETIT JEU ». « Les 4 vérités du Burkina au régime ivoirien. » Sous ces titres provocateurs, le ministre de Blaise Compaoré interrogé à Ouagadougou par Assoumane Bamba tente de désespérément de disculper le Burkina Faso dans l’assassinat de Balla Kéita et jure ses grands dieux qu’aucune rébellion ne s’y prépare pour attaquer la Côte d’Ivoire. Mais surtout, Djibril Bassolé ne se prive pas d’attaquer et de menacer la Côte d’Ivoire, à ce stade de l’exécution de la mission du Burkina Faso. Ci-après des extraits d’une interview qui est une quasi-déclaration de guerre.

«(…) Le Patriote : Le Burkina, ami de la Côte d’Ivoire, est accusé de servir de base de déstabilisation à la Côte d’Ivoire…

Djibril Bassolé : Les rapports entre les Etats ont toujours été caractérisés par ces genres de situations, en fonction des intérêts politiques du moment. Il fut un temps où il y avait en Côte d’Ivoire des Burkinabés qui s’y étaient exilés et qui, à partir de ce pays, favorisaient des actions contre leur pays d’origine. Il y en a qui l’ont fait à partir du Ghana. Il y en a qui l’ont fait à partir d’autres pays. En Côte d’Ivoire, il y en a qui sont aujourd’hui au pouvoir qui ont toujours eu un pied-à-terre au Burkina. Souvenez-vous ! Est-ce que pour autant, on a incriminé leur Etat de servir de base arrière ? Je les connais bien. Tous ceux qui sont aux affaires dans certains pays ont toujours bénéficié de l’hospitalité du Burkina. En ce temps-là, est-ce que les pouvoirs ivoiriens de l’époque ont dit que le Burkina servait de base arrière à des déstabilisateurs ? Non. Je crois qu’il y a une manière de gérer les problèmes. Nous sommes une communauté d’Etats liés par l’Histoire et la Géographie. Nous avons des destins communs. Il y a des traditions qui existent depuis belle lurette. Quand quelqu’un ne se sent pas bien au Burkina, il va en Côte d’Ivoire et vice-versa. A supposer que, suite à des évènements politiques, des gens se sentant en insécurité comme dans le cas de Balla Kéita, trouve refuge ici. Est-ce pour autant qu’on va dire que le Burkina est belliciste ? Non ! Honnêtement, il y a des situations qu’on peut gérer. Le problème en Côte d’Ivoire est un problème politique propre à ce pays qui est en train d’évoluer positivement. D’ici là, je souhaite que ce soit la paix sociale, politique retrouvée pour laisser la place aux préoccupations de développement économique. Est-ce que vous pouvez me dire fondamentalement qu’est-ce que le Burkina a fait pour mériter d’être accusé de vouloir s’ingérer ? Je vous retourne la question…

Le Patriote : Faut-il craindre l’accentuation des tensions entre nos deux pays ?

Djibril Bassolé : On ne fera rien pour tendre nos relations. Personne n’a intérêt à ce que les rapports entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire se dégradent, même si on ne doit pas passer par une phase de fermeté. Comme on le dit, mieux vaut être ferme dès le départ plutôt que de prendre le risque de laisser courir des situations qui finalement, vont faire déraper les choses. Par rapport à ces réseaux dont se prévaut mon ami Boga Doudou…d’ailleurs, je lui dirai : Nous avons des rapports suffisamment cordiaux. Il faut qu’il arrête cela. Tant que cela ne nous emmerde pas, il peut donner de l’argent à qui il veut pour tourner à Ouaga. S’il a suffisamment d’argent à distribuer, il trouvera des gens pour venir lui raconter des histoires. Mais il faut que ce petit jeu s’arrête. C’est une façon de lui dire : cher ami, tu peux surveiller ceux qui, à l’extérieur, t’empêchent de dormir mais il ne faut pas faire n’importe quoi. En les laissant développer des initiatives pour perpétrer des actes qui sont à la limite de l’acceptable, c’est envenimer les rapports entre les deux pays. En tant que responsables de la sécurité de nos deux pays, si nous voulons une paix et une stabilité définitives, il y a des choses qu’il faut abandonner et se faire mutuellement confiance. Je ne crois pas que la confiance soit la chose la mieux partagée. A.B. »

Dans les propos de Djibril Bassolé qui est aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, l’arrogance que procure aux laquais le soutien de leurs maîtres impérialistes le dispute aux mensonges éhontés. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que le maigre cache-sexe dont se couvraient Compaoré et son régime parte en lambeaux et que l’Histoire établisse la vérité.

Le 19 septembre 2002, soit trente-sept jours après la publication de l’interview de Djibril Bassolé, la Côte d’Ivoire a été attaquée par des hommes venus de Ouagadougou, au Burkina Faso, où ils ont été logés, nourris, blanchis, entrainés et équipés. Boga Doudou a été sauvagement assassiné le même jour. Neuf jours plus tôt, Le Patriote déversait du venin sur Boga en titrant, en caractères gras sur toute la largeur de sa première page : « Ce ministre est un brigand ». (Le Patriote, mardi 10 septembre 2002). Un véritable appel au meurtre.  Le pays a été coupé en deux. La déchirure a épousé celle opérée par le même quotidien Le Patriote sur une carte de la Côte d’Ivoire publiée à sa Une le 4 décembre 2000. Le 11 avril 2011, après un coup d’Etat de près de dix ans, Alassane Dramane Ouattara a été installé dans le sang à la tête de l’Etat par les bombes françaises et onusiennes. Amadé Ourémi a créé au Mont Péko un Etat dans l’Etat reconnu par Ouattara, etc.

Alassane Dramane Ouattara est un véritable cheval de Troie de l’impérialisme que le vieil Houphouët-Boigny a introduit en Côte d’Ivoire. Comme naguère les Troyens, le peuple ivoirien ne s’imaginait sans doute pas que dans le ventre de Ouattara se cachaient ses nervis du Rdr et ses chefs de guerre sanguinaires qui ont dépecé la Côte d’Ivoire pour l’offrir à leurs commanditaires.  Mais les peuples sont invincibles. C’est une loi de l’Histoire de l’humanité.

Par Deuxer Céi Angela. L’œil du juste

 

 

 

 

 

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