Et Ouattara vend sa Côte d’Ivoire : Le cacao passe de 1200 à 300 Fcfa

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Le 14 avril 2011, Alassane Ouattara affirmait, au cours d’une conférence de presse qu’il se fixait : « deux mois maximum » pour « pacifier » la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, près de trois mois après, la ‘’pacification’’ annoncée est-elle effective? Quelle est à l’heure actuelle la situation du pays au plan sécuritaire et socio-économique ?

Il n’ya plus de combats à Abidjan, certes. Plus de miliciens dits ‘’pro-Gbagbo’’ ou de mercenaires libériens. Pourtant, l’insécurité permanente demeure la grosse inquiétude des ivoiriens. Les nouvelles autorités quant à elles refusent toujours de reconnaître les violations graves des droits de l’homme perpétrées par les combattants appelés Forces Républicaines (FRCI). Des violations qui ont d’ailleurs fait l’objet de différents rapports de plusieurs organisations des droits de l’homme, telles que Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, Comité d’enquêteurs de l’ONU, International Rescue Comittee (IRCC), etc.

Face à cela, Ouattara et ses proches, exigent plutôt d’attendre les résultats de prétendues enquêtes, avant de sanctionner les fautifs. Mieux, le Commissaire du Gouvernement Ange Kessy Affirme ne pas pouvoir poursuivre les FRCI, et attendrait que leur statut soit clarifié. Pour lui, les combattants des FRCI ne sont ni civils, ni militaires.

Pendant ce temps, à Abidjan comme partout, dans les autres régions de la Côte d’Ivoire, les FRCI d’Alassane Ouattara continuent leurs sales besognes. Les enlèvements et exécutions sommaires se poursuivent. Des rançons sont exigées pour la libération de certains, plus chanceux.
Des arrestations sur fond de dénonciations calomnieuses, tribales, ethniques et religieuses sont perpétrées. Des villages entiers brûlés, des chefs tués, les populations en fuite errent dans la brousse. Les militants ou sympathisants LMP traqués comme des bêtes sauvages. Les tracasseries routières, les rackets des voyageurs et des transporteurs ne se comptent plus. Les sont innombrables sur les routes.

Plusieurs membres du gouvernement Aké N’Gbo (premier ministre de Gbagbo) et leurs familles, des proches du Président Gbagbo, ce dernier lui-même et sa femme, sont maintenus, sans chefs d’inculpation valables, en résidence surveillée. Certains sont gardés à l’hôtel Pergola à Abidjan. D’autres ont été déportés au Nord de la Côte d’Ivoire et sont quotidiennement torturés de façon inhumaine. En témoigne une vidéo dans laquelle on voit Affi N’guessan, Michel Gbagbo et d’autres prisonniers, être proprement humiliés et insultés comme des enfants, pour finalement être contraints à faire des pompes jusqu’à ce qu’épuisement s’en suive !

La TCI (télévision gracieusement offerte à Alassane par Sarkozy), continue de squatter le matériel et les locaux de la RTI. La chaine de télé TCI, n’a pourtant aucun statut réel, et sert de propagande au RDR (parti d’Alassane) et au RHDP (son groupement politique).

Les Cités universitaires d’étudiants ont été vidées. Les étudiants sont à la rue. Les locaux administratifs saccagés et le matériel pillé. Les chambres des étudiants sont à l’heure actuelle, occupées par des éléments des FRCI. Récemment, se promener de nos jours avec sa carte d’étudiant était un acte suicidaire, car tous les étudiants étant considérés de facto comme des partisans de Gbagbo. Dans un tel contexte, l’année blanche, certainement se profile à l’horizon.

Les FDS (forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire), fidèles au Président Laurent Gbagbo, n’ont toujours pas, pour la plupart reçu leur solde de fin de mois. Certains s’ils ne sont pas poursuivis, refusent toujours de rejoindre les rangs de leurs ennemis d’hier, car pas du tout rassurés par ces derniers. Cerise sur le gâteau, Ouattara vient de nommer à la tête des forces armées de Côte d’Ivoire, Soumaïla Bakayoko, chef de d’état major des rebelles venus du nord.

Plusieurs milliers d’ivoiriens sont encore refugiés dans des pays comme le Libéria et le Ghana, et refusent de rentrer en Côte d’Ivoire, car n’ayant aucune garantie de sécurité, disent-ils.

A côté de tout cela, la situation socio-économique du pays est peu reluisante : Les prix des denrées de premières nécessités ont excessivement flambés, alors que Ouattara reste sourd aux plaintes des populations qui n’arrivent plus à s’en sortir. Pendant ce temps, Ouattara préfère quant à lui, se promener dans d’autres pays. Le prix d’achat bord champ du cacao, principale matière première, de la Côte d’Ivoire a chuté de 1200 f cfa à 300 f cfa. Le café lui est passé de 300 F CFA à 150 F CFA. Le constat est amère et les paysans n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Plusieurs concours de la fonction publique ont été annulés, dès la prise de pouvoir d’Alassane. Ruinant ainsi tous les efforts consentis moralement et financièrement, par les candidats. Les licenciements abusifs de travailleurs, accusés d’avoir prêté main forte au régime de Gbagbo, pendant que celui-ci était encore au pouvoir.

Pour les observateurs avisés, le récent séminaire du gouvernement Soro qui s’est tenu la semaine dernière (les 5 et 6 juillet 2011) est une véritable mise en scène qui cache mal le malaise du régime Ouattara en proie à une situation sociale délétère. Et les ivoiriens se demandent bien, en lorgnant du côté de la présidence: « à quand la pluie de milliards ? »

 
source : Marc Micaël

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