4- L’Europe, cette colonie américaine
Avec les éléments qui précèdent, on peut aisément comprendre pourquoi lorsque Washington tousse sur n’importe quel dossier, c’est toute l’Union Européenne qui tremble et se met à genoux et fait tout pour ne pas l’irriter davantage. C’est dans ce contexte que nous arrivons aux événements de ces jours où on découvre que Washington traite les européens ni plus ni moins qu’une province américaine, sans aucun ménagement et la réaction des victimes est encore plus surprenante que le crime lui-même.
Déjà, après la tragédie du 11 septembre 2001, les États-Unis demandent et obtiennent en 2004 d’accéder aux banques de données des centrales des réservations de voyage en avion. Alors qu’une décision de la Cour Européenne de Justice du 30 juin 2006, avait annulé cette disposition, qui sera très vite remplacée en 2007 par une nouvelle. Et la dernière le 19 avril 2012. Et qui va définitivement nous aider à répondre à la question : l’Europe est-elle une colonie américaine ?
Pour donc, répondre à cette question, retournons au Parlement Européen. Nous sommes jeudi 19 Avril 2012. Le Parlement européen approuve le nouvel accord de transfert des données personnelles aux autorités américaines dénommé PNR : Passenger Name Record, par 409 voix pour, 226 contre et 33 abstentions. Ce qui est intéressant ce jour là, n’est pas le texte à peine approuvé à grande majorité, mais ce sont les propos de la rapporteuse de la loi, la députée européenne Sophie In’t Veld, membre du Groupe « Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe » née le 13 septembre 1963 à Vollenhove au Pays-Bas. Elle est vice-président au Parlement Européen de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures et c’est à ce titre qu’elle a été choisie pour être la rapporteuse de cette loi. Voici ce qu’elle déclare avant le vote :
« Demandez-vous si les autres pays frappaient à notre porte tout en sachant ce qu’ils cherchent… la Chine, Cuba, la Russie, serions-nous prêts à leur céder nos données comme nous sommes en train de le faire avec les États-Unis ? »
Ces propos n’ont visiblement pas suffit pour encourager les députés européens à être plus courageux et dire NON à la demande américaine de fouiner dans leurs données les plus intimes chaque fois que vous accédez à une plate forme de réservation, allant jusqu’à dire ce que vous avez mangé dans un avion, sans aucune réciprocité.
Dans sa chronique du dimanche 10 mars 2013 intitulée : « L’Union européenne est-elle une colonie américaine ? », le royaliste français Georges Tartaret affirme :
« Une colonie est un pays qui est soumis à un autre. Cela signifie que cet autre l’administre et décide, sans consultation de sa population, ce qui est bon pour lui. Voyons ce qu’il en est des relations entre les États-Unis et l’Europe dans le domaine financier. Ce n’est pas parce que l’Union Européenne dispose de sa propre monnaie, l’euro, qu’elle est maître de sa monnaie. Parce que, depuis les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944, les 44 nations alliées ont décidé qu’il y aurait une et une seule monnaie d’échanges internationale, le dollar. Á l’époque, le dollar était indexé sur l’or mais, en 1971, les USA ont décidé unilatéralement la non convertibilité du dollar en or. Par conséquent, lorsque EADS signe un contrat de vente d’AIRBUS avec l’Inde, par exemple, ce sont les États-Unis et non EADS qui décident du prix, tout simplement parce qu’entre le moment de la vente et la livraison, la valeur du dollar a fondu du fait que la banque centrale américaine a fait marcher la planche à billets et a ainsi dévalué cette monnaie (…) Un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres. La Suisse et la Norvège sont plus efficaces économiquement que l’Union Européenne ».
Si donc, l’Union Européenne est une colonie américaine, c’est tout simplement parce qu’elle est une création américaine. Washington voit l’UE ni plus, ni moins que sa propriété, sa chose. Mais comment en est-on arrivé là ? L’idiot nous a raconté une fable qui ne correspondait pas à la vérité. Cette vérité qui montre les américains contrôler dans les faits et non seulement les appels téléphoniques, les hommes et femmes à tous les postes du pouvoir dans l’Union Européenne. Nous verrons plus bas en annexe un exemple de comment en France et en Allemagne, les américains se sont assurés la création et le contrôle d’un mouvement qui est aujourd’hui dans toute l’Union Européenne, une sorte d’État dans les Etats :
Contrairement à la fable que l’idiot nous a racontée, l’Union Européenne est une création américaine. L’idiot nous a toujours raconté une belle fable selon laquelle l’Union Européenne résulte du traité de Rome en 1957 et était passé par un regroupement autour du charbon dénommé CECA. Curieusement, personne ne s’est jamais demandé comment une fédération d’États aussi important peut-elle démarrer comme par hasard, sans aucune réflexion préalable autour d’une matière première ?
La vérité est que l’Union européenne n’est pas née en 1957 à Rome, mais plutôt le 5 Janvier 1949 à la maison de la Fondation Woodrow à New-York. Tous les événements que nous connaissons des lieux et des personnes n’est au fond que du cinéma avec une belle chorégraphie servant à consigner à l’histoire une belle fable que les écoliers auront du plaisir à apprendre et mémoriser.
Pour arriver à cette reconstitution, je me suis servi de 2 sources très fiables et vous allez très vite comprendre pourquoi :
5- Les archives américaines
Ce qui va m’intriguer pendant des années, est cette impression que j’ai toujours nourrie que le vrai père fondateur de l’Europe, qui serait Altiero Spinelli, est volontairement relégué aux oubliettes et est remplacé par un certain Robert Schuman. Alors je suis allé m’intéresser de plus près pour comprendre l’énigme. Oui, c’est vrai Robert Schuman était un politicien très actif dans la création de la fédération européenne, mais son principal signe particulier est qu’il était un agent infiltré de la CIA, services secrets extérieurs des Etats-Unis. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est ce qui ressort des documents déclassifiés du gouvernement américain et rendus publiques à travers l’article publié sur le quotidien britannique « Daily Telegrah » du 19 Septembre 2000 du journaliste Ambrose Evans-Pritchard, avec le titre sulfureux : « Euro-federalists financed by US spy chiefs », c’est-à-dire : quand les fédéralistes européens étaient financés par les chefs de la CIA.
Pour bien le comprendre, posons-nous une autre question : Où se trouvait Robert Schuman lorsque Altiero Spinelli croupissait avec les autres intellectuels comme Guido Rossi dans les geôles fascistes de Mussolini? Pour avoir la réponse à cette question, il faut revenir à ce qu’on a appelé la « bataille de France » qui signifiait l’invasion du Pays Bas, de la Belgique et de la France à partir du 10 Mai 1940. A peine 1 mois et 12 jours après, les français vont hisser le drapeau blanc et signer l’Armistice le 22 Juin 1940, pour mettre le pays sous administration allemande. Robert Schumann est à Paris. Mais à faire quoi alors que le pays vient de passer sous occupation allemande ?
Réponse : parce qu’il était député d’un parlement français qui devait devenir allemand. En effet, le 10 juillet 1940, par 569 voix contre 80, le parlement français va voter une loi constitutionnelle pour abroger la constitution de 1875 et donner les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. En Afrique, cela s’appelle : « coup d’état militaire ». Et ce jour là, au parlement, il y a notre cher Robert Schuman; Et devinez un peu pour qui il a voté ? Contre ce coup d’Etat du Maréchal Pétain, voulu par les Allemands me répondrez-vous ? Eh bien, vous vous trompez. Notre cher Robert Schuman a voté avec les 569 autres députés pour donner les pleins pouvoirs au pantin, au « sous-préfet » voulu par Berlin.
Après la guerre, le général De Gaulle va mener en France, une sorte d’épuration de tous ceux qui avaient collaboré avec le régime de Pétain, mais Schuman ne sera pas inquiété. Il va même plutôt connaitre une fulgurante carrière politique paneuropéenne, lui traçant la voie royale pour devenir dans les livres des fables racontées par l’idiot, le père fondateur de la fédération européenne.
Pourquoi ? Pour le comprendre, il faudra attendre que les documents des services secrets américains soient déclassifiés et repris par l’article de notre ami Ambrose Evans-Pritchard dans le Daily Telegraph comme annoncé plus haut et qui s’inspire du travail du professeur Joshua Paul, chercheur à l’université Georgetown de Washington. Ce dernier a passé beaucoup de temps à éplucher les dossiers des services secrets américains arrivés aux « Archives Nationales Américaines », après leurs dé-classifications.
On peut ainsi découvrir les intenses activités d’un certain Général William Donovan, le chef du « Bureau Américain des Services Stratégiques de temps de guerre » (OSS), l’ancêtre de la CIA actuelle. En 1948, il dirige un organisme à peine créée qui s’appelle : « Comité Américain pour une Europe Unie » (ACUE). C’est à travers cette structure que tout l’agenda de l’évolution de la fédération européenne va se dérouler. Notre Général va figurer dans les statuts comme simple avocat de droit privé, selon Evans. Le vice-président de l’ACUE, c’est-à-dire le numéro 2 du général Donovan s’appelle le Général Allen Dulles. Et selon vous avant d’arriver à ce poste, que faisait-il comme travail ? Directeur lui aussi de la CIA. Surprenant ? Mais non. Pas du tout. Puisqu’au comité de direction, nous retrouvons un certain Walter Bedell Smith, le premier directeur de la CIA lorsque cela a été muté de OSS en CIA et tous les membres de l’ancien OSS.
En 1949, dans ce qu’on va appeler les membres fondateurs de l’Union Européenne, va naître un mouvement : Le Mouvement Européen, sans qu’on sache à l’époque qui est derrière pour que cela ait une telle synergie dans beaucoup de pays en même temps, c’est à dire en ce 1949. Habituellement, un mouvement naît dans un pays, puis l’année d’après réussit à convaincre les adeptes dans un deuxième pays, puis un troisième. Pour le Mouvement Européen, 1949 sera l’année de création dans chacun des pays. Et avec quel argent dans une Europe exsangue qui sort de la pire guerre que le monde ait connue ?
Pas de réponse à l’époque. Mais ce que nous savons avec certitude c’est que pour construire les « Etats Unis d’Europe », le 26 juillet 1950 le général William Donovan va signer le tout premier mémorandum dans le quel on parle clairement de la nécessité de la création d’un parlement européen effectif, capable de légiférer.
Pour y arriver, l’ACUE va promouvoir et financer certaines des associations paneuropéennes de l’époque et notamment la plus importante : « Mouvement Européen ». On peut ainsi découvrir que par exemple pour l’année 1958, le Mouvement Européen a reçu plus de 53% de son financement directement de l’ACUE.
Voici en détail ce qu’écrit Evans-Pritchard dans son article :
« L’European Youth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial. Lorsqu’à la tête du Mouvement européen, Joseph Retinger, d’origine polonaise, essaya de recueillir des fonds en Europe et de diminuer le contrôle américain, il fut rapidement réprimandé. (…) Les leaders du Mouvement Européen – Retinger, Robert Schuman dit, le visionnaire (président en 1955) et Paul-Henri Spaak (président en 1950), l’ancien chef du gouvernement belge – étaient tous traités comme des exécutants par leurs mécènes américains. Le rôle joué par les États-Unis avait tout d’une opération secrète. Les fondations Ford et Rockefeller ainsi que des milieux d’affaire proches du gouvernement des États-Unis finançaient l’ACUE ».
6- Le témoin occulaire français.
En Mai 1988, Henri Frenay a 82 ans. Les médecins viennent de lui donner 3 mois à vivre. Il sait qu’il n’a plus rien à perdre. Il reçoit monsieur Rémi Kaufer, journaliste de la revue française Historia à qui il livre les vrais secrets de la création de l’Union Européenne. Avant d’entrer dans les détails de ce que va nous livrer Frenay, rappelons d’abord en quelques mots, qui était Henri Frenay.
Henri Frenay est un résistant français, de l’extrême droite, qui va ensuite passer à gauche durant la guerre, né le 19 novembre 1905 et mort le 6 Aout 1988. Il est membre fondateur du Mouvement Européen en 1948 à la Haye. Et le tout premier président du Mouvement en France.
Frenay explique l’Union Européenne est née à cause de deux évènements significatifs advenus en 1948 : dès février, c’est le « coup de Prague » et en Juin le blocus de Berlin. Et c’est Moscou qui est protagoniste et gagnant de tous ces évènements. Les Américains savent que les Soviétiques ont un avantage sur eux en Europe, c’est la proximité territoriale. Et pour être certain qu’ils ne vont jamais sortir de leur ligne de démarcation pour envahir l’Europe de l’Ouest, il n’y a que le regroupement économique et politique de toute la partie d’Europe sous leur contrôle. C’est la création de l’American Committee for United Europe, l’ACUE officialisée le 5 janvier 1949 avec son siège à la maison de la Fondation Woodrow-Wilson de New York. A son comité central siègent les meilleurs cerveaux américains pour mener à bien cette union des politiciens, des juristes, des banquiers, des syndicalistes tous américains, vont siéger à sa direction.
Mais aussi des membres influents de l’administration américaine comme Robert Paterson, Ministre de la Guerre ; James Webb, Ministre du budget ; Paul Hoffman, le chef de l’administration du plan Marshall et Lucius Clay, le ”proconsul” de la zone d’occupation américaine en Allemagne. Sans oublier son président, le très puissant chef des services secrets William Donavan. Donavan connait très bien l’Europe. Un peu comme cela se passe de nos jours en Afrique où des espions se passent pour des travailleurs humanitaires au service des ONG qui les emploient, Donavan en 1915 était un agent de renseignement américain infiltré en Europe où il travaillait sous la couverture des missions humanitaires officiellement pour la fondation Rockefeller. Son vice-président à la tête de l’ACUE est un certain Walter Bedell Smith, l’ancien chef d’état-major du président américain Eisenhower pendant la Seconde Guerre mondiale, ensuite envoyé à Moscou pour y devenir l’ambassadeur des Etats-Unis. En 1950 ce dernier prend la tête de la CIA crée 3 ans plus tôt par le président Truman. Toute cette présidence sera complétée par 2 universitaires : Frederick Burkhardt et William Langer, professeurs d’histoire à l’Université d’Harvard, Ils ont le rôle d’inventer et de développer ce que sera la politique culturelle de la future Union Européenne.
A ce beau petit monde, il manque quelqu’un : Allen Dulles, co-fondateur de la CIA. Il est le frère de John Foster Dulles, ministre des Affaires étrangères de 1953 à sa mort en 1959. Allen est le spécialiste des financements des mouvements de résistance en France et en Italie contre Hitler et Mussolini durant la guerre. C’est lui qui en 1943, doutant de la confiance à mettre en De Gaulle pour la suite des évènements après la guerre, alors qu’il est en poste à Berne en Suisse comme chef d’OSS, c’est d’ici qu’il finance les mouvements de combat clandestins, alternatifs à De Gaulle, dont celui de Frenay qui fait ce témoignage au journaliste de Historia, avec les documents à l’appui. L’autre particularité de Dulles, c’est la cible immanquable : l’Italie. C’est lui qui met en place le système du financement du parti politique dénommé Démocratie Chrétienne afin qu’il triomphe à la sortie de la guerre et qu’il empêche le parti communiste italien d’arriver au pouvoir et enfin, qu’il garantisse la réalisation des objectifs de la fédération européenne tel que dessinés par Washington. C’est à ce titre que l’Italie sera membre fondateur de cette union dès sa naissance.
Le général américain George Marshall, qui était chef d’état-major de l’US Army pendant la guerre, est devenu ministre des Affaires étrangères du président Truman. C’est pour compléter le volet économico-industriel du projet de la fédération européenne version USA qu’il invente son fameux plan qui prendra son nom : le Plan Marshall. L’idée est simple. Il faut aider les pays européens à genoux à cause de la guerre à se lever sur le plan industriel, afin de servir de vitrine positive et donc de rempart contre le communisme.
7- Trucage dans la création du conseil de sécurité des Nations Unies
En 1945 les Américains vont réussir à rouler les Russes : normalement au début, les membres fondateurs étaient seulement 2 : les Etats Unis et l’Union Soviétique. En y ajoutant le Royaume uni et la France, ils deviennent 4. Ainsi, en cas de vote, les Américains peuvent compter sur 3 voix. Cette position qui va sembler une bonne affaire pour les Européens est en fait un très bon calcul pour les Américains pour fragiliser la nouvelle union européenne en gestation. Car, même si les Américains veulent une Europe unie, ils ne la veulent pas non plus trop forte. En offrant le siège de membres fondateurs à deux pays européens et non à l’entité européenne, les Américains créent une rivalité qui vise à maintenir l’Europe au rang de nain politique.
En effet, grâce à ce siège, les Français se sentent revigorés et plutôt que de se positionner comme un pays libéré, ils vont plutôt intérioriser l’illusion d’un pays vainqueur de la Seconde Guerre mondiale. Avec ce sentiment nationaliste, les plans américains sont un peu contrariés dans le court terme, mais dans le fond, la France avec son chauvinisme bien caressé par les Américains, donnera sa caution morale pour une union à moitié, parce qu’elle ne voudra jamais se séparer d’un avantage unique : siéger comme membre permanent au Conseil de Sécurité. Au cas où ça ne marcherait pas, les USA ont déjà préparé un cousin de sécurité, le Royaume -uni. Mais il y a quelque chose qui va perturber les plans américains : la démocratie britannique, Churchill est battu aux élections législatives de 1945.
8- Création de l’UEF et du mouvement européen
Les travaillistes arrivés au pouvoir disent officiellement vouloir une Europe unie, mais comme ils savent ce que veulent en faire les USA, une simple colonie américaine, ils n’en veulent pas du tout. Mais les Américains ne s’avouent pas vaincus. Ils vont très vite passer au plan B. Churchill ne va pas chômer à l’opposition, puisque dès le 19 septembre 1946 à Zurich, il appelle 3 pays à s’unir pour mettre les bases des Etats-Unis d’Europe, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Il y a de la concurrence dans l’air.
Au même moment, l’auteur de cette histoire, Henri Frenay pour contrer Churchil, toujours avec l’argent des services secrets américains, il va à Rome où il rencontre l’auteur du Manifeste de Ventone, le communiste Altiero Spinelli, prisonnier de Mussolini de 1927 à 1937 avant d’être assigné à résidence sur l’ile prison de Ventotene. Les deux vont créer la même année l’Union Européenne des Fédéralistes (UEF) orientée à gauche, avec Frenay et Spinelli comme co-présidents. Le premier congrès a lieu en septembre 1948.
Un mois plus tard, en octobre 1948, lui aussi, entretenu et financé par le grand frère américain, Churchill crée l’United European Movement, dit : « le Mouvement Européen ». Il est le premier président d’honneur, avec deux démocrates-chrétiens, l’Italien Alcide De Gasperi et l’Allemand Konrad Adenauer, mais aussi, deux socialistes, le Français Léon Blum et le Belge Paul-Henri Spaak.
Selon les propos de Frenay, c’est ce dernier mouvement qui aura la faveur des Américains. Et encore aujourd’hui, comme nous le verrons plus en détail plus tard dans cette leçon, la plupart des dirigeants européens de premier rang sont passés par le Mouvement Européen, Giscard D’Estaing (président du Mouvement Européen en 1989) ou Manuel Barroso, membre du mouvement européen du Portugal. Ce dernier est celui qui va organiser en mars 2003 dans les Açores portugaises le sommet des volontaires pour aller déstabiliser l’Irak, avec Bush, Blair et Aznar. Pour ne pas froisser Washington qui voit d’un mauvais œil la construction d’avion militaire européen, Barroso va retirer son pays du projet et l’Italie va suivre, faisant manquer une somme de 2 milliards d’Euros au projet. Giorgio Napolitano dirige la section italienne du mouvement européen de 1995 jusqu’en 2006, lorsqu’il devient Président de la République italienne.
Il surprend tout le monde lorsque ce député depuis 1953, du parti communiste italien soutient la guerre en Libye, avec la décision d’offrir l’Italie comme base logistique aux américains et les autres membres de l’Otan pour aller bombarder la Libye en 2011, contre l’avis même du président du conseil italien Silvio Berlusconi, c’est à dire, le chef de l’exécutif. Silvio Berlusconi qui n’est pas passé par le moule du Mouvement Européen, préférant les réserves et les mises en garde de la Russie. En Irlande, celui qui est élu président du parlement européen en 2002, s’appelle Pat Cox, ce professionnel du journal à la télévision publique irlandaise de 1982 à 1986, devenait le président du Mouvement européen de 2006 à 2011 et son remplaçant du SPD allemand s’appelle Jo Leinen, député européen depuis 1999 et aujourd’hui, commissaire européen.
9- Quelles leçons pour l’Afrique ?
La lutte pour l’indépendance ne s’arrête pas au jour de la célébration officielle de cette indépendance. L’Allemagne est aujourd’hui l’exemple même de cette lutte sans merci pour sortir des griffes de la domination américaine. Malheureusement, elle n’y parvient pas. Et c’est le modèle social et économique américain qui s’impose dans toute la société allemande. Les succès économiques des grands groupes automobiles cachent une misère sociale toujours plus grande : absence de temps légal de travail, absence de salaire minimum horaire garanti, la retraite par capitalisation qui est en train de remplacer comme partout en Europe la retraite par redistribution, le modèle même de la précarité du travail aux USA s’impose dans toute l’Allemagne.
Conséquence, aujourd’hui, à la question vu sous le plan du patrimoine, quel est le pays dont les citoyens sont les plus pauvres de la zone Euro ?
Réponse : l’Allemagne. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est le résultat du rapport que la Banque Centrale allemande a publié au mois de mars 2013 dernier. Ces informations seront confirmées par une étude de la Banque centrale européenne (BCE) publiée mardi 9 avril 2013, selon laquelle, l’Allemagne, première puissance économique du continent, dispose du patrimoine médian par ménage le plus faible de la zone euro : 51.400 euros. Alors que le patrimoine des ménages luxembourgeois serait quant à lui le plus élevé de la zone euro, avec 397.800 euros. Cette enquête est la première du genre réalisée auprès de 62.000 ménages en Europe. Et sera répétée en 2016. Elle permet de mieux se rapprocher de la réalité, en corrigeant les distorsions du PIB par habitant qui fait conclure de façon générique que les « américains sont très riches » sans y ajouter qu’on est en train de parler de la richesse de 5 grandes familles américaines et non des 60 millions d’américains qui croupissent dans la misère et ne figurent pas dans les statistiques officielles.
La vraie indépendance de l’Afrique sera le résultat d’une lutte au quotidien, pour se protéger d’un modèle économique qui au fond enlève toute liberté. L’exemple de l’Allemagne nous montre qu’on peut exceller dans tous les paramètres économiques dictés par celui qui veut nous coloniser. Mais la vraie question n’est pas de savoir si l’Afrique va à un taux de 7 ou 10% de croissance par an, mais si nos populations sont suffisamment armées pour avoir le souffle nécessaire pour arrêter de subir le désir de domination propre de l’occident sous commandement américain.
L’espionnage des américains sur les Européens nous montre que l’empathie, la pitié que certains manifestent pour l’Afrique n’est que de la comédie pour mieux manipuler les gens déjà naïfs et les soumettre à un modèle dont nous ne maîtrisons pas les règles du jeu.
Si les dirigeants africains ont cédé à l’exigence européenne de créer des regroupements sous-régionaux qui tous dépendent des financements européens, donc, américains, c’est qu’en définitive, l’Union Européenne n’a même pas besoin d’espionner l’Union Africaine, puisqu’elle est sans gros effort au cœur de son financement, c’est à dire, au cœur même de son existence.
Le samedi 26 Janvier 2012, c’est l’euphorie générale à Adis-Abeba : l’inauguration du nouveau siège de l’Union Africaine, offerte par la Chine, immeuble et mobiliers compris. Voici un extrait du discours que prononce l’envoyé de Pekin Jia Qinglin, membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, devant les chefs d’Etats africains au moment de leur remettre symboliquement les clés de l’édifice :
« Ce gigantesque complexe en dit long sur notre amitié envers les peuples africains et porte témoignage de notre entière détermination à aider l’Afrique dans son développement »,
Il peut remarquer au passage que la Chine qui avait banni de son discours, toute référence au mot « l’aide », finalement revient sur ce qu’elle a toujours critiqué des occidentaux en Afrique. A qui la faute? Bien sûr aux africains mêmes, qui commettent l’erreur de transformer la position que la Chine doit occuper de « partenaire stratégique », pour contrer la prédation des occidentaux qui dure depuis 5 siècles, en tuteur, en patronne, en commandante en chef de l’Afrique.
L’immeuble en question est un complexe, qui a coûté 200 millions de dollars (101 milliards de FCFA), avec plusieurs salles de conférence dont une de 2.500 personnes, un amphithéâtre extérieur de 1.000 places, d’un héliport et le centre névralgique de l’administration, pour accueillir jusqu’à 700 fonctionnaires africains. 54 pays africains sont-ils incapables de sortir 101 milliards de FCFA pour construire la maison commune pour abriter leur administration ? S’ils ne sont pas capables de ce minimum élémentaire, alors ils seront capables de quoi ?
Je suis un fervent défenseur de ce partenariat stratégique avec la Chine, mais pas pour répéter les mêmes erreurs de subalternité avec l’Occident où à la fin, le prédateur passe pour le philanthrope. Le quartier général des institutions de l’Union Africaine, sans aucune contrepartie ?
C’est là qu’on comprend vite la naïveté d’un certain leadership africain, incapable de comprendre que les cadeaux gratuits n’existent pas. Il vaut mieux proposer une monnaie d’échéance même non adaptée, plutôt que de planer dans le doute et laisser le partenaire décider de comment il va nous bouffer. Le pire est le message que ces dirigeants envoient à leurs propres citoyens, qui est dévastateur en termes de fierté et de dignité africaine, car si 1 milliard d’africains ne peuvent même pas financer eux-mêmes la maison dans laquelle ils doivent se rencontrer, pour parler d’eux-mêmes et de leur avenir, c’est un symbole et une leçon donnée aux jeunes du refus total de la liberté pour toute une génération de dirigeants africains.
L’exemple de la colonie européenne des États-Unis d’Amérique est là pour nous enseigner que si l’Afrique est incapable de régler elle-même ses problèmes, on s’installe pour longtemps dans une soumission que seuls les prédateurs qui attendent aux portent décideront de la fin. Les européens croyaient se défaire des américains après la deuxième guerre mondiale, ils en sont en plein pieds et mains liés dans l’ultralibéralisme américain et chaque jour, les décisions de l’UE sont là pour prouver vers quel modèle de société ils tendent, vers le modèle américain le plus injuste de la planète où 5% de la population contrôle les 60% des richesses.
Le président Malien IBK croit-il qu’il sera suffisant qu’il verse deux gouttes de larme pour payer l’assassinat de deux journalistes français dans le nord du Mali ? C’est tout simplement démontrer qu’on n’a rien compris de l »histoire même de la colonie américaine qu’est l’UE depuis plus de 60 ans. Les maliens savent-ils que leur situation de nouvelle colonie française vient à peine de commencer ? Le double jeu de la France à Kidal qui débouchera sur la partition du Mali en deux pays, montre que nous sommes à peine partis pour de nouvelles fables très enrichissantes que l’idiot racontera demain aux enfants de nos enfants. Et combien d’années faudra-t-il à la Côte d’Ivoire pour payer à l’Union Européenne et aux USA, leur soutien à Monsieur Ouattara pour l’issu en sa faveur de la crise ivoirienne de 2011 ?
L’espionnage de la NSA sur les Européens et sans aucune possibilité de réaction significative de ces derniers nous démontre que l’esclavage comme la pédophilie ne se guérit pas. Lorsqu’un pays a pratiqué l’esclavage, s’il en a encore l’occasion, il va le répéter. La Russie qui avait aidé à libérer les pays de l’Europe de l’Est et poursuivi Hitler jusqu’à avoir sa peau à Berlin en 1945, signifiant la fin de la guerre, n’est plus là aujourd’hui à trop mettre le nez dans les affaires de ses anciens alliés. Mais pas les États-Unis. La Chine qui a aidé le Vietnam dans sa guerre contre les USA jusqu’à sa victoire, n’est pas là à prétendre de nommer les dirigeants vietnamiens. Ces derniers sont mêmes libres de développer toute relation qu’ils veulent avec n’importe quel allié, y compris les USA. Mais à ce jour, les Européens n’ont pas le droit de dire le moindre mal des USA.
Avez-vous jamais entendu parler de la mafia américaine? bien sûr que non. Si elle existe, elle est forcément sicilienne, irlandaise ou russe, mais pas besoin de salir le nom américain. Avez-vous jamais vu un service sur une quelconque télévision européenne parlant de l’incroyable pollution des villes américaines comme Los Angeles où la moitié des enfants souffrent de l’asthme, où 17.000 ex-marines qui ont servi le pays dans ses nombreuses guerres sont des SDF, des clochards ? Racontent-ils qu’aux USA, chaque jour, 22 militaires ou ex militaires se suicident ? C’est tout simplement interdit. Ils ont l’ordre de chercher tout ce qui peut sembler négatif de la Chine ou de la Russie. Une voiture brûle sur une place de Pékin, c’est le scoop de toutes les chaînes européennes. Cela frôle souvent le ridicule, mais le pire c’est qu’ils ne s’en rendent plus compte. La colonisation mentale en 60 ans a fait son effet.
Lors de la guerre de l’OTAN contre la Serbie au Kosovo, je me trouvais en Italie, où je semblais être le seul à être sidéré que les journalistes de la chaîne publique de télévision, la RAI, pour parler de cette guerre en pleine Europe, envoyait l’antenne au correspondant à Washington et c’était la même chose sur les chaînes allemandes, françaises et britanniques. Lors de la crise syrienne, il a suffit que le président américain tousse plus fort et donne l’impression d’aller bombarder la Syrie, pour que le président français fasse très vite les bagages pour l’accompagner sans jamais se poser la question du message russe selon lequel la Russie aurait riposté en cas d’attaque et qui fera reculer Obama laissant Hollande tout seul dans son balbutiement stratégique. L’Afrique a-t-elle envie de s’installer comme l’UE dans une colonisation mentale et économique centenaires avec ses prédateurs de toujours ?
10- Conclusion
Dans certains pays africains, il y a des naïfs, souvent même à la tête de l’Etat à qui l’idiot a raconté une fable à laquelle ils ont cru, et selon laquelle, il faut passer par des sectes ésotériques pour arriver au pouvoir et le conserver longtemps. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que la secte en question n’est au fond que de l’enfumage pour couvrir l’intense activité d’espionnage non pas pour renforcer le pouvoir du leader politique, mais pour desceller en temps réel toutes ses faiblesses afin de mieux le faire chanter chaque fois qu’il n’est pas suffisamment docile ou que ça le gratte de vouloir un peu d’autonomie.
La société civile peut être très organisée par les intérêts étrangers pour des causes à priori nobles, mais qui cachent au fond, bien d’intrigues. Je n’ai pas raconté dans cette leçon comment le syndicat français Force Ouvrière a été créé sur mesure et financé par les services secrets américains, dans une simple stratégie pour fragiliser le syndicat CGT, coupable d’être proche du parti communiste français; ou en Italie où le très puissant CGIL parce que de gauche et ne plaisant pas à Washington parce que se rapprochant de ce Partit communiste qui ne devait pas aller au pouvoir, s’est tout simplement vu de travers sur sa route deux nouveaux syndicats, la UIL et la CISL, tous deux liées aux deux principaux partis au pouvoir, directement financés avec l’argent de Washington. Dans la crise qui a opposé en 2011 la FIAT version Chrysler aux employés, tous les autres syndicats ont dit oui au plan de Marchioni qui vidait la ville de Turin pour désormais mettre le centre d’intérêt à Detroit aux USA, où la FIAT est devenue exsangue pour sauver la Chrysler.
A l’époque, personne n’avait compris pourquoi Obama avait préféré plutôt les italiens de FIAT pour la reprise de Chrysler et non les grosses pointures de l’automobile. Tout simplement parce qu’il savait de pouvoir compter sur deux des trois principaux syndicats italiens pour démanteler l’industrie automobile italienne avec des milliers de postes de travail de perdu, afin de sauver les emplois à Detroit, aux USA. Cela s’appelle le retour de l’ascenseur, même si un peu atypique, puisque l’un doit disparaître pour sauver l’autre.
Les réfugiés sont peut-être contre toute attente, l’anneau le plus faible de l’organisation politique et économique de l’Afrique. Chaque politicien africain est un Edward Snowden qui attend son heure pour chanter, s’il trouvait la route juste pour fuir en Occident. A la différence de Snowden, c’est qu’il s’agit des gens qui n’ont jamais eu de l’amour pour leur pays. On a vu dans certains pays des hauts dignitaires, une fois qu’ils sont mis en prison, au lieu de se défendre, envoyer des secrets d’Etat directement à la presse afin de faire chavirer le navire avec tout le monde dedans et les journalistes aussi dénués de tout sentiment patriotique, se sont aussi mis à tout publier.
A-t-on vraiment besoin d’espionner les africains ? il suffit de lire les demandes d’asiles politique de certains africains, pour comprendre que la plupart, toujours convaincus que le paradis se trouve forcément en Occident, sortent tout ce qui peut salir leurs pays d’origine. Le malheur veut aussi que ce sont ces mêmes pays qui trop frileux pour contrer les moindres idées divergentes, font du n’importe quoi, ce qui valide et crédite trop facilement cette manœuvre de déstabilisation qui démarre avec l’individu qui se présente comme réfugié politique africain à Paris, à Washington ou à Berne. Dans la crise syrienne, ce sont les réfugiés politiques syriens, souvent de très hauts gradés de l’armée qui ont fourni avant l’heure la carte de toutes les installations d’armes chimiques de la Syrie. Ensuite, le Président n’avait d’autres choix que de proposer lui-même de les détruire, pour enlever tout alibi à ses détracteurs.
Douala le 08 novembre 2013
Jean-Paul Pougala
Ancien Trieur de café robusta à l’âge de 7 ans, à la société française d’égrenage de café dénommé Gortzounian à Nkongsamba (Cameroun) – Salaire : 35 Francs CFA par semaine (0,05€/semaine)
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Prochaines leçons
N° 65 – Quelles formations sont-elles prioritaires pour l’Afrique du 21ème siècle ? Les principaux Pîèges des différentes formations. Conférence du 21/11/2013 à 18h à Nuremburg (Allemagne)
N° 66 – La diaspora est-elle inutile pour la prospérité de l’Afrique ? Résumé de la conférence du 23 Novembre 2013 à Nuremberg (Allemagne) à 14:00′
N° 67 – Le Cameroun se prépare-t-il à lancer sa propre monnaie? (N.B : pour ne pas entraver le déroulement normal des événements en cours, cette leçon ne sera disponible qu’en cours pour les étudiants de Master 2 Banque à ISMA Douala, ensuite dans le tome2 si c’est opportun).
ANNEXE
POUR EN SAVOIR PLUS SUR L’IMPLICATION DU MOUVEMENT EUROPEEN DANS LES VIE POLITIQUE DE L’UNION EUROPEENE, L’EXEMPLE DE LA FRANCE ET DE L’ALLEMAGNE
A- EN FRANCE
A la création, du Mouvement Européen en France en 1949, le premier président et membre fondateur s’appelle Raoul Dautry. Mais qui est Dautry ? c’est le dernier ministre français de l’Armement avant l’Armistice. Il occupe ce poste du 20 septembre 1939 au 16 Juin 1940. Cet ingénieur quitte alors la politique et rejoindra plus tard la résistance et occupe dans le gouvernement provisoire de De Gaulle à partir du 16 novembre 1944, le poste de Ministre de la reconstruction et de l’urbanisme et ce jusqu’au 20 juin 1946. C’est donc lui qui est chargé de la reconstruction de nombreuses villes détruites durant la guerre, comme Le Havre. Il va devenir ensuite le patron du Commissariat à l’Énergie Atomique. Il meurt brusquement à 71 ans, le 21 Août 1951.
L’année d’après, c’est à dire en 1952, lui succède à la présidence du Mouvement Européen France René Courtin, professeur d’économie à l’Université de Montpellier de 1930 à 1942, année où il est révoqué de ses fonctions pour avoir refusé de prêter le serment de fidélité à Vichy. Il entre alors en résistance et crée le Gouvernement Insurrectionnel de Paris le 20 août 1944. Après la guerre, il deviendra ministre des finances. Membre fondateur du mouvement européen, pendant 10 ans, il prend sa présidence en 1952 à la mort de Dautry. Il meurt à 64 ans le 6 Mai 1964. A sa place, arrive un certain René Mayer.
René Mayer un homme d’affaire juif passé à la politique à cause des événements de la guerre. Il a été plusieurs fois ministre : d’abord Ministre des Transports et des Travaux publics dans le gouvernement provisoire de De Gaulle, à la fin de la guerre, il sera Ministre des Finances du premier gouvernement Schumann (1947-1948), Ministre de la Défense soit dans le gouvernement d’André Marie que dans le deuxième gouvernement Schumann, ensuite ministre de la Justice dans 4 gouvernements différents. Il devient lui-même président du Conseil des Ministres en 1953. Il va succéder en 1955 à jean Monnet comme président de la CECA (ancêtre de l’Union Européenne). Il est membre fondateur de Air France. Il va présider le Mouvement Européen France jusqu’en 1968, pour maladie, avant de s’éteindre 4 ans plus tard en 1972. A sa place arrive pour une brève transition d’un an Pierre Sudreau.
Pierre Sudreau est à 32 ans en 1951 le plus jeune préfet de France. Il sera 4 fois ministre : Ministre de la construction dans le dernier gouvernement de la IVème République de De Gaulle, ensuite avec Debré, mais aussi, Ministre de l’Éducation Nationale de Pompidou d’où il démissionne en 1962, parce qu’il est contre le projet de voter le président de la République au suffrage universel. Il pense que le peuple n’est pas suffisamment intelligent pour qu’on lui soumette une matière aussi complexe que le choix du chef de l’Etat avec autant de pouvoir. Cet homme qui est à l’origine du lancement du train à Grande Vitesse TGV va présider pendant 30 ans la puissante fédération des industries ferroviaires. pour lui succéder à sa courte présidence du Mouvement Européen, arrive un certain Gaston Deferre.
Gaston Defferre, est député et maire de Marseille de 1944 à sa mort en 1986, avec une brève interruption entre 1946 et 1953. Plusieurs fois ministre, il est plus connu avec la loi-cadre qui porte son nom sur la décolonisation de l’Afrique. Ce socialiste est à tel point pro-américain que lorsqu’il se présente comme candidat à l’élection présidentielle française en 1969, il fait un ticket avec pierre Mendes France qui deviendrait son vice-président en cas de victoire, alors qu’aucun texte ne le prévoit. La défaite est cuisante : 5% au premier tour, le pire score du parti socialiste aux présidentielles.
En 1990 Jean François Poncet ministre des affaires étrangères et secrétaire général à la Présidence de la République sous Valéry Giscard d’Estaing prend la présidence du mouvement. Il participe à l’écriture du Traité de Rome de 1957.
En 2005, Pierre Moscovici, ancien vice-président du Parlement Européen, ministre français des relations européennes, à présent ministre de l’économie et des finances, prend la présidence du Mouvement Européen en France.
En 2013, le Président est : Jean-Marie Cavada (député européen PPE). Il y a 8 Vice-présidents : Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des droits des femmes, porte parole et Benjamine du gouvernement Ayrault depuis le 16 mai 2012, Damien Abad, député européen ; Denis Badré, sénateur ; Sylvie Goulard, députée européenne ; Catherine Grèze, députée européenne ; Jérôme Lambert, député, vice-président de la Commission des Affaires Européennes ; Constance Le Grip, députée européenne ; Jean-Luc Sauron, Conseiller d’État ; Frédéric Benhaim, membre du Conseil National des Verts, coprésident de l’association Entreprendre Vert.
B- EN ALLEMAGNE.
Du point de vue de la supposée « démocratie » tant vantée, nous allons nous limiter à analyser la seule structure du Mouvement Européen Allemand pour vite desceller qu’il s’agit d’une vraie entorse à un état de droit tel que nous avons enseigné aux enfants sur les bancs de l’Université. Le cas allemand est encore plus catastrophique parce que c’est une forme de l’Etat dans l’Etat avec l »implication de tous les secteurs de l’activité économique et politique. Voici par exemple la composition du comité centrale tel que mentionnée dans le site web du mouvement :
Annelie Buntenbach (Confédération allemande des syndicats),
Kirsten Lühmann (Fédération des fonctionnaires allemands)
Thomas Ilka (Confédération allemande des chambres d’industrie et de commerce);
Thomas Stammen (Fédération allemande des banques populaires et des caisses nationales du crédit agricole);
Rainder Steenblock (Alliance 90 / Les Verts),
Michael Stübgen (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne);
Ursula Männle (Union chrétienne-sociale),
Oliver Luksic (Parti libéral-démocrate);
Frank Zimmermann (Parti social-démocrate d’Allemagne),
Walter Leitermann (section allemande du Conseil des communes et régions d’Europe),
Katharina Wolf (Association des juristes allemands).
Le Secrétaire Général du Mouvement Européen Allemand est Bernd Hüttemann depuis 2003.