Élection présidentielle: Ouattara Dramane Alassane encore battu par Laurent Gbagbo [ Par Mian Jacques]

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Ce second échec électoral doit vous amener à prendre la pleine mesure de cette impopularité et…

Avec tant d’irrégularités et ce taux de participation considérablement bas enregistrés lors du scrutin présidentiel du 25 octobre 2015, Ouattara Dramane Alassane est plus que jamais un président illégitime. Autant dire qu’il y a vacance du pouvoir à Abidjan! Afin d’éviter le chaos à la Côte d’Ivoire, le peuple doit appeler à la mise en place d’un gouvernement de transition doté d’une feuille de route claire et précise : l’organisation de nouvelles élections transparentes, crédibles et démocratiques.

Les analyses sur le déroulement de l’élection présidentielle de ce dimanche seront faites à foison et à profusion. À l’heure qu’il est à ma montre (23 h 47 locales), il est néanmoins aisé d’avancer avec un risque très minime d’erreur que Ouattara Dramane Alassane n’a pas été élu en 2010. Il est tout de même curieux de constater qu’un chef d’État sortant qui a si bien travaillé en quatre ans, comme en témoignent les nombreuses infrastructures routières, dont le pont Henri Konan Bédié (du nom de l’auteur de l’appel de Daoukro) ne réussisse pas à mobiliser massivement ses compatriotes autour d’un acte civique majeur comme l’élection présidentielle. Et pourtant les Ivoiriens n’ont pas la culture de l’incivisme.

En réalité, ce qui s’est passé était inéluctable : quand dans un pays le chef de l’État admet que la majorité des citoyens peut vivre de mendicité ou mourir d’inanition; quand il permet que des centaines d’autres citoyens soient jetés en prison sans chef d’accusation sérieux et sans jugement; quand il fait du rattrapage ethnique un axe important de son programme de gouvernement; quand dans une République les libertés fondamentales sont étouffées et abolies, eh bien, tout cela engendre un anticivisme d’autodéfense compréhensible.

L’adhésion et la participation, garanties de la liberté des citoyens, ne sont possibles qu’à condition que le « vivre ensemble » ait un sens. Je crois qu’il s’en faut de beaucoup que Ouattara Dramane Alassane comprenne ça.

Monsieur Ouattara Dramane Alassane, vous me permettrez de vous interpeler ici : qu’est-ce qui n’a pas marché ce dimanche? Qui a déplacé le curseur ? Il me semble en effet que votre ancien rival devenu votre ennemi juré, Laurent Gbagbo (dont l’ombre a plané sur ce scrutin du 25 octobre), vous a encore battu à plate couture. De fait, c’est en son nom que ce boycott massif a été réclamé. Nonobstant les moyens gigantesques qui sont les vôtres, confondus avec ceux de l’État, vous n’avez pas réussi à faire en sorte que cet appel à l’abstention fasse flop. Comme vous êtes faible! Plutôt, comme vous êtes impopulaire ! Ce second échec électoral doit vous amener à prendre la pleine mesure de cette impopularité et à en tirer les conséquences qui s’imposent, s’il vous reste encore un peu de dignité.

Soyez prévenu que nous autres, patriotes (au sens noble du terme) ivoiriens, nous ne nous soumettrons pas à votre train de sénateur. Depuis ce dimanche dont les dernières heures s’évanouissent au moment où j’écris ces lignes, nous décrétons que vous ne méritez plus de diriger la Côte d’Ivoire. Ce pays est un éléphant, et vous flottez dans son costume qui n’est pas fait pour vous.

Vous connaitrez les modalités d’application de ce décret dans les heures ou les jours qui suivront la proclamation des résultats du simulacre d’élection que vous venez de nous servir.

Jacques Mian d’Anomatuepin

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