Edito. Heureux comme Faure Gnassingbé ! [Par Camus Ali]

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Le coq gaulois est venu en personne adoubé sinon donné le quitus de tuer à celui qui avait pris sur lui de clouter ses propres sujets un mois de février 2005. Rien que pour le pouvoir ! Le rapport de l’ONU qui mentionne cet abattage de plus de quatre cent âmes aux gourdins et à la kalachnikov est bien encore dans les tiroirs du sud-coréen Ban–Ki Moon. Ali Bongo, lui, n’a pas eu de chance. Le gaulois Manuel Valls n’avait pas hésité à dire dans une émission de télé réalité qu’il n’y avait pas de président au Gabon et que, ce dernier était mal élu. Bien comprendre que, ici, nous sommes devant un jeu d’intérêts violents et gars aux âmes faibles et surtout à la promotion de l’éthique. Ainsi donc, on peut magnifier un autocrate et envoyer un démocrate dans les poubelles. Manuel Valls est venu. Il a marché mano in mano avec celui que Nicolas Sarkozy décrivait comme un rapt, la victoire devant une foule d’étudiants parisiens. D’origine espagnole il dépose ses valises en France à Ivry et devient le tout premier ministre étranger dans l’histoire de la république bien que, l’on reconnaisse à Roland Dumas des origines turques. C’est ce clerc au service de la sociale démocratie française qui est venu en personne rendre un hommage mérité au digne fils de la fratrie Gnassingbé et aux onze familles prêtent à sacrifier le peuple togolais pour la grandeur de la France. Le site de la propagande republicofotogo.com (financé par le contribuable) ne manque pas d’humour et titre au vitriol : « Valls veut s’appuyer sur le génie togolais ». Que ceux qui veulent encore entendre raison ouvrent grandement les oreilles. Faure le « magnifique » montre la voie au mal aimé de France venue avec moins de 20% d’intention de vote. Antoine Glaser n’avait pas eu tort d’écrire que, en Françafrique, c’est plutôt, les autocrates sous les tropiques qui font marcher les officiels français, pas le contraire ! Passons.

Comme par hasard, c’est à la veille des élections en France que les visites se font sous les tropiques à un rythme inexplicable. Depuis « Bygmalion » et le carnet d’adresses de ce proche de Mouammar Kadhafi qui prouvent que Nicolas Sarkozy Nagy de Bosca est bien trempé et ce, jusqu’au cou dans les financements occultes de sa campagne, les socialistes ont appris la leçon. On passe désormais au guichet sous les tropiques avec des autocrates. Surtout sans intermédiaires. L’affaire des « Djembe » bourrés de billets sonnants et trébuchants pour le premier ministre Dominique de Villepin venant de son frère et très cher ami nègre Blaise Compaoré est dans toutes les mémoires. C’est connu. La seule manière de garder un secret est d’être seul à le connaitre. Qui pourra désormais au Togo savoir le nombre de millions enfouis dans les petites poches de Manuel Valls lors de sa tournée de prébendes sous les tropiques ? Qui saura le but réel de sa venue dans une dictature ubuesque déguisée en république respectable et avec la complicité ô combien révoltante de la France? Personne ! Comme il fallait s’y attendre, on a plutôt tourné les regards ailleurs. Des journalistes togolais sont aussi allés prendre contact avec le coq blanc. Dans une hystérie des grands jours, un déroulé de la visite a été livré. Le site de la propagande nous livre ici un détail important : « Je tenais absolument à venir à Lomé. J’aurai des discussions très approfondies avec le Président Faure Gnassingbé ; nous évoquerons tous les sujets, qu’il s’agisse des relations entre nos deux pays ou de la situation dans la région. Quant aux signatures de contrat … Nos entreprises en signent tous les jours ! », martèle le missi dominici de François Hollande. Pas un mot sur ce qui retient l’attention des Togolais (réformes constitutionnelles et institutionnelles). Pas un mot sur la dictature. Pas un mot sur les droits de l’homme. L’opposition dans son ensemble a été évitée comme une peste, une structure infréquentable. Alors que premier ministre togolais Komi Selom Klassou englué dans l’affaire de corruption se pavanait entre Faure Gnassingbé et Manuel Valls, le député Brigitte Ameganvi de l’ANC (pas aussi propre que ça et cité comme avocate des voleurs du Togo) venait déposer ses cents cinquante kilos devant Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat français auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement. Comme toujours, la Tour de Pise s’est encore penchée du côté ou bat le cœur de la France….Je veux dire du côté de la dictature !

Camus Ali

Lynx.info

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