Dr Feumba Samen: Il parle de la guerre contre Gbagbo, du panafricanisme….

1

Dans son livre intitulé “Les Guerres Secrètes AntiGbagbo”, le Docteur Feumba Samen offre au lecteur, un aperçu des stratagèmes politico-médiatiques mis en place par les occidentaux pour renverser le président Laurent Gbagbo qui fut démocratiquement élu par les Ivoiriens. Dans le même livre, il jette également la lumière sur les instituions auxquelles la CPI est assujétie. Il insiste dans le même temps sur les raisons qui ont conduit cette “Cour Impérialiste, Néocolonialiste et Esclavagiste” a tenu coûte que coûte à envoyer le président Gbagbo en proces malgré l’absence de preuves. Depuis lors, l’économiste, enseignant, journaliste, qui se definit lui-même comme un panafricaniste, ne rate pratiquement pas une seule semaine pour défendre la cause de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse Simone.

EBURNIENEWS.NET a rencontré cet grand intellectuel panafricaniste pour vous. Dans cette première partie de l’interview, Docteur Feumba Samen nous parle des sentiments qui l’ont habités le 11 avril 2011 avec l’arrestation du président Gbagbo. Ce jour là il a ressenti une grande haine se vouvient-il. «Contre qui, Contre le système? Lequel?» s’interroge-t-il sans y trouver une réponse adéquate. «Mais la haine était là, profondément ancrée», insiste Docteur Feumba Samen. Lisez l’interview et vous comprendrez les raisons de cette “haine”.

Bonjour Dr. Feumba Samen. Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs s’il vous plait?

Docteur Feumba Samen: Bonjour cher frère et ami. Un grand salut à toute votre équipe. Je vous remercie de m’avoir sollicité pour cette interview.

Ceci dit, Je suis Africain résidant aux Etats Unis, avec toute la nature de nos terroirs attachée à mes fibres et ancrée dans mes entrailles.

Economiste, enseignant de statistique, économétrie, recherche opérationnelle, et système et méthodes de planification; Journaliste de la presse écrite, et enseignant d’économie du journalisme, statistique et technique de sondage; Missiologue, chercheur en intercultural studies and conflict management, et enseignant visiteur de méthodologie appliquée à la théologique dans les facultés théologiques.

Voilà succinctement comment je pourrais me présenter.

Vous allez bientôt publier un livre intitule “Exposing the Evil Deeds of Darkness ou Exposer les Œuvres Démoniaques des Ténèbres”. S’agit-il d’un livre d’anthropologie ou d’un roman? De quoi parle ce livre?

En fait, le livre a été publié en Mai. La seconde édition sort en Août. Mon assistante en collaboration avec l’édition sont en train de travailler sur ça.
Ce livre est bien reçu ici aux Etats Unis. Certains professeurs des Universités Chrétiennes et les Séminaires Théologiques ont promis de l’exploiter pour leur cours. Certaines Eglises l’ont également bien reçu. Nous allons le promouvoir au niveau des universités publiques et laïques qui ont des cours de Intercultural Studies.

Cet ouvrage n’est pas un roman. Il a plutôt une base anthropologique. Et traite de la face cachée des Eglises de prospérité ou Eglises Réveillées en Afrique. Il expose leurs fausses doctrines. Le mélange de l’Evangile avec les pratiques sorcières. L’influence de ces sectes sur les intellectuel(?) et bien sûr sur les politiques et les autorités dans la haute sphère de l’administration. “C’est un livre qui fait peur et mal” disent les Américains qui l’ont lu.

Le plus important dans ce livre c’est qu’il donne aussi les clefs pour sortir de ces prisons spirituelles. En utilisant bien sûr le contenu de la Bible.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre? Quel message voulez-vous faire passer?

Les raisons sont multiples. Diverses et variées. La perdition des Africains qui s’engouffrent dans ces sectes et voient le Diable partout. La décomposition des familles. La fabrique des “enfants sorciers” comme fait Olangi avec ses superstitieux et stupides enseignements de combat spirituel, puis leur déportation dans la rue. L’escroquerie des pasteurs de ces échoppes spirituo-sataniques. L’embrigadement spirituel de ceux considérés comme la bonne crème du continent–médecins, avocats, magistrats, officiers supérieurs des armées. Ce qui explique dans une certaine mesure l’assèchement intellectuel de ceux qui pourraient produire des théories de développement du continent.

Le message fondamental c’est de mettre en garde les Africains et le missionnaires contre les pratiques sorcières et magiques, mêlées à l’Evangile, et qui condamnent plus qu’elles ne libèrent. C’est aussi une sonnette d’alarme à l’endroit des autorités politiques Africaines, qui, pour des raisons de complicité théologico-politiques laissent prospérer ce commerce magico-spirituel au centre duquel Christ est le business de ces pasteurs pour acquérir des fortunes, au détriment de leurs ouailles qu’ils soumettent à des scènes débiles, aux jeûnes intempestifs,…et appauvrissent. C’est un livre avertissement à toutes les couches Africaines.

Le livre sera-t-il traduit en français?

Docteur Feumba Samen: Il le sera probablement. Plusieurs personnes me l’ont conseillé. Parmi elles, Dr. Tom Julien, le préfacier de ce livre. Auteur entre autres de The Three Princesses, qui traite des questions sataniques, et qui a été traduit en Français et en Espagnol. Mon assistante et confidente Joan, et beaucoup d’autres personnes me pressent de le faire. Dont mon amie Anne Marie, Ivoirienne vivant en France et bien engagée à le promouvoir là-bas.
Mais je le traduirais après la publication d’ici la fin de l’année, de Restore Trust, toujours en Anglais. J’attends que ceux qui se sont donnés la charge d’écrire la préface et les reviews terminent leurs textes.

Avant ce livre, vous avez également publié un livre sur la Côte d’Ivoire intitulé “Les Guerres Secrètes AntiGbagbo”. Pouvez-vous le résumer pour ceux qui ne l’ont pas encore lu? Quelles réactions avez-vous reçues après sa publication?

Les Guerres Secrètes AntiGbagbo offre au lecteur un aperçu des stratagèmes mis en place par l’impérialisme pour déstabiliser puis renverser le président élu par les Ivoiriens afin de lui substituer le “président” impose par l’étranger. Les thèses qui sous-tendent cette réflexion mettent en exergue, le parti pris flagrant des medias bien-pensant, aussi bien Africains que occidentaux dotés d’une langue fourchue; et l’hypocrisie des institutions internationales dans l’interprétation des textes qu’elles se sont elles-mêmes donnés. Cet essai apporte aussi des clarifications sur les raisons qui ont amené la CPI à renvoyer le président Gbagbo à un procès sans preuves.

D’une manière générale, malgré la sévérité du réquisitoire, ce livre est un acte de foi, un cri d’espoir dans la possibilité d’un sursaut républicain et citoyen non seulement Ivoirien, mais Africain. Il est donc un éclairage pour les Ivoiriens d’abord et les Africains ensuite, leur permettant de saisir comment l’occident à travers la violence de sa politique gouvernementale, de ses armées, de ses media et ONGs, déstructure les pays Africains, les dépossède de leurs valeureux hommes pour atteindre leur objectif fondamental: le pillage de leurs ressources naturelles. En s’appuyant sur le cas Ivoirien, cet ouvrage est par ses analyses et conclusions, une interpellation à l’endroit des Africains, à ne plus se laisser piéger par l’hypocrisie occidentale. Mais à s’imposer dans ce monde violent et bouleversé par le capitalisme agonisant mais violent, qui a encore beaucoup d’énergie avant de succomber.

Un chapitre de cet essai est une contribution du Dr. Ahoua Don Melo, qui est aussi le préfacier, que nous saluons en lui témoignant toutes notre reconnaissance. avant sa publication avait été rejeté par plusieurs éditeurs. Non pas à cause de la qualité de la plume. Mais à cause du fond qui était susceptible de brouiller certains de leurs intérêts. Ont dit certains. Un éditeur commentant la richesse de cet ouvrage, a dit que c’est un livre d’Histoire que les Africains et ceux qui s’intéressent à l’Afrique doivent lire. Il contient trois parties, 22 encadrés, plus de 700 notes de bas de pages, une bibliographie riche, et un index très fournis. Ce qui fait un livre de référence pour les chercheurs et les étudiants.

En ce qui concerne l’accueille qui lui a été réservé, tous ceux qui l’ont lu, y compris ceux qui ne partageaient pas nos thèses défendant le combat politique du président Gbagbo, sont devenus nos meilleures Directeurs de communication et Agents commerciaux.

La pertinence des analyses contenues dans cet essai qui décortique les méthodes et les multiples instruments de déstabilisation de la Côte d’Ivoire, ont convaincu les panelistes de Afrique Media TV qui l’ont lu, tels que Jean de Dieu Ayissi, Patient Parfait Ndom, président Banda Kani, Simo, et les journalistes Manuella Siké, Alain Yetna, et Tony Michael Menga, à le présenter tour à tour sur cette chaine panafricaine. Publicité qui a permis à certains de leurs téléspectateurs de s’en procurer. A tous, je leur témoigne ma reconnaissance.

En Côte d’Ivoire, ce livre n’a pas pénétré le marché malgré quelques tentatives. Vous comprenez aisément pourquoi. Il ne caresse ni Ouattara et ses rebelles, ni Sarkozy et sa France, ni Obama et les Etats Unis, ni Ban Ki-Moon et le Conseil de Sécurité,…

Ali Camus, mon jeune cadet et ami d’origine Togolaise vivant en Allemagne a découvert le livre par Afrique Media Tv, l’a lu, et l’a placé sur son site LynxTogo.info pour le promouvoir depuis plusieurs mois. C’est l’occasion de saluer ce brillant combattant qui a pris le combat du président Gbagbo à bras le corps, si bien qu’il est en justice pour une plainte de Nouvian Ouattara. Mon amie Shlomit Abel a placé les première et quatrième couvertures, plus des extraits de cet ouvrage sur son blog. Edouard Yro de Ivoireinfo.net a fait aussi la pub de cet essai. A eux, mes sincères remerciements pour avoir fait tout cela gratuitement. Je n’oublie pas Eburnie News qui m’a fait la surprise de promouvoir des deux livres susmentionnés gratuitement. Espérons que ces pubs seront ressuscitées après cette interview. Et que d’autres sites résistants et presse bleue s’y mettront.

Après avoir parcouru le livre “Les Guerres Secrètes AntiGbagbo”, on a l’impression que c’est l’œuvre d’un écrivain très engagé politiquement. S’agit-il d’une simple impression que nous-nous sommes faite? Si non. A quand remonte votre engagement politique?

C’est l’un des dominateurs communs qui ressort des commentaires après lecture de cet ouvrage. C’est peut-être mon refus de soumission et d’injustice. C’est aussi vrai que d’une manière générale, On me dit très engagé politiquement.

Ceci s’expliquerait peut-être parce que j’ai perçu et vécu l’injustice très tôt. Ensuite, cela a réveillé en moi les germes du militantisme qui somnolait. Puis du militantisme latent, je me suis frotté à l’engagement militant actif. Le défunt journaliste Tchadien Saleh Gaba dans le processus a aiguisé depuis le lycée, dans nos causeries, ma fibre du journalisme engagé.

Dans les couloirs de l’université, j’ai suivi les cours d’idéologie. Ce qui m’a amené à lire beaucoup de livres des différentes pensées politiques et tendances idéologiques. Milité au sein de l’Union des Population du Cameroun, animé dans la clandestinité l’un de ses comités de base. De là, je me suis retrouvé dans une cellule Lumumbiste avec des camarades du Zaïre. Pour ensuite faire partie des cellules de réflexions avec les camarades du Tchad, Cameroun, Zaïre, Gabon, Rwanda, Burundi, RCA,…Il faut dire qu’à l’université, les débats politiques étaient notre sport favori. On parlait Afrique et non pays. Participé aussi à la réunion de la Mathaba. Proche des Sankaristes, j’ai aussi prêté ma plume à l’Intrus, le journal créé par Thomas Sankara avec un nom de plume. ….

Dr. Feumba Samen. Avez-vous déjà rencontré le président Laurent Gbagbo?

Non malheureusement. Mais a posteriori je ne le regrette pas. Personne ne pourrait dans ce cas interpréter notre engagement pour les idées du président Laurent Gbagbo comme un renvoi de l’ascenseur. Un acte pour effacer, comme pourraient penser les petits esprits, notre ardoise par rapport à un quelconque avantage obtenu dans le passé. Nous ne devons rien matériellement ou financièrement au Woody. Mais nous lui sommes redevable de plus que ça. Son courage, sa détermination, et son engagement à rompre avec l’impérialisme franco-anglo-saxon qui, connaissant son inévitable effondrement a décidé d’étendre et d’exercer sa violente domination en Afrique.

Le Woody, considéré comme le dernier rempart défendant la souveraineté de son peuple contre la prédation impérialiste, a été leur victime pour s’être posé comme obstacle à l’une de leurs stratégies qui consiste à augmenter leur pression et le poids de leur domination sur les pays qu’ils ont déjà soumis. Le leader Libyen a été de son côté victime de la seconde stratégie impérialiste qui consiste à s’attaquer militairement soit directement, soit par milices interposées, aux nations qui leur résistent. Deux tristes et violentes agressions survenues au même moment de l’Histoire qui ont bousculé les donnes en Afrique.

Vous comprenez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir rencontré ces grands hommes d’Etat pour adhérer à leur combat et pensée politique. Revenant au président Gbagbo, il était/est de notre intérêt, de l’intérêt des panafricains, de soutenir celui qui s’est battu et continue à La Haye de se battre contre cet ennemi commun à l’Afrique. Il devient un devoir de soutenir Gbagbo, ce principal obstacle, aux visées de l’impérialisme criminel. Ne pas le faire–nous n’aimerions pas dire ceci–, il faut être stupide, inconscient, et sans mémoire historique.

Comment avez-vous ressenti d’abord son arrestation le 11 avril 2011, puis son transfèrement à La Haye le 29 novembre 2011?

Je n’ai jamais senti de haine de ma vie. Mais ce 11 Avril 2011 si. Une grande haine. Contre qui, je ne puis le dire. Contre le système? Lequel? Je n’en sais rien. Mais la haine était là, profondément ancrée. Ce jour a été une catastrophe. Une éclipse. Le monde s’était écroulé. Comme pris dans la tourmente du triangle de Bermudes. Attiré dans les ténèbres d’un trou noir sans fin. Puis le vide. Et plus rien.

Les 11 Avril et 29 Novembre ont fait des Africains et Panafricanistes ou Panafricains, orphelins de celui qui restera dans l’histoire comme le père de la démocratie Ivoirienne; le père spirituel et inspirateur en ce début du 21e s de la lutte pour la souveraineté de l’Afrique.
Ces deux dates n’ont pas été que négatives. Elles ont permis de décortiquer la vie d’un homme alors qu’il est encore vivant. Fait rare dans l’histoire des héros. Cette fouille révèle que Gbagbo aura incarné depuis les années ’70 le meilleur de la politique Ivoirienne. Un vrai homme d’Etat. Un bon serviteur du peuple. Mieux, quand on place ces dates dans le contexte présent ou les projette dans le futur, elles enseignent qu’avec Gbagbo, une époque–celle de la soumission des Africains, s’en est allée, sans legs pour l’avenir. Une raison de persévérance pour la génération présente dans sa lutte contre l’impérialisme. Une source d’inspiration pour les générations à venir.
Elles instruisent que le Woody reste un homme de convictions. Sa première sortie le 5 Décembre 2011 en audience à la CPI, l’a confirmé. Personne, ni les témoins à charge, n’ont jamais pu l’accuser d’avoir renié ses valeurs ni d’avoir trahi ses idées. Et les événements qui se succèdent témoignent qu’il a marqué la vie politique Ivoirienne et Africaine par sa fidélité à ses idéaux, son intégrité et sa liberté de parole.

Ces faits mis ensemble, en dehors des premiers jours, ces dates historiques ont créé un déclic pour l’émancipation des Africains. Le président Gbagbo a fait sa part. Aux autres de suivre ses traces.

Propos recueillis par Kangah Assamoi

{fcomment}

 

Partager

Un commentaire

  1. A mon cher ami dr feumba il y a vraiment longtemps que j’ai perdu tous vos contacts et je cherche par tous les moyens a vous retrouver.jonas dah le pasteur adiebougou au burkina

Laisser une réponse