Juillet 1991, salle Fazao de l’hôtel du 2 Février à Lomé (Togo). Les Togolais du monde entier sont invités pour un grand déballage de leur histoire et se donnent l’obligation de proposer un projet de société pour les générations futures. Les droits de l’homme sont le point culminant de l’échec patent du dictateur Eyadema selon les participants. A la veille, Me Alhonko Dovi avait égrené le bagne de Kazaboua de Mandouri et les têtes que le dictateur a eu à trancher pour asseoir son pouvoir. Monseigneur Fanoko Kpodjro appelle le Dr Amah Gnassingbé a parlé. La salle murmure. Curieusement, le Dr s’appelle « Gnassingbé » de nom et l’ogre Eyadema aussi s’appelle aussi « Gnassingbé » de nom. Pourtant, le docteur est de Lama et le général d’operette de Pya, deux bourgades de la ville Kara d’où ils sont tous deux originaire. Il y a confusion. Le premier rassure et lâche : « Je ne suis pas Gnassingbé l’assassin ». Déluge d’applaudisssements des participants. Le Dr Amah Gnassingbé aussi venait de signer son arrêt de mort en pays Kabyè et par ricochet au RPT, parti unique, parti Etat.
Période de vache maigre…
Amah Gnassingbé rejoint Gilchrist Olympio l’ennemi premier de son ennemi qui n’était que Eyadema Gnassingbé. Fait remarquable,tous les Kabyès bref les personnes ressources et cadres de Kara se désolidarisent du traditherapeute. Pour plaire au dictateur, certains ont même parlés du Dr qui était un surmené et avait déjà des effets secondaires proches de la folie. On n’est pas loin du roi Hassan II du Maroc qui envoie son opposant Yacine en résidence surveillée sous le prétexte qu’il serait atteint de folie ! Mais, il faut aller jusqu’au bout et au delà des mensonges du pouvoir.
Le Dr se retranche dans sa petite démeure de Lomé et se met au service de l’UFC tout en continuant dans ses recherches et en s’occupant de sa pharmacie africaine. Quand je le visitai en avril 1996 pour qu’on discute de son livre qui parlait de la sorcellerie en pays kabyè,c’est un guerrier que j’avais rencontré. L’homme parlait utile mais ne me rassurait pas sur le plan politique. Je ne le vis pas comme un grand politique mais un homme, un Grand Homme que les « décideurs » du Togo ne voulaient reconnaître le mérite. On passa tout le temps alors à parler de « Knawou*» rouge, bleu ou je ne sais plus vert et blanc comme il les distinguait. Bref l’homme ne manquât pas de parler des diverses sorcelleries que le Kabye détenait, qui pour l’aider dans les études, qui pour le commerce, qui pour le champ. On parlât de la mauvaise sorcellerie « Alewa* » que selon ses mots, beaucoup de Kabyès confondaient avec le vrai « Knawou ». Mais visiblement, il ne vivait pas à la hauteur d’un docteur et de surcroît un chercheur. Il me fit comprendre que l’argent n’était pas son for. Le matériel, il n’en avait pas besoin. Mais son rêve était de voir un groupe de jeunes continuer dans sa passion qui était de guerrir par les plantes, saulager ces douleurs qui nous rongent après un passage à l’hôpital. Mais la politique se faisait de plus en plus pressante. Gilchrist Olympio le voulait pour couvrir d’oripeaux son tribalisme et sa haine viscérale contre tous ceux qui ont une autre conception de la chose politique que lui. Le Dr, lui,croyait lutter pour la juste cause, la cause noble. La preuve, au delà du titre ronflant de vice président national de l’UFC, c’est le beau frère Eric Amerding que Olympio envoyait signer quand il mentait le peuple de faire une guerre avec le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) et les Gnassingbé devant les prêtres de St-d’Egidio ou avec l’orgre du Burkina Faso: Blaise Compaoré.
En 2005, Eyadema meurt, les jeux semblent s’éclaircir. Amah Gnassingbé au lendemain de l’Accord Politique Global (APG) veut que l’UFC rentre au gouvernement afin d’avoir « l’œil dedans », dans les affaires du Togo. Sentant tout son aura de Guide Eclairé de l’opposition prendre des coups, Gilchrist du haut de ses mensonges envoie ses chiens de garde contre le chercheur. Lui même, il l’évite quant il est à Lomé. Jean-Pierre Fabre et Patrick Lawson se défossent contre lui par radios privées interposées. Signe des temps. Le Dr Amah Gnassingbé peut se reposer en paix dans sa tombe. Lui au moins avait des principes de vie. Gilchrist pieds joints et mains liées est depuis dans la « mangeoire » et le RPT est devenu depuis son accord scélerat avec Tiburce Esso solitoki son meilleure guide,son ami, son partenaire priviligié.
Une vie pour la Recherche. Le problème du Togo, c’est le perpétuel recommencement.
Amah Gnassingbé, ingénieur biochimiste de formation a à son actif la conception de médicaments contre l’hypertension artérielle, l’hématie palcifarum, le paludisme, la stérilité masculine. Il a aussi depuis déposé une demande de brevet auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle du Togo (INPIT) pour un vaccin qu’il venait de mettre au point contre le Sida.
Dans sa vie, il reçoit 12 brevets d’invention et est décoré plusieurs fois par le Royaume chérifien du roi Hassan II. Sans suivi, sans aides des gouvernants au Togo, son travail de toute une vie est parti aussi en fumée. Le Togo n’a aucun centre de recherches. Le seul existant dont le locataire était le Pr Léopold Gnininvi, s’occupait de l’énergie solaire. Les sous-fifres de Bodjona Pascal et lui même ont profité le jour qu’ils voulaient mettre fin aux archives de l’Université pour mettre aussi fin aux recherches du professeur en détruisant le centre situé au côté ouest de de l’Univers du Savoir (explication de l’université). Le perpétuel recommencement pour d’autres générations. En Afrique quand un vieux meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle écrivait Hamadou Hamapaté Bâ.
Les proches de Amah Gnassingbé disent qu’il est mort comme il a vécu en apportant avec lui tout le secret de son art. Mais sa mort a aussi laissé des traces. Dans les prochains jours vous lirez sur votre journal préferé comment des officiers Kabyès ont fait main basse sur des millions de nos francs aidés de quelques enfants du défunt après sa mort. La seule fille légitime qui vit aujourd’hui au Canada veut justice, et rien que justice. Pire, le testament de feu Dr Amah Gnassingbé, les médailles, les brevets d’invention ont disparu. Qui a cru au sein de ses enfants être l’héritier né ? Vous le lirez sur votre site online préfére la vrai problèmatique d’héritage en pays Kabyè, au Togo et de l’obscurantisme et l’ignorance dans lesquels faute de lois, je dirai faute de députés pour les proposés baignent les togolais.
Camus Ali Lynx.info
* Knawou: En Pays Kabyè les personnes détentrices de Knawou peuvent prédirent par une vision.
*Alewa: Esprits mauvais ou bons qui peuvent habiter un homme
NB: Toutes lectrices ou lecteurs qui ont une explication exhausive peuvent nous l’envoyer à lynx.info@yahoo.fr afin que nous le mettions dans la série d’articles qui vont suivre sur le drame chez les Amah Gnassingbé après sa mort.