Après la fameuse élection présidentielle du 4 Mars, chaque camp fait ses comptes. Deux têtes de série nous ont été servies par les experts en fraude du parti-Etat qui vient de sceller son destin.Les conditions du vote du 4 Mars dominées par la fraude savamment planifiée par ce régime sans foi ni loi interdit de parler de bipolarisation. Nous nous garderons de franchir de ce pas !
Du côte du Front pour l’alternance et le changement (FRAC), le mot d’ordre est celui de » Détermination. » Oui, en effet il est temps de comprendre que l’on ne négocie pas avec des gens de cet acabit. Un régime aussi rétrograde que celui impose au peuple togolais se combat sans merci. On ne négocie pas avec des criminels ! En annonçant la formation d’un gouvernement, le président Jean-Pierre Fabre répond indiscutablement a l’attente du peuple togolais qui réclame le changement et a vote en masse pour un changement qualitatif c’est-à-dire des institutions rénovées et responsables dans un Etat de droit.
La légitimité du président des togolais, J.P. Fabre doit être défendue sans concession, car, elle ne fait aucun doute contrairement au candidat du camp d’en face qui ne l’aura jamais, n’en déplaise aux faiseurs de rois de l’Union Africaine, de la CEDEAO et a leur Maître qui se trompe d’époque et de pays. Au reste, si la légitimité nationale de Jean-Pierre Fabre semble aller de soi, il lui reste à affirmer son autorité sur l’U.F.C. dont le président statutaire reste Gilchrist Olympio. Il ne peut y avoir deux coqs dans une même basse-cour. Les deux hommes s’opposent tant par le style, le caractère que par leurs convictions au service du même peuple.
Parce que le parti a été crée par et pour son président national, celui-ci est suppose en contrôler les organes de décision. Il peut a tout moment être tente de se servir de sa position pour contrarier la politique du président élu, membre comme lui du même parti. Déjà, la formation annoncée d’un gouvernement traduit une volonté certaine de défendre bec et ongles la victoire du peuple. Elle préfigure un style qui tranche avec celui du président national de l’U.F.C qui n’a cesse de faire le jeu des ennemis du peuple togolais ! Jean-Pierre Fabre, accepterait-il que son mentor soit une épine dans ses pieds ? » Peut-il accepter que le parti soutienne une politique qui ne soit pas la sienne et plus précisément celle plébiscitée par les Togolaises et les Togolais ? Peut-il dénoncer la dictature chez lui et s’en accommoder à Abuja ou à SantEgidio ?
Le retrait providentiel de Gilchrist de la course présidentielle si ce n’est du jeu politique, introduit à l’évidence une nouvelle donne dans le paysage politique. L’U.F.C devrait rapidement en tirer les conséquences. Il y va de l’unité du parti et de l’autorité de J.P Fabre dont la ligne sera à n’en pas douter moins autoritaire et moins personnelle. A l’extérieur, il devra consolider l’unité du FRAC et en élargir les bases. Il doit impérativement se dégager de la tutelle de son mentor qui n’a pas su conduire le peuple à la victoire, malgré tout le capital politique dont il a hérite. A Gilchrist de savoir sortir par la grande porte après plus de vingt d’ans d’hommage du peuple togolais à son père immortalise désormais dans la mémoire collective ! Pour l’heure, Jean-Pierre Fabre se trouve dans une position pour le moins inconfortable. En attendant un dénouement heureux, il pourra toujours méditer ces propos d’un roi de France : » Dieu me garde de mes amis ; quant a mes ennemis, je m’en charge. »
Dans le camp d’en face, le piège voulu par le R.P.T semble se refermer sur ce parti d’incendiaires impénitents ! Jusqu’à quand la politique de la fuite en avant ? L’avenir est plus sombre encore qu’a la veille du 4 Mars et précisément a cause du 4 Mars. La coupe a déborde ! Le déficit de légitimité est plus criard que jamais ! Les maillons faibles de l’opposition tels Edem Kodjo, Agboyibor, qui se prêtaient à la comédie du gouvernement d’union nationale, n’ont plus aucune utilité pour le R.P.T.
Kodjo est de la deuxième génération qui a suivi nos indépendances. Il aurait pu faire des choix plus conséquents. Son titre de gloire aura été de servir le fils après avoir servi le père ! Le bélier noir de Kouve aura appris à ses dépens que la haine et le cynisme ne peuvent tenir lieu d’action politique et que l’exercice du pouvoir postule une certaine évolution et une certaine ouverture d’esprit et grandeur d’âme. Quant au professeur Gnininvi, il aurait pu être la conscience de l’opposition et le pédagogue de la démocratie en marche s’il n’avait préfère une courte et insipide carriere ministérielle a l’appel de l’Histoire. Mais, le coup le plus dur pour le « petit », vient de la sortie du jeu politique de sa principale caution historique, le président national de l’U.F.C. Pour les stratèges du RPT, l’équation n’est pas aisée à résoudre. Ils viennent de jouer leur va-tout ! Ils en ont conscience ! Signe probant : l’embarras que cachent mal le silence et l’errance du chef des usurpateurs depuis le 4 Mars !
Comment en effet, convaincre les bailleurs de fonds qui doivent se sentir floues après cet étalage de banditisme électoral sans précédent, de la bonne foi de leur « champion » qui en est a son troisième hold-up électoral? Le Togo, décidément vient encore de donner le mauvais exemple dans le cadre du programme européen d’appui aux processus électoraux. L’Union européenne se résoudra-t-elle enfin à prendre des sanctions contre ces aventuriers du RPT qui viennent de la ridiculiser ? Voudra t-elle décourager des émules que pourrait tenter l’exemple togolais ou continuera t-elle a jeter l’argent des contribuables dans le gouffre des Danaïdes ? Qu’est devenu l’Accord Politique Global auquel le bélier noir était encore seul à croire? Que sont devenus les 22 engagements censés justifier la reprise de la coopération avec un régime pourri jusqu’à la moelle ?
Gnassingbe-fils est visiblement dans l’impasse et l’isolement auquel il est déjà en proie depuis le 4 Mars est pour le président J.P.Fabre l’une des cartes splendides à ne pas négliger. A l’œuvre, on connait l’artisan. /.
Ayite Maxmibube Sitti
Premier Secrétaire Exécutif de la
Convention pour une Fédération Africaine.