Descente aux enfers du CAR et de la CDPA

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« Me APEVON Dodji, la première préoccupation du peuple togolais, aujourd’hui, n’est pas de savoir si Faure Gnassingbe peut ou non se présenter à la présidentielle de 2015, mais comment ne pas mourir de faim avant 2015 ». Dr IHOU

J’assiste, meurtri et écoeuré, à la descente aux enfers des deux partis politiques à la pointe de la lutte pour la Démocratie au Togo. Me Yaovi AGBOYIBO, et Léopold GNININVI, deux leaders charismatiques, dirigeants de ces deux partis, me sont connus depuis très longtemps. Je les ai côtoyés en privé comme en public, je les estime fortement; mais, depuis quelques mois, je ne les comprends plus, à cause de leurs prises de position ou de leur mutisme. Les deux partis ont perdu au moins 50% de leur aura, et même de leur âme. Les deux leaders ont jeté l’éponge à la tête de leur parti, mais ont laissé ces deux partis dans le brouillard…

Prenons d’abord le CAR.

Ce parti, le mieux structuré et le mieux organisé des partis en 1991, a perdu au moins la moitié, sinon les 2/3 (deux tiers) de ses cadres. Togoata Apedoh AMAH, AFAN Houénoumadji, Georges AÏDAM, le préfet ALLAGBE etc. ont claqué la porte du Parti, pour être libres penseurs ou militants d’autres partis. Le parti s’est recroquevillé sur l’ethnie de son fondateur, et surtout, a négligé la formation de jeunes cadres du parti, qui faisait sa force. Détendeur de trente six (36) sièges au Parlement en 1994, le CAR s’est retrouvé avec seulement… quatre (04) élus, treize ans plu tard, en 2007, et risque de ne comptabiliser que trois (03) élus aux prochaines législatives !

Cette descente aux enfers s’explique aisément par deux erreurs majeures du parti :

Me aGBOYIBO et Mr EDEM KODJO refusèrent de gouverner ensemble, avec une majorité absolue au Parlement, à la suite des législatives de 1994 ;

Le refus de Me AGBOYIBO d’occuper le perchoir (à défaut d’être Premier Ministre), et surtout le positionnement de Me HEGBOR (Ex N°2 du parti) au poste de Vice- président de l’Assemblée Nationale, laissant un boulevard au RPT, avec DAHUKU PERE comme Président d’une Assemblée Nationale dont la majorité des Députés est formée du CAR et de l’UTD !

Comme pour confirmer le déclin inexorable du Parti, Me APEVON prit la direction du Parti. Or, Me APEVON est une pâle copie de l’ « animal politique qui est Me AGBOYIBO… et les erreurs s’accumulent…

La dernière en date est la  participation du CAR et de la CDPA aux manifestations du CST, ce Collectif informel, « cache sexe de l’ANC », dirigé par des avocats qui ne maîtrisent pas leur droit, et qui proclament que Faure GNASSINGBE est « illégitime » !

Comment peut-on être Premier Ministre, Ministre d’Etat d’un Chef d’Etat, et le traiter « d’illégitime » ? On se rappelle que Me AGBOYIBO et plusieurs cadres de son parti ont participé au gouvernement de Faure GNASSINGBE. Il est en de même de Mr Léopold GNININVI, Mr ADUAYOM et Mme Lydia ADANLETE. Comment ces deux partis vont maintenant participer à un dialogue avec le pouvoir qu’ils jugent « illégitime » ?

Quand à la CDPA…

Le Parti n’a pas fait sa mue et c’est pourquoi j’ai pris mes distances avec lui. Dominé par le concept du « ni…ni », la CDPA n’a jamais organisé elle-même une marche depuis qu’elle existe ! Elle participe à la marche des étudiants ou à la marche du CST !

Quand on participé à deux gouvernements de Faure GNASSINGBE, ce n’est pas malin de  s’accoquiner avec un Collectif informel (animé par des juristes limités en Droit),qui décrète que le Président Faure Gnassingbé est « illégitime ». Pire c’est un ministre CDPA, Mr ADUAYOM, qui était en place, quand le système LMD est introduit à l’Université et le parti invite ses militants à soutenir les étudiants qui protestaient contre le système !

Doit-on aller au gouvernement si l’UFC n’y va pas ? Doit-on faire ceci ou cela si l’UFC ou l’ANC ne le font pas ? Telle semble être la stratégie du parti. Je n’ai toujours pas compris comment le Professeur GNININVI a pu accepter d’être le Directeur de Campagne de Bob AKITANI en 2005 ! Imagine –t-on le Secrétaire Général du Parti Communiste accepter de devenir le Directeur de campagne de François Hollande ?

La CDPA doit arrêter sa descente volontaire aux enfers ! Elle doit parler le langage compréhensible à tout un chacun et ne pas faire comme si nous donnons des cours dans un amphi de Sciences PO ! La priorité des priorités pour la CDPA, c’est d’obtenir au moins deux (2) députés aux prochaines législatives ! Comme ça, nous pouvons véhiculer nos idées, comme par exemple, décréter la journée du 5 Octobre, « Journée de la Démocratie »  ou « Démocratie d’abord, multipartisme ensuite »…

Mais, quand ma sœur Brigitte ADJAMAGBO, qui remplace le Prof GNININVI, participe à une marche du Collectif « Sauvons le Togo », et qu’une militante comme Isabelle AMEGANVI, décrète une « grève des sexes », elle se trouve piégée. Peut-être que Mme AMEGANVI a des problèmes de libido, c’est pourquoi elle a lancé cette grève, pour que les femmes togolaises l’aident à supporter son état ? Peut-être qu’elle veut régler un compte avec une rivale ? Quelle attitude ma sœur Brigitte va alors adopter maintenant ? Tous les « voleuses de maris » du Togo ont été ravies par la grève du sexe lancée par Isabelle AMEGANVI. Deux ou trois grèves de ce genre, et la moitié des couples auront divorcé ! Et bravo au Collectif  Détruisons le Togo ! Ma sœur Brigitte peut-elle marcher les fesses en l’air à Lomé ? Ne demandez pas aux autres de le faire, si vous, les premières responsables, vous ne pouvez pas le faire. C’est irresponsable et criminel de lancer les femmes d’autrui « à poil », dans la rue !

Un parti politique doit défendre son projet de société et tout faire pour  avoir des élus à l’Assemblée nationale, dans les mairies, dans les collectivités locales et les régions, sous peine de faire de la figuration ou de servir de décors aux autres partis politiques. Quand l’UFC a fait un accord de gouvernement avec le RPT, tout le monde a été pris de court, tant au sein de la CDPA que du CAR. C’est de bonne guerre dans notre système de régime semi présidentiel. Aux prochaines législatives, si la CDPA n’a pas au moins deux  ou trois députés, le parti va encore se contenter de jouer les figurants et se contenter, de temps en temps, de quelques communiqués (qui n’ont aucun impact sur la vie politique togolaise), ou de lancer des appels « à se joindre »  à des manifestations, telles que les marches, les sit-in, les appels à des grèves de sexe, ou à se montrer, femmes et hommes ( ?) « à poils » dans les rues de Lomé (ce qui constituent des attentats à la pudeur) !

Les résultants aux prochaines législatives peuvent donner les chiffres ci-après, selon un sondage restreint :

-ANC : 26 (vingt six députés)

– CAR : 4 députés

– UFC : 4 députés

-CDPA : 0 député

S’il advenait que ces chiffres se confirment, quel sera l’avenir des deux partis les plus symptomatiques de la lutte pour la démocratisation du Togo… j’ai nommé le CAR et la CDPA ?

Un dernier mot à Me APEVON DODZI.  Cessez  de nous « pomper l’air », avec votre théorie « d’effet immédiat » de la loi sur le mandat présidentiel.J’ai consulté quatre éminents juristes hollandais sur ce sujet, et ils sont tous formels et unanimes : la loi, dans le cas d’espèce, n’est jamais rétroactive ! Mieux, Maître, si même Faure Gnassingbe ne se présente pas à la présidentielle de 2015, la probabilité pour qu’un APEVON Dodzi soit élu président de la République du Togo en 2015 est quasi nulle !

Dr IHOU

Ancien Ministre de la Santé et de la Population, Consultant Géopolitique et Stratégie Sécuritaire.

 

 

 

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