Alors que la pratique n’existait pas en France il y a cinq ans, il pose désormais six implants fessiers en moyenne par mois.
Avec quelques années de retard sur les Etats-Unis, la France découvre certaines techniques ou «modes», à l’origine des nouvelles demandes des patients. 20 Minutes a rencontré plusieurs spécialistes, livrant un aperçu des opérations de chirurgie et actes médicaux en vogue actuellement dans les établissements français.
Des seins de plus en plus gros.
«L’effet Nabilla» indique le docteur Patrick Baraf,presque désolé. «Des filles de 20 ans veulent un bonnet énorme alors qu’elles n’ont pas de poitrine…» Pour ne pas «détruire la silhouette» des patients, le chirurgien refuse généralement ce genre de demandes irréalistes. En France, les opérations tournent autour «d’un bonnet C» poursuit Tracy Cohen, directrice de la clinique esthétique des Champs-Elysées à Paris. Un établissement où n’est pas pratiquée l’augmentation mammaire temporaire, très courue aux Etats-Unis. Un sérum physiologique est injecté dans les seins avec les risques que cela induit pour la peau, avant d’être éliminé naturellement dans les 24 heures.
Des fesses plus bombées.
Cette fois, ce sont les photos du postérieur XL de Kim Kardashian que les jeunes filles proposent au docteur Baraf, encore plus navré: «Une demande a été créée avec une espèce de déculpabilisation de la fille qui a un gros derrière. C’est un effet de mode». Alors que la pratique n’existait pas en France il y a cinq ans, il pose désormais six implants fessiers en moyenne par mois. Mais refuse les souhaits irréalistes qui ne «respectent pas l’harmonie du corps de la femme.»
L’amincissement par le froid.
Il s’agit d’une alternative à la liposuccion classique, trop invasive au goût de certains. Avec la «cryolipolyse», le médecin se sert de l’action du froid (entre 2 °C et -10°C) pour détruire la graisse. «Elle explose, se congèle et s’évacue par les voies naturelles en trois mois», décrit le docteur Laurent Bennaïm. Avec une efficacité variable selon les patients.
Le remodelage du visage par fils résorbables.
Cela se faisait à une époque avec des fils d’or sous anesthésie générale. On place désormais des fils tenseurs crantés résorbables sous la peau des patients. «Avec des points d’entrée et de sortie dans le visage, on place le fil et on tire des deux côtés», poursuit Bennaïm. Résultat, un aspect lifté par une remontée de l’ovale du visage pour un public entre 45 et 55 ans.
Le botox sous les aisselles.
A Paris, tous les hommes d’affaires en costume se laisseraient tenter par cette technique anti transpiration. Pour stopper la sudation, le médecin injecte de la toxine botulique directement sous les aisselles. L’effet dure jusqu’à neuf mois. Les mains et les pieds peuvent également être traités de cette façon.
La greffe de barbe.
Non, la barbe faussement négligée n’est pas réservée aux hipsters ou aux jeunes loups de la finance. En cas de pilosité défaillante, la greffe est possible, et la demande en nette hausse depuis un an. Concrètement, des cheveux ou poils du patient sont implantés dans ses joues.
Et demain?
Deux demandes reviennent régulièrement, sans que les médecins puissent y répondre. Elles concernent les vergetures, pour lesquels il existe juste des traitements en luminothérapie et peeling. Mais aussi les cernes – à ne pas confondre avec les poches – traités à la marge avec des lasers ou des injections. Pour un résultat quasi nul jusqu’à présent.
Romain Scotto
20minutes