Pour avoir aidé son «ennemi» à se maintenir au pouvoir pendant quelques temps, Bozizé était assurément en droit de garder une dent contre (e leader du MLC. En tout état de cause, l’intrigue Bemba à la Cour Pénale Internationale est devenue aussi l’affaire de Bozizé. Alors que l’opinion internationale était largement mobilisée sur la plainte des organisations de droits de l’homme contre le sénateur et président du MLC pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, des pillages et des viols en RCA, on croit savoir que les témoins étaient encouragés par l’Etat centrafricain. Par ailleurs, on soupçonnait même ceux-ci d’être du même bord politique que François Bozizé. Sa chute, autant que les conséquences qui vont en découler, et compte tenu de tout ce qui s’est passé le week-end dernier à Ban- gui, il faut craindre que les témoins ne soient plus suffisamment motivés pour porter de coups au plus célèbre détenu congolais de La Haye, Jean-Pierre Bemba Gombo. Cette appréhension s’accentue davantage dès lors que c’est le président fugitif qui assurait parfois la sécurité des témoins, voire les prenait n charge. Maintenant que la situation a sensiblement changé sur terrain, l’idée de voir ces auditeurs se bousculer au portillon s’effrite de plus en plus. D’où la chance du Chairman du. MLC de voir la balance pencher en sa faveur…
Il convient de rappeler qu’à la suite du refus de certains témoins de Jean-Pierre Bemba de se rendre à La Haye, les juges avaient demandé de suspendre le procès afin de permettre à toutes les parties de s’organiser pour permettre au procès de se dérouler dans de bonnes conditions. Maintenant que les conditions sont réunies, les juges ont instruit le greffier à prendre toutes les solutions utiles pour faciliter l’organisation matérielle pour des vidéoconférences avec les témoins qui refusent de déposer à la Haye.
Tshieke Bukasa | journaldebangui.com