La protection d’Alassane Ouattara relève des membres du Groupe de sécurité présidentielle (GSPR), commandé par le lieutenant-colonel Diomandé Vagondo, lui-même secondé par l’ex-chef de guerre Chérif Ousmane. Pour leur mission, ils disposent de plusieurs dizaines de véhicules blindés tout-terrain du constructeur Acmat, fournisseur exclusif de l’armée française.
Le GSPR travaille main dans la main avec plusieurs éléments des forces spéciales françaises. Ces derniers sont sous les ordres d’un officier français détaché auprès de la présidence ivoirienne, lui-même placé sous le commandement du colonel Daniel Jaunin, patron de la force Licorne. Lors de sa visite d’Etat en France du 25 au 28 janvier, ADO a par ailleurs obtenu de l’Elysée l’affectation à Abidjan de plusieurs hommes du Service de protection des hautes personnalités (SPHP), qui dépendent du ministère français de l’intérieur. Paris a également facilité l’achat de matériel militaire pour équiper le GSPR en obtenant des Nations unies une dérogation spéciale sur l’embargo toujours en vigueur sur l’achat d’armes en Côte d’Ivoire. Fin mars, deux membres du SPHP se rendront à Abidjan pour une courte mission d’audit auprès du ministère de l’intérieur.
Moins bien équipée que le GSPR, la Garde républicaine ivoirienne, dont le commandant en second est l’ex-commandant de zone Issiaka Ouattara, alias Wattao, reste plus discrète autour du président ivoirien, mais non moins présente. En outre, ADO bénéficie du soutien de Blaise Compaoré. Le président burkinabè a dépêché à Abidjan des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), bataillon d’élite de sa garde rapprochée. Pour protéger ses cortèges, le chef de l’Etat ivoirien est entouré par des CRS non armés mais appuyés par les hommes du GSPR. En outre, un hélicoptère de type Apache patrouille régulièrement au-dessus de ses convois. Ce fut le cas lors du déplacement du président ivoirien à Bouaké, le 23 février.
Enfin, le successeur de Laurent Gbagbo est entouré des éléments jordaniens des Forces tactiques d’intervention (Swat), régiments spéciaux des Nations unies. Ceux-ci sont formés aux Etats-Unis. La présidence ivoirienne située au Plateau, ainsi que la résidence privée du couple Ouattara dans le quartier de la Riviera demeurent sous le contrôle des casques bleus béninois, sénégalais et togolais de l’ONUCI.
La Lettre du Continent