Côte d’Ivoire : Se souvenir toujours que tout passe [Par Jean-Claude Djéréké]

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“Sic transit gloria mundi” (Ainsi passe la gloire du monde). Cette phrase prononcée pendant le couronnement du pape voulait rappeler à ce dernier qu’il n’était qu’un mortel et, donc, qu’il devait se garder de tout orgueil, de faire souffrir autrui, d’éviter surtout d’ôter la vie à son semblable.

Issiaka Ouattara alias Wattao est le rebelle qui aurait ôté la vie à Émile Boga Doudou (EBD) dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Est-il besoin de rappeler qu’EBD était un important pilier de la Refondation, que la fermeté et la franchise étaient ses plus grandes qualités, qu’il avait commencé à moderniser notre administration?
Après avoir assassiné EBD, Wattao eut de l’argent, des galons et des médailles dans une armée de tueurs. Il devint propriétaire de voitures et d’immeubles à Abidjan et ailleurs. Dans un documentaire réalisé par un journaliste français, on le vit exhiber ses nombreux véhicules et un pistolet en or.
Le 5 janvier 2020, le même Wattao, le tout-puissant Wattao, rendait cependant l’âme. Il n’avait que 52 ans, l’âge auquel Émile Boga quittait ce monde dans des conditions tragiques. Quelle coïncidence!
Il y a 4 ans, Wattao entrait donc dans l’autre monde où on n’emporte ni titres, ni chéquiers, ni femmes, ni villas, ni pistolet automatique mais où il est uniquement posé à ceux qui croient en Dieu cette question : Était-il vraiment nécessaire de faire du mal à X ou à Y quand tu savais que tout est vanité et que tu es de passage sur terre?
L’argent, la gloire, les honneurs, le pouvoir, le tapis rouge : toutes ces choses sont effectivement vanités.
Si nous admettons cela, si nous croyons que les choses de ce monde sont éphémères, alors pourquoi cette propension chez certains à vouloir nuire aux autres? Pourquoi d’autres ne vivent que pour amasser des milliards piqués dans les caisses de l’État pendant que la majorité de la population croupit dans une misère déshumanisante? À quoi sert-il de fanfaronner, d’être méchant, égoïste ou cruel si tout passe?
L’humilité et la générosité de Sadio Mané, ce grand footballeur sénégalais qui n’a pas oublié d’où il vient, ne nous parlent-elles pas?
Paix aux âmes de Boga et de Wattao!

Jean-Claude Djéréké 

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