Pour ceux qui en douteraient encore, voilà qui est clair. La guerre entre les deux camps « pro-Ouattara » et « pro-Gbagbo », est loin d’être finie. Mieux, elle fait rage en ce moment. La « volonté affichée » par le régime Ouattara, visant à faire « enterrer la hache de guerre », à travers le processus de réconciliation nationale, n’a finalement été qu’un leurre. Comment peut-il en être autrement quand les actes posés sur le terrain tranchent nettement avec l’esprit d’une véritable cohésion sociale ?
« pro-Ouattara » et « pro-Gbagbo » se livrent actuellement une guerre sans merci. A tous les niveaux. Certes, mais quand les fusils font leur apparition, quand les Droits de l’Homme sont massivement et gravement violés, pire, quand des vies sont systématiquement ôtées, il y a lieu de s’en inquiéter et de tirer la sonnette d’alarme.
« Tolérance zéro, (…) le gouvernement doit mener une guerre sans merci contre les déstabilisateurs », titre le quotidien porte-voix du régime de monsieur Ouattara. Le message est clair, sans ambiguïté. Entendez bien par-là, « désormais et plus que jamais, nous, pro-Ouattara, n’hésiterons plus à traquer et éliminer les pro-Gbagbo ». Ils l’ont dit et nous le savons tous. Les « déstabilisateurs », selon ces pro-Ouattara, selon le « sécurocrate » du régime ouattariste, Hamed Bakayoko, ce sont les « pro-Gbagbo ». La justice du plus fort est donc, en marche, de plus belle.
La justice, parlons-en
La Commission Nationale d’Enquête (CNE), vient de rendre son rapport sur les « les atteintes aux Droits de l’Homme et au Droit Humanitaire survenues après l’élection présidentielle de 2010 ». Elle a rendu ce rapport au « juge-et-partie », monsieur Ouattara Alassane.
Avant même la Justice, le verdict semble être donné. Selon ce rapport, sur un total de 2448 morts occasionnés par les deux camps (pro-Gbagbo et pro-Ouattara), les FDS (pro-Gbagbo) auraient fait 1904 morts, soit 77,78 %, contre 544 morts, soit seulement 22,22 %, pour les FRCI (pro-Ouattara). Ce qui, du coup, renforce les autres dans leur positions tendant à accabler et rendre responsables les seuls pro-Gbagbo des crimes les plus massifs et les plus graves au cours de cette crise qui endeuille la Côte d’Ivoire. De quoi faire grincer des dents.
N’est-ce pas là un autre quitus délivré au camp Ouattara, après la CPI, pour perpétuer ses crimes ? Croyez-vous que le régime d’Abidjan « mangera » ses propres enfants ? Détrompez-vous. Si ce régime refuse de « voir » ses FRCI laissés pour compte, donc frustrés, dont il sait pertinemment qu’ils sont les vrais auteurs des récentes attaques perpétrées à Yopougon, Abengourou, Akouédo et Agboville, ce ne sont pas ceux qui sont « épinglés » dans un simple rapport qui seront inquiétés. Ce qui n’est pas vrai pour le camp des FDS pro-Gbagbo, dont le sort est d’avance connu, au regard des penchants pervers du régime ouattariste depuis son arrivée au pouvoir.
Alors, vous avez entendu « Justice » ? Ajoutez-y, immédiatement, « des vainqueurs », car il n’y a que cette « justice » qui a droit de citer dans cette Côte d’Ivoire, version Ouattara Alassane.
Entre temps, le « ratissage » se poursuit dans nos communes, dans nos villes et villages. Sournoisement et surement orientée vers des présumés pro-Gbagbo. Pour « couvrir » les vrais coupables, connus et reconnus par le régime. De peur que ce « quelque chose de pourri dans la maison Ouattara », ne parviennent, en plein jour, aux narines des ivoiriens. Peine perdue, les ivoiriens en savent déjà beaucoup. Au delà de ce qu’ils peuvent imaginer.
Mais il y a pire que cette « fausse piste ». Il y a la vie de milliers d’innocents citoyens ivoiriens qui est menacée. Il y a les vagues d’arrestations arbitraires et les tortures. Il y a les détentions injustifiées et le retour des dénonciations sur la base de simples soupçons.
Pourvu que vous ne soyez pas pro-Gbagbo. Pourvu que vous sachiez manier l’ethnie des FRCI, pourvu, peut-être que votre nom ait une consonance nordique… Pourvu que vous ne soyez pas du côté de ceux qu’ils appellent les « mauvais ».
Après cela, de quelle réconciliation peut-on bien vouloir parler aux ivoiriens ?
Marc MIcael La Riposte