Que s’est-il passé exactement à la prison du IIIe bataillon d’infanterie de Bouaké, le 6 octobre 2002 ? Une soixantaine de gendarmes ont été massacrés, froidement, par des éléments armés du MPCI (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire), le mouvement rebelle qui contrôlait le nord du pays. Personne ne nie les faits, même si les responsables du MPCI affirment n’avoir pas été personnellement au courant, ce qui est hautement improbable. Surtout lorsqu’on sait que des réunions de responsables avaient lieu régulièrement dans le camp militaire du IIIe bataillon d’infanterie. Un massacre perpétré sur quatre jours, le transport des cadavres, le creusement des fosses communes n’ont pu passer inaperçus.
Une longue et discrète enquête approfondie, savamment diligentée par des services privés financés par les familles des victimes, leurs amis et des donateurs nationaux et internationaux, permet aujourd’hui de confirmer qu’ils n’ont pas été tués au combat. Divers éléments de preuves ont été rassemblés et seront mis à la disposition de la justice : des films et des photos de la traversée de la ville par le groupe de gendarmes prisonniers, encadré par des hommes en armes, marchant sous les quolibets de la foule de leur caserne vers la prison. Ils sont en civil et les images permettent de les identifier, des témoignages de rescapés et riverains, expertise des fausses communes creusées près du quartier de Dar es-Salaam à Bouaké, les rapports des délégués d’Amnesty International qui ont reconstitué le déroulement des événements en interrogeant les survivants lors d’une mission sur place, au début de décembre 2002.
L’explication ne pouvant pas excuser les actes de violences commis à l’encontre des gendarmes de Bouaké, Il faut que leurs auteurs en répondent devant un tribunal. C’est ce qui justifie la plainte déposée par le collectif des familles et amis des victimes au tribunal de Nanterre (France) pour Massacre avec préméditation contre l’ex-Commandant en Chef des opérations du MPCI, le General Michel GUEU. Cette plainte est doublée d’une autre concernant les charniers de l’ouest lors de la crise post-électorale avec le Général GUEU comme Commandant du fuseau ouest. Le General Michel GUEU court alors le risque d’être convoqué et même interpellé par le juge en charge de l’affaire en cas de séjour séjour en France.
Le collectif des familles des victimes
ConnectionIvoirienne
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