« Amah : C’est lorsque l’honneur est perdu qu’il nous saisit à la gorge pour nous rappeler son existence et il devient alors aussi précieux que l’air dans les poumons.
Le chœur : Ton honneur, c’est de l’orgueil. (…) Rendons les armes pour arrêter la moisson de morts.
Amah : Vous n’aurez plus de cadavres, certes, mais un peuple de morts-vivants. Cela vaut-il mieux ? »
La guerre civile des aputaga d’Apedo-Amah
(Extrait cité par Seexonam Komi AMEWU pp.111-112, ed. Awoudy)
Il existe deux concepts autour desquels intellectuels, politiques, politiciens et quelques amuseurs de galerie ont tant girouetté ces petits jours : La rétroactivité à propos d’une constitution que personne n’a remise en place et la guerre civile, cette sorte de serpent de mer qu’on recherche en plein jour avec des phares !
Heureusement pour le pauvre citoyen qui ne se retrouve plus, le bavardage intense sur la rétroactivité a relégué le concept dans un brouillard de niaiserie d’où personne n’ira plus le déterrer.
Malheureusement pour le pauvre citoyen qui peine à remettre sa tête sur les épaules, revient un autre concept aussi dangereux, tout autant pernicieux que niais qui se décline en peu de mots : Nous allons nous entretuer ! Mais oui nous sommes en guerre civile pour que vive le meurtre organisé ou non !
La guerre civile, même si elle se définit comme un conflit armé au sein d’un État-Nation, le caractère local d’un conflit, sporadiquement armé soit-il ne fait pas de lui une guerre civile. Il faut sans doute l’intensité, la durée, l’organisation politique et la dispute physiquement violente du monopole de la force comme dirait Mark Gersovitz. Trois intellectuels togolais ont essayé publiquement de tenter l’hygiène du concept et autres idées associées : le philosophe Sami Tchak refuse l’amalgame entre génocide, massacre et foyer de tension. Jean baptiste Komi met en garde contre le débouché sur une guerre civile à force de manipuler le concept et d’en chercher coute que coute un contenu avec des procédés artificiels et une propagande criminelle. J. Assamagan parle lui d’une tentative monstrueuse de convertir les dérives de gens qui expriment leur ras-le-bol en prétexte assassin.
Une guerre suppose des armes et des batailles rangées entre factions opposées. La révolte et l’insurrection ne sont pas une guerre civile. Mieux elles peuvent servir à l’exorciser. Pour faire simple, disons que la guerre civile au Togo n’a de sens que comprise comme une guerre contre les civils. La guerre civile au Togo c’est la guerre que l’armée, notre armée livre contre son peuple, contre nous !
Laissons le Kabyè, le Tem, le Mina le Ouatchi et toutes les autres ethnies tranquilles. Au Togo la guerre civile n’est que l’autre nom de la guerre que fait l’armée aux civils. Cette guerre civile, le régime malgré son armada face aux mains nues est en train de la perdre. Elle l’a perdue !
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Journaliste, communicologue, porte parole 3G
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