Charles Blé Goudé : Il est vivant en chair et en os

0

 

Par Camus Ali Lynx.info

L’homme a un aura qui a fini par dépasser les frontières africaines.  L’ANC en Afrique du Sud avait  fini par en faire un invité de taille lors de tous ses congrès. Il fallait connaître ce patriote qui a réussi à vaincre l’armée française avec les mains nues ! Le maire d’une ville d’ Italie finit par décorer cet Africain ordinaire qui avait fait mordre la poussière à la France lors des attaques de 2004 par la Licorne sur les civils ivoiriens. On se rappelle que c’est en transit à l’aéroport de Zaventem à Bruxelles que la France avait tancé les autorités belges d’arrêter l’homme pour un farfelu mandat d’arrêt international qui planait sur lui. Il finira par lancer aux yeux de la police belge qui demandait s’il allait en France qu’il « n’avait rien à foutre dans ce pays et que chez lui était bien en Côte d’Ivoire ». Activiste et pacifiste de renom, le général avait fait rêver des millions d’Africains surtout la jeunesse et avait fait des ennemis qui sûrement enviaient ce charisme un peu trop lourd pour un jeune africain. Le journaliste Venance Konan en premier, toute la galaxie rebelle autour de Guillaume Soro en second et les politiques de gauche comme de droite français enfin. Cet éveilleur émérite de consciences, aura été le plus chanceux des patriotes avec l’entrée des chiens de guerre du Boucher  d’Abidjan, Alassane Ouattara. Annoncé par Patrick Achi le ministre des transports et porte-parole du gouvernement Ouattara pour mort, l’AFP, véritable caisse à résonnance, ou mieux, média français de la guerre, le mystère de sa disparition va finir par hanter les chancelleries en poste à Abidjan sur sa mort. On pouvait lire une chancellerie qui disait : « On ne parlera plus jamais de Blé Goudé ». La France,  tous ses médias et le confrère Slate Afrique vont même bousculer les esprits afin qu’il mette le nez afin qu’on le repère, le traque le tue. L’Onuci avec Choi fera de même. Patatras ! Mais au final, c’est le grand général qui a fini par laisser une lettre dont un de ses lieutenants nous a fait parvenir au Lynx. Si le devoir d’un révolutionnaire est d’éveiller  les consciences, son premier devoir est aussi de ne pas mourir. Le politologue ivoirien Arsene Dogba avait fini par lâcher que le général de la rue vivait avant que ce dernier ne fasse le premier signe de vie : « Si Blé Goude était tombé sur le champ de bataille, sa tête aurait été brandie comme un trophée de guerre par les criminels d’Alassane Ouattara. Lisez avec le Lynx ce qu’il a écrit depuis sa cachette !

Mes chers compatriotes,

Je suis vivant!
Si certains ont souhaité ma disparition physique, d`autres, plus nombreux certainement, aimeraient me voir en vie afin que je puisse participer au débat politique dans notre pays, la Côte d`Ivoire.
Dans tous les cas, cette situation m`aura permis d`expérimenter la symbolique des funérailles du vivant dont me parlait souvent mon grand-père.
En effet, vivant, j’ai assisté à mes funérailles à plusieurs reprises. Je sais que toutes les tentatives des uns et des autres pour me tuer sinon physiquement, à tout le moins médiatiquement, sont la preuve de l’intérêt qu’ils portent à ma personne et à notre combat.
A ceux qui ont jubilé à l’annonce de ma prétendue mort, je souhaite longue vie. La vie humaine est sacrée. Toutes nos croyances ne nous enseignent- elles pas que nul ne doit ni souhaiter ni fêter la mort de son prochain, fût-il son pire ennemi? Et dire que parmi ceux qui ont jubilé à l’annonce de ma “mort“ se trouvent certains individus se targuant d’avoir été mes collaborateurs(?)
Je voudrais inviter ces papillons politiques toujours à la recherche du nectar à méditer les paroles suivantes: ” ce sont les abeilles qui produisent le miel”.
A vous qui, jusqu’ à cette adresse, portiez dans la tristesse et le silence le ‘’deuil’’, soyez rassurés, je suis bel et bien vivant !

Mes chers compatriotes,
Je sais tout ce que nous subissons dans nos quartiers, nos villages, nos campements, nos différents lieux de travail…
Je sais que des villages entiers ont été incendiés, obligeant de nombreuses populations paysannes à trouver refuge en brousse.
Je sais que, invitées à reprendre le service, les forces de l’ordre formées par l’Etat de Côte d’Ivoire sont traquées, humiliées voire assassinées. La dernière trouvaille serait de payer leurs salaires désormais de la main à la main. Du jamais vu!
Je sais que pour échapper à la furie des tortionnaires, de nombreux Ivoiriens sont aujourd’hui refugiés dans des pays voisins sans le moindre sou.

Le fait d’avoir battu campagne pour La Majorité Présidentielle (LMP) étant désormais considéré comme un crime dans notre pays, nous continuons de subir des exactions de tout genre.
Chaque jour, d’honnêtes citoyens sont pris en otage. Les plus chanceux sont libérés moyennant une rançon dont le montant varie selon les humeurs de leurs bourreaux.
Il ne se passe un seul jour sans que nous ne soyons dépossédés de nos biens. Les véhicules, les appareils électroménagers, les fauteuils sont emportés au nom de la démocratie. Même les casseroles, les verres, les cuillères n`échappent pas à leur appétit.
Je sais aussi que certains Ivoiriens, malgré leur appartenance au RHDP, ont vu leurs biens, fruits de plusieurs années de durs labeurs, emportés ; d`autres ont même été tués.
Sous le fallacieux prétexte de recherche de caches d’armes, ils tuent, violent et traumatisent impunément.

Mes chers compatriotes,

Voici autant d’actes qui sont en total déphasage avec l’esprit de réconciliation dont notre pays a plus que jamais besoin; réconciliation dont j`avais déjà ouvert les chantiers à travers plusieurs actions pour tenter de réduire la fracture sociale déjà trop profonde. Souvenons-nous de la Caravane de la Paix.
En clair, au-delà des slogans, la réconciliation doit se traduire en actes concrets surtout quand l’on sait que le président Gbagbo et plusieurs de ses compagnons sont illégalement incarcérés et isolés dans le nord de la Côte d’Ivoire.
En outre, notre pays, atteint du syndrome de l’allégeance et de la ‘’postophilie’’, enregistre le retour de caméléons politiques qui se vantent d’avoir prédit ce que nous vivons aujourd’hui.
Ces nomades politiques sans conviction accusent aujourd’hui le président Gbagbo de tous les maux d’Israël.

Comme vous le savez, chers concitoyens, quelle que soit la virulence d`une épidémie elle ne contamine jamais tout le monde. C’est pourquoi, je voudrais rassurer mes frères Ivoiriens et Africains que dans ce capharnaüm, je demeure lucide.
Mes chers compatriotes,

Dans cette douloureuse épreuve, sachons rester dignes et solidaires. A ce stade de mon propos, je voudrais remercier tous ces Africains et Africaines pour leur soutien à cet autre virage dans l’histoire de notre continent. Point n`est besoin de douter car dans cette montagne de désespoir doit nécessairement se creuser un véritable tunnel d`espérance pour le bonheur des générations futures.
En ce qui concerne les sujets qui engagent la vie et l’avenir de notre pays, la COTE D`IVOIRE, je me prononcerai prochainement.
Je suis vivant!

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Charles Blé GOUDE

Partager

Laisser une réponse