Cette lettre ouverte à la population de Tchaoudadjo qui interpelle les consciences ! [ Gado AYEVA]

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Cette situation ignominieuse appelle quelques réactions sans langue de bois de notre part

Mesdames et Messieurs,
Fils et Filles de Tchaoudjo

Chaque peuple a sa tradition, sa culture dont il est fier. Le vaillant peuple tem de Tchaoudjo ne fait pas abstraction à la règle. C’est dans le but de pérenniser notre culture, nos us et coutumes, afin de permettre aux générations futures de les maîtriser et de les adopter pour ne pas vivre dans une désorientation manifeste que nos ancêtres nous ont légué des valeurs traditionnelles et culturelles que sont Adossa et Gadaou.

Ces fêtes constituent non seulement une fierté culturelle pour tous les Tem de Tchaoudjo, mais aussi représentent le cordon ombilical qui lie tous les Tem de la terre entière à leur terroir. Elles constituent toujours une occasion rêvée pour tout Tem quelque soit son lieu de résidence, de retrouver ses parents et tout ceci dans la convivialité absolue.

Pour sa réussite, chaque fête a besoin d’organisateurs, d’éclaireurs, de pionniers, de responsables autour desquels tout gravite, des hommes et femmes qui prennent les dispositions adéquates pour permettre à l’immense majorité de jouir des festivités et de passer des moments inoubliables.
En effet, nous avons appris avec consternation que l’organisation des festivités culturelles marquant la célébration d’Adossa Gadaou cette année est victime d’une campagne de dénigrement sans précédent venant d’individus sans base légale qui se prennent pourtant pour le nombril de la terre et ce malgré la présence et les bons offices offerts par des autorités politiques originaires de notre localité.

Ce comportement abject qui frise le ridicule suscite un tohu-bohu infernal tant au Togo que dans la diaspora. Par nouveaux médias interposés, les gens se livrent à une guerre sans merci, d’aucuns pour préserver la légalité de la fête, d’autres pour réclamer une royauté qui ne représente qu’une coquille vide. Cette situation ignominieuse appelle quelques réactions sans langue de bois de notre part. Il n’est pas dans nos habitudes de nous taire face à ces divergences, à ces récriminations, à ces bassesses qui font le lit d’un émiettement du tissu social que nos ancêtres ont mis du temps à construire et à préserver au prix de maints sacrifices.

Comme la polémique est enfin rendue publique et d’une manière extrêmement incongrue, choquante; il importe que quiconque se reconnaît Molla comme moi, quiconque a le sang royal qui coule dans ses veines, quiconque constitue l’un des pionniers de ce vaillant peuple pour lui avoir inculqué des valeurs morales et politiques sûres, de s’impliquer dans ce remue-ménage moyenâgeux, en analysant profondément la situation et en situant les responsabilités, au risque de voir l’unicité de ce peuple voler en éclats.

Après donc analyse, nous en sommes arrivés au constat suivant :

Les festivités culturelles marquant la célébration des fêtes Adossa Gadaou sont toujours entachées de contestations, à la limite de soulèvements, comme si certains assoiffés de sensationnel et de pouvoir n’attendraient que ces moments pour faire des revendications dont eux seuls ont le secret. Nous ne faisons pas fausse route si nous affirmons pince-sans-rire que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Alors nous, filles et fils Molla de Komah déclarons ce qui suit:

Malgré les tempêtes et les cyclones causés par des apprentis-sorciers dont le but inavoué serait de mettre à mal nos fêtes culturelles, nous résisterons comme jadis nos ancêtres. Nous résisterons à ces actes de sabotage de la quiétude du peuple tem, à la trahison dont nous sommes victimes et à la déstabilisation des us et coutumes de notre terroir et surtout de notre patrimoine culturel par des individus mal-intentionnés.

Je profite de l’occasion pour mettre en garde les rois sans trônes de notre terroir et leur rafraîchir un peu la mémoire sur les événements qu’ils tentent ostensiblement d’ignorer.

1.) Nous avions assisté à la nomination du chef religieux de notre terroir par l’approbation de nos parents, malgré plusieurs mouvements de contestation.

Nos mêmes parents ont pu trancher et calmer les tensions qui fusaient de toutes parts.

2.) Nous avions assisté aux nominations des chefs traditionnels dans nos quartiers par nos parents et pour la bonne marche de notre communauté et ce, dans le cadre de la décentralisation des pouvoirs de notre royauté.

3.) Nos mêmes parents ont eu à nourrir, à éduquer et à encadrer certains Hauts cadres, des sous-officiers, des officiers et des officiers supérieurs issus de cette même communauté.
Aujourd’hui, il est regrettable et inadmissible de voir ces mêmes personnes être les moteurs de cette déstabilisation.

4.) Nos parents ont encouragé nos sœurs et nos tantes à convoler en justes noces avec des gens de cette même communauté, afin de susciter une certaine harmonie dans le pays tem.

5.) Les multiples divisions qui ont secoué cette même communauté, ont été réglés avec humilité par nos parents et ce, afin de créer un climat de parfaite entente entre les membres de cette communauté.

6 ) Certains de vos parents ont été loyaux vis-à-vis des nôtres et aujourd’hui vous les fils, vous vous dressez en véritables rebelles contre les us et coutumes de cette richesse que nous á léguée par nos ancêtres. Cela s’appelle de la trahison.

Ne craignez-vous pas les conséquences ingérables qui risqueraient de s’abattre sur vous?
Nos parents nous renseignaient sur l’ingratitude en affirmant que s’il fallait condamner tous les ingrats de la terre; qui pourrait on pardonner?

Alors que Louis XIV ,roi de France disait à son tour, je cite: « Toutes les fois que je donne une place vacante, je fais cent mécontents et un ingrat. »
Alors celui qui sert son pays sert souvent un ingrat.
Nous voudrions vous informer qu’il est encore temps que vous vous ressaisissiez en créant des conditions adéquates pour une célébration apaisée des festivités d’Adossa-Gadou, au risque de voir le peuple Molla de Komah se dresser comme un seul homme devant vos manigances qui n’ont que trop duré.
Nous vous invitons à la prise de conscience et à un sens aigu de responsabilité face à la prise de décisions qui risqueraient de précipiter le peuple tem de Tchaoudjo dans un chaos indescriptible.
À bon entendeur, salut !

Nana Molla Koma Alou
Gado Ayeva

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