Centrafrique: Des entreprises européennes financent la guerre, selon Global Witness

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L’ONG, des Français, Allemands, Chinois et Libanais qui ont payé des millions de dollars aux rebelles armés

 

Dans son rapport rendu public le mercredi 15 juillet, et intitulé « Bois de sang. Comment l’Europe a aidé à financer la guerre en République centrafricaine ? », l’ONG britannique indique ouvertement que ce sont les entreprises européennes qui exploitent le bois dans ce pays qui financent la longue guerre fratricide ayant coûté la vie à de nombreux Centrafricains.

L’étude n’est pas passée par quatre chemins pour prouver que ces entreprises financent effectivement le conflit entre communautés rivales en RCA. Il démontre, témoignages et documents à l’appui, comment les entreprises concernées, après avoir été rançonnées, et pillées pour certaines par les rebelles de la Séléka, monnaient par la suite leur sécurité en finançant la présence sur leurs concessions de forces de protection issues des rangs des belligérants.

Global Witness ne cache pas sa désapprobation face à cette manière de faire des entreprises européennes qui ont signé des « contrats lucratifs d’exploitation forestière avec des miliciens ». Les opérateurs impliqués dans ces pratiques déloyales sont connus. Il s’agit selon l’ONG, des Français, Allemands, Chinois et Libanais qui ont payé des millions de dollars aux rebelles armés.

Les révélations faites par Global Witness confirment ce que le groupe d’experts sur la Centrafrique mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies avait noté dans son rapport datant de juillet 2014. Le texte évoquait que « des entreprises forestières ont payé des commandants de la Séléka jusqu’à 6.000 dollars américains par mois pour la protection de leurs installations à Bangui ». Global Witness accuse par ailleurs l’Union européenne de ne pas « empêcher le commerce du bois illégal en Europe ».

Rappelons que des milliers de personnes ont été tuées ces dernières années en République centrafricaine au cours d’un conflit qui oppose les Anti-balaka aux rebelles de l’ex-Séléka.

Nestor N’Gampoula

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