Moins de 24 h après le discours du président Alassane Ouattara, Jean Bonin Kouadio, cadre du Front populaire ivoirien, proche de Pascal Affi N’guessan, a lancé un appel des plus pressant à l’ensemble de l’opposition ivoirienne. La sortie de ce juriste de formation est consécutive à l’annonce, jeudi 6 août 2020, du chef de l’Etat Alassane Ouattara, de rempiler pour un troisième mandat présidentiel. Pour faire face à cette candidature qu’il qualifie « de forfaiture », le porte-parole du président du FPI, interpelle sur la nécessité de l’union sans exclusive de toute l’opposition politique pour mener de façon coordonnée des actions de contestation démocratique et républicaine.
Alors qu’il avait en mars dernier devant l’Assemblée nationale, réunie en congrès, annoncé qu’il ne se représenterait plus, le chef de l’Etat vient de renier sa parole. Sacrilège !
Ce reniement, il le justifie par le prétexte du décès de l’ex 1er ministre, Gon Coulibaly, qui manifestement à lui seul représentait la nouvelle génération du/au RDR. L’impréparation à la relève saute aux yeux. Or, c’est connu, il n’y a pas de vents favorables pour qui ne sait où et avec qui aller.
N’empêche, c’est une question interne au RDR qui ne devrait avoir aucun impact sur l’application et l’interprétation de notre constitution. La parole donnée est sacrée en Afrique, elle est gage de sérieux et de fiabilité.
À présent, que faire ?
Face à une telle forfaiture, plusieurs voies s’offrent à l’opposition républicaine, dont celle de l’exaltation émotionnelle ; la plus mauvaise car elle est l’expression d’une frustration et non une stratégie politique. Mais l’émotion est une énergie qu’il faut savoir positiver et dompter en la traduisant en force électorale.
Si Ouattara dépose sa candidature devant le Conseil Constitutionnel qu’il a mis en place et nommé, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’elle sera validée comme lettre à la poste. Il faut donc s’en remettre, rapidement, à des instances judiciaires plus crédibles et impartiales : les cours de justice internationales. C’est le cas notamment de la Cour de Justice de la CEDEAO et de la CADHP. C’est la 1ère chose à faire.
À quelque chose malheur est bon !
Cette candidature nous interpelle sur la nécessité de l’union sans exclusive de l’opposition. Soit nous allons en rangs serrés contre Ouattara et nous le battons, soit nous allons désunis et il gagne. Pas besoin d’être un génie pour comprendre une évidence aussi élémentaire. Cette candidature donne une ultime chance à l’union. Nous devons tous la saisir pour, ensemble, mener toutes actions de contestation démocratique et républicaine. C’est une exigence de bon sens et un impératif de sauvegarde de notre jeune démocratie. C’est la 2ème action à poser.
À tous les membres de l’opposition,
Laissons le passé au passé. Mettons de côté les ressentiments nés de nos différentes stratégies qui, quelquefois, se sont révélées antagonistes car non guidées par l’intérêt national mais l’égoïsme de la primauté du leader tutélaire irremplaçable ou incontournable.
Tous, autant que nous sommes et à quelque niveau que nous nous situons dans l’échelle politique ou sociale, nous sommes importants. C’est notre union qui fera notre force. Pour autant, l’union ne signifie pas soumission à qui que ce soit mais commande d’agir ensemble, dans une vision concertée de l’action politique, dans le respect de nos différentes identités partisanes.
Actons mais agissons, réagissons. Mais, faisons-le intelligemment et alors le St graal de l’alternance politique apaisée s’ouvrira à notre pays. La Côte d’Ivoire qui a besoin de changements et de paix.
Jean Bonin Kouadio
Vice-président du FPI
Porte-parole du candidat du FPI