Cameroun : Ces « gonzess » qui aiment sucer à Douala

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Elles s’habillent légèrement, presque nues (fuseau, mini jupe…) avec leurs « Mandjadja » visibles derrière à l’image des fuseaux

Le boulot est rare, difficile d’obtenir un contrat de travail au pays de Paul Biya.C’est la rareté des emplois salariés, des jeunes surqualifiés, sur diplômés. La nécessité de faire vivre des enfants abandonnés par leurs pères amènent certaines filles à se prostituer…Pour joindre les deux bouts.Un autre constat amère, dans les bars, les restaurants ou les boîtes de nuit de la cité économique, l’offensive des Chinoises gagne le pays.

Au coeur de la séduction et du plaisir à Douala, ce sont les Camerounaises et les Chinoises qui dictent leur loi et qui font la chasse à l’homme.On dirait que nous exagérons mais, c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit des chinoises, les fameuses wolowoss de couleur opèrent, par exemple, dans la ceinture du triangle d’or du quartier Akwa, dans ses cafés, ses clubs de jazz, ses casinos, ses boîtes de nuits, ses cabarets, ses hôtels. Depuis quelque temps, pourtant, quelque chose a changé dans la faune qui peuple les rues à Douala.

Le Chat noir est un de ces nouveaux lieux pour noceurs, au cœur d’Akwa. C’est un club privé qui offre à sa clientèle un registre jusque-là inexploré sous ces latitudes. C’est ici le lieu où le bas de la ceinture féminine se vend à vil prix.

Depuis quelques années, les jeunes Chinoises ne se cachent plus et se font plus offensives vis-à-vis des prostituées Camerounaises. Les lieux de plaisir chino-Camerounaises se sont multipliés dans la grande agglomération portuaire. Aussi bien les faubourgs désaffectés et pauvres tels que Quartier Village ou Carrefour Elf Aéroport que dans les quartiers résidentiels de Bonamoussadi, Makepe ou Bonapriso.

Bien sûr, le quartier commerçant d’Akwa, territoire incontournable du marché du sexe, reste la plaque tournante du sexe. Les primo arrivants dans la ville veulent “goûter le blanc” nous confie un moto taximan qui s’active à se séparer de son client pour aller goutter “l’affaire là”. Ces chinoises wolowoss ne sont pas prêtes à céder à leurs rivales camerounaises, fussent-elles des tigresses venues de Shanghai.

A Douala où la morale traditionnelle et familiale ne guide plus les gens, des filles se prostituent loin de leur famille et même proche pour certaines d’entre elles.

Si les unes sont allées à l’école, les autres comme F.N et S n’ont pas eu cette chance. Personne ne les aide, disent-elles, avant d’ajouter qu’elles ne résistent pas à la tentation de gagner de l’argent en vendant ce qu’elles ont de plus précieux.

Elles ont entre quinze et vingt huit ans. Le noctambule qui franchit pour la première fois le seuil de leurs lieux de rassemblement est secoué par l’attroupement de ces jeunes filles. Habituées des lieux, P.E et S.N. soutiennent : « les employés de bar nous servent d’intermédiaire, autrement dit, il y a quelques-uns qui sont en contact avec nos clients ». Nous trouvons sur place de jeunes prostituées qui commencent leur travail l’après-midi, et ça pousse jusqu’au petit matin. Certaines d’entre elles “livrent la marchandise à des habitués à crédit” affirment t-elles.

Selon un des clients de ces prostituées que nous avons pu rencontrer, les Chinoises “ne crient pas sur le lit comme des Camerounaises” Aussi, ajoute t-il,les Camerounaises opèrent où le client le souhaite et facturent la passe entre 5 000 F CFA et 10 000 F CFA. Elles acceptent facilement 2 000 F CFA ou 3 000 F CFA nous confie t-il. Dans certains quartiers éloignés d’Akwa, le prix peut descendre jusqu’à 1 500 F CFA, voire 1 000 F CFA. Si, pour toute une nuit, une prostituée locale demande au moins 10 000 F CFA, la Chinoise réclame beaucoup moins.

“J’ai essayé une Chinoise parceque tout mon entourage me parlait de leur douceur au lit. Mais je suis resté, parce que j’ai été satisfait”, explique Frédérique R. un client camerounais
SIENO est une travailleuse du sexe qui exerce dans le Chinatown des pauvres, au Carrefour Elf Aéroport. Ici, on croise ses compatriotes cordonniers, épiciers, marchands ambulants, petits commerçants et, bien sûr, prostituées. Ces dernières ont afflué dans le quartier au moment où la société China Road and Bridge Corporate construisait la grande avenue Carrefour Elf Ndokoti en 2004. Attirées dans un premier temps par la main-d’oeœuvre chinoise, elles ont ensuite fini par s’ouvrir à la clientèle locale. SIENO a choisi, comme d’autres, de mener de front une activité économique normale et celle, plus informelle, du sexe. Elle parle à peine français, travaille le jour comme vendeuse dans une boutique du coin et habite la Petite Chine, dans le Quartier Village.
Pour Y.M.N, une prostituée retraitée, on y découvre le plus souvent des mariées qui déclarent aller au travail quand elles quittent leur domicile, nous apprend elle. Des jeunes filles à la poitrine pleine, aux hanches bien fournies. Elles s’habillent légèrement, presque nues (fuseau, minijupe…) avec leurs « Mandjadja » visibles derrière à l’image des fuseaux.

Aujourd’hui, l’urgence est de diminuer ces nombreux bars à Douala. Dans tous les coins, on rencontre un bar, pire certains sont à côté d’une Eglise. De l’autre côté, certaines maisons sont transformées en clando-bar.

Pour preuve, à Akwa, une vieille dame âgée de plus d’une soixantaine d’années loue sa chambre aux prostituées qui désirent vendre ce qu’elles ont. Sans gêne, tous les jours c’est une file indienne au domicile de cette dame, avec des prostituées qui attendent des clients. La situation est grave en ce moment, les populations ne savent plus où donner de la tête. Elles interpellent les autorités municipales, religieuses, en collaboration avec les forces de l’ordre, pour nettoyer la ville, disent-elles.

Yolande Tankeu
Camer.be

 

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