Le président Compaoré était persuadé que l’armée n’allait pas laisser faire
Sur les circonstances de la chute de lʼex président du Faso, Blaise Compaoré. Selon des diplomates que nous avons rencontrés dans la capitale burkinabè, l’armée burkinabé aurait facilité dans un premier temps l’accès des manifestants dans l’enceinte de l’assemblée nationale. « Ils n’ont rien fait pour dissuader les manifestants alors qu’ils avaient déployé d’impressionnants moyens de dissuasion et quadriller toutes les voies d’accès à l’assemblée nationale », rapporte un diplomate de la sous-région en poste à Ouaga qui n’a pas souhaité que son identité soit révélée. Idem pour un autre diplomate d’un pays européen qui nous a rapporté ceci : « Le président Compaoré était persuadé que l’armée n’allait pas laisser faire. A preuve, ni lui ni ses proches n’avaient pris de disposition par rapport à l’insurrection populaire. Ce que les manifestants ont emporté des maisons de certaines personnalités était inimaginable. Même des secrets dʼEtat se sont retrouvés entre des mains qu’il ne fallait pas»
Selon plusieurs diplomates interrogés à Ouagadougou, si l’armée avait joué son rôle de maintien de l’ordre, la situation ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. «Nous avons pu nous rendre compte que même l’opposition ne s’attendait pas à ce scénario puisque c’est elle qui courrait après les manifestants pour faire des déclarations. L’insurrection populaire a été peut-être spontanée mais son succès a été facilité par l’armée », expliquent nos sources diplomatiques.
En effet, il se rapporte que des hauts gradés de l’armée avaient pris fait et cause avant même les manifestations des 29 et30 octobre pour la société civile et l’opposition. Ceci explique peut-être le fait que le président Compaoré ait été contraint à démissionner en moins de 24 heures.
ALI
Le Patriote