Au secours les cagoules [Par Joseph Kokou Koffigoh]

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Dans les rues révoltées une très vieille espèce
De prédateurs aux yeux noirs cernés de tchador,
Fait son apparition et vient rouler sa caisse
Comme aux ères sombres des légions de la mort.
Contre quoi? Contre qui? Oh, est-il admissible

De voir des cagoules qu’on avait oubliées
Au fin fond de l’histoire, attaquer des cibles
Parmi les citoyens qu’on devrait protéger?
Pourquoi les policiers se font ainsi doubler
Par ces noirs Balakas qui préparent la guerre?

Je pèse bien mes mots; avons nous oublié
Que les Centre-Africains peinent à s’en défaire?
Et vous chers gendarmes! Pourquoi ces miliciens
Sans galon dans les rues? Pour maintenir quel ordre?
Sommes nous arrivés comme chez les Syriens
Au temp des milices qui sèment le désordre?
Cette provocation peut donner des idées

À tous ceux qui prônent partout la non-violence;
À la vue de ces gens, ils peuvent décider
De se vouer aussi à quelques fers de lance:
Des Anti-balaka qui pourraient contenir
L’arrogance des gens que la guerre civile
Tente hélas aujourd’hui, au lieu de soutenir
La paix dans la cité dont rêvent les civils.

Cette provocation, pourrait décourager
Ceux qui croient encore qu’il n’est pas impossible
D’amener l’Histoire à fumer le calumet
De la paix en rendant le dialogue possible.
Hâtez-vous! Dégagez les rues de ces cagoules
Qui n’ont rien à y faire, avant qu’il ne soit tard;
Avant que le peuple en colère, ne déboule
Comme un vent d’ouragan, sur les grands boulevards.

Un général disait: « on sait quand ça commence,
Mais on ne sait jamais où et quand ça finit ».

Ce général est mort, mais il faut que l’on pense
Toujours au proverbe qui n’a jamais vieilli.

Joseph Kokou Koffigoh

Poème inédit
Lomé le 18 octobre 2017 

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