« La nécessité de défendre un bien mal acquis réclame un commandement permanent » Oswald WIRTH.
Par une après-midi torride de dimanche, notre guide, un vaillant fils de Tchamba, nous promène dans le marché de sa ville réduit à sa portion congrue qu’on lui a donnée actuellement. Il nous montre les terrains alentours de ce marché, jadis vaste, devenus maintenant propriétés des TITIKPINA. »Devant nous, dit-il, se trouvait un bâtiment colonial, passé à leur main et plus loin, une bâtisse du gouvernement destinée aux corps de la paix américains spoliée également par la même famille. Un peu partout dans la ville, existe des constructions autrefois destinées aux services étatiques comme l’ancien ATOP et bien d’autres logements sur lesquels Le Généralissime Atcha TITIKPINA a fait main basse ».
Quand on sait que le Colonel-Général qui n’est allé en guerre que contre une partie des Tchamba sans arme, a procédé et procède actuellement à la réécriture de l’histoire et de la géographie de toute la préfecture, de toute la ville de Tchamba sinistrée, les exemples de rapts précédents constituent la partie visible de l’iceberg.
Nonobstant, la ville de Tchamba bâtie sur les piliers que sont l’organisation traditionnelle et spirituelle – socle d’une cohésion sociale- selon la volonté de ses pères- fondateurs est devenue la proie inoffensive de son Général qui en fait aujourd’hui un commandement permanent. Qu’il se détrompe.
Les Tchamba savent qu’aucun peuple n’est condamné à une enfance éternelle. Ils attendent, avec les preuves à convictions pour démontrer, l’histoire originale de Tchamba, son histoire foncière que les uns et les autres ont tendance à banaliser et à travestir à coup de force et de millions. Pour eux, tant qu’il n’est pas l’heure de parler, il faut se taire. Et ils restent silencieux. Mais le silence pesant sur les violations des traditons n’ira pas jusqu’à la fin des temps. Aucun règne n’est intemporel. Aussi féroce soit-il à l’image de ce qui se passe à Tchamba, il ne résistera pas à l’érosion du temps. Le temps n’appartient à personne. Ainsi la fin de règne de Titikpina Atcha et ses hommes de mains coïncidera-t-elle avec l’état du droit de parler afin que justice soit faite. Tous ce qui subissent les injustices de toutes sortes que nous aurons le temps de dénoncer prennent leur mal en patience.
Ce texte est une critique formulée de bonne foi à ce qui se passe dans le silence actuellement à Tchamba, à Lomé et partout au Togo. La justice et la réconciliation que nous appelons de tous nos vœux sont celles du Citoyen, souverain dans un Etat moderne. Ce Citoyen fut-il Tchamba doit être la (Res publica) Chose publique qui ne souffre d’aucun abus et qui ne se fait complice d’aucun acte lésant l’intérêt général. Ce qui n’est pas le cas actuellement à Tchamba.
C’est pourquoi, nous appelons les Tchamba à s’élever au dessus de la condition d’esclaves qu’ils vivent actuellement pour aller au-delà des proclamations pseudo-démocratiques de Titikpina Atcha, un Général parmi tant d’autres d’une armée qui n’est jamais allée en guerre et compte dans ses rangs de(z) »héros ».
Usman Sangam
Lomé, le 11 juillet 2011.