REVENIR AUX FONDAMENTAUX D’INDEPENDANCE ET DE LIBERTE
Le Mouvement du 04 mars pour la Libération du Togo (MoLiTo), invite chaque citoyen togolais à opérer radicalement et définitivement un changement de perception du monde dans lequel nous vivons.
Cela fait maintenant 51 ans que nous sommes sensés être indépendants. Malheureusement ce fut encore et sans discontinuer, 51 longues et périlleuses années de servitudes, de misère, de sang, de désespoir, etc.
Le 27 avril 2011, nous venons à nouveau hélas, de passer une année supplémentaire sous la même chape de plomb. Une année de trop ? C’est manifestement ce que signifie les mouvements comme « Faure must go » (« Faure doit partir »), déjà en ébullition dans la diaspora. C’est aussi la sonnette d’alarme que les organisations comme CMAF-Togo et MoLiTo, avaient auparavant tirée l’année dernière en s’adressant directement à Messieurs Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio.
Et pourtant ce ne sont pas les envies ni les luttes pour le changement effectif qui ont manqué. A coup sûr il y a eu des erreurs et des insuffisances.
En particulier, erreur et insuffisance de diagnostic, ayant consisté, surtout pour beaucoup de nos aînés mais encore pour une partie de la nouvelle génération, à croire que nous étions indépendants. La bataille contre le régime a alors ignoré ou feint d’ignorer l’envers du décor de ce régime. Un régime imposé de l’extérieur et maintenu à bout de bras par la force. Un régime qui, dans une large mesure n’est qu’un simple exécutant zélé, tandis que les grandes orientations sont toujours décidées ailleurs.
Ceux que certains s’évertuent donc à appeler « nos dirigeants » ne sont rien d’autre que des leurres, destinés à servir de masque qui préserve l’image des vrais commanditaires. Il sont placés là et outillés pour un programme précis, non togolais, non africain, et concocté par des non africains.
Pour réussir leur mission, ils sont médiatiquement et diplomatiquement protégés par les commanditaires ; ils sont militairement outillés pour tenir le peuple en respect dans la dépendance, la misère, le sang. Tout le nécessaire pour décourager toute velléité sérieuse de libération. La violence perpétrée par nos propres concitoyens prétendument « dirigeants » a également pour effet de cultiver la haine de nous-mêmes à travers la barbarie commise par eux. Un contexte propice aux ONG sociales et humanitaires largement financées par ces commanditaires étrangers pour contribuer au polissage de leur image, à se racheter auprès de notre peuple obligé de souhaiter leur présence, à soigner la conscience de leurs propres concitoyens là-bas et, en fin de compte, pour leur permettre de continuer tranquillement « le travail ».
Pendant ce temps, ensemble avec leurs maîtres, ils pillent et se partagent le butin.
Nous devons impérativement déjouer ce cercle vicieux de violence et de haine de nous-mêmes afin de rassembler nos forces pour combattre ce programme mafieux, barbare, avilissant et destructeur.
L’un de nos problèmes les plus sérieux est de ne pas tenir suffisamment compte de l’histoire. Une histoire qui n’est pourtant pas si compliquée à comprendre. Ce déficit de repères en est pour beaucoup dans les trahisons récurrentes qui annihilent régulièrement nos efforts.
De génération en génération, depuis la rencontre entre l’Afrique et la « mondialisation » occidentale il y a de cela environ 6 siècles, notre avenir nous échappe, notre droit de vivre est entre les mains d’individus issus d’autres cieux et qui nous considèrent à peine comme des êtres humains.
Depuis l’invention de la machine au 19e siècle, l’Africain n’est plus « l’or noir » convoité par l’Occident comme source d’énergie dans les plantations du « nouveau monde ». C’est désormais, un autre or noir, fossile celui-là, ainsi que d’abondantes autres ressources minières et naturelles sur notre continent qui intéressent cette Europe et le reste monde. C’est aussi notre espace qui est convoité par la Chine, l’Amérique ainsi que l’Europe. Nous-mêmes serions devenus inutiles aux yeux du grand capital mondialisé qui ne s’embarrasse pas d’ailleurs de nous le signifier : « l’Afrique sub-saharienne ne représente que 2% de l’économie mondiale », entend-t-on dire. Cette prétendue inutilité doit éveiller notre vigilance au plus haut degré, au sujet de notre existence même dans la finalité du programme qu’appliquent sans sourciller les chevaux de Troie togolais et africains : « si le continent Noir disparaissait sous les flots, cela ne changerait rien à la marche du monde », poursuit-on chez les chantres du tout capital mondialisé.
Les actes que posent ces commanditaires directement ou via leurs bras locaux, qu’ils soient aux effets immédiatement visibles ou à retardement, ont toujours pour objectif de nous conduire à notre perte.
C’est pourquoi le Mouvement du 04 mars pour la Libération du Togo (MoLiTo), invite chaque citoyen togolais à opérer définitivement et radicalement un changement de perception du monde dans lequel nous vivons.
Beaucoup de nos frères et sœurs, sensés faire partie de l’élite combative au sein du peuple, sont malheureusement pieds et mains liés, dans des antennes locales d’organisations occultes et sectaires dont les sièges et les plus grands gourous sont à l’étranger. Ont-ils suffisamment conscience des objectifs destructeurs de ces systèmes ?
A l’opposé, un nombre consistant de togolais et d’africains en général a pu prendre de la hauteur et observer notre problème dans sa profondeur et dans sa globalité puisqu’à l’évidence, cette question n’est pas que togolaise, nos frontières n’étant pas une émanation de notre histoire africaine propre, comme chacun le sait.
Le maintien de contacts à caractère diplomatique avec des représentants officiels des pays du Nord ne doit pas être source d’une quelconque illusion au point de nous faire oublier qu’en définitive nous sommes seuls face à notre destin. L’actuelle coalition euro-américaine contre des peuples africains en Côte d’Ivoire et en Libye, ainsi que le silence de l’Asie, en sont des témoignages bien vivants.
Un tel défi existentiel auquel nous faisons face ne sera pas relevé avec les conceptions et les méthodes actuelles, extraverties et viciées.
Nous avons l’impérieuse obligation de revenir aux fondamentaux d’indépendance et de liberté. Sans quoi la démocratie, surtout celle importée, n’aura été et ne restera rien d’autre qu’une nouvelle arme de notre autodestruction.
L’heure n’est donc plus à la mendicité d’une quelconque démocratie ailleurs auprès de ceux-là mêmes qui ont installé chez nous des chevaux de Troie choisis en notre propre sein.
Sur d’autres plans, en l’occurrence économique, sécuritaire ou autre, le Togo n’a pas non plus besoin sur son propre sol d’une pléthore de conseillers venus d’ailleurs.
Nous devons savoir ce que nous voulons. L’heure est aux choix endogènes. Les solutions ne viendront que de nous-mêmes, tenant compte de ce que nous sommes et de ce que nous avons.
La taille de l’obstacle mieux identifiée, doit nous permettre de mieux nous organiser en fonction, de mieux « fourbir nos armes ».
Le travail de sensibilisation de nos concitoyens doit encore se poursuivre et s’intensifier sur toute l’étendue du territoire comme dans la diaspora, pour une adhésion encore plus massive de l’ensemble de nos concitoyens sans distinction de région. Compte tenu des enjeux et de l’adversité conséquente, il nous faut véritablement et durablement nous retrouver ensemble, debout face à un destin commun. Visant l’avenir, la jeunesse est naturellement à privilégier. Elle concentre d’autant plus notre attention que sa fraîcheur d’esprit est fort heureusement favorable à la réceptivité. Nous devons l’aider à mesurer autant la taille des obstacles dressés sur le chemin que le caractère incontournable et historique de cette mission de libération.
Nous ne pourrons nous passer de notre unité qui doit constituer le socle même de cette sensibilisation.
Il nous faudra également faire preuve d’extrême intelligence dans le traitement de nos chevaux de Troie et des sectes étrangères dans lesquels ils sont pour la plupart embrigadés. Par ce travail de sensibilisation, chacun doit avoir le choix éclairé de revenir vers son peuple afin de participer au relèvement du défi commun ou de rester dans sa « nouvelle famille ».
Le Togo en lui seul, nous le savons bien, par la mosaïque de ses cultures, est une Afrique en miniature. Une richesse que nous devons magnifier pour la réussite de cette unité. Réussir cette cohésion au Togo est le même défi qui nous attend également au niveau régional et continental.
Alors ensemble, retroussons nos manches pour gagner le droit de jouir de notre propre terre, la Terre de nos aïeux.
Paris, le 27 avril 2011
Pour le Bureau provisoire du MoLiTo,
Kofi Alouda.