Géolocalisation de ses deux téléphones portables oui, détail des fadettes
Il n’est pas à une manipulation près. Son nom ayant été associé à l’affaire Air Cocaïne, Nicolas Sarkozy contre-attaque ce 3 novembre dans les colonnes du Parisien. Et enchaîne les contre-vérités, le tout dans une stratégie de victimisation.
Non, cette affaire n’est pas une découverte
En septembre 2014, Le Monde révèle déjà « la nouvelle affaire qui menace Nicolas sarkozy ». Le journal explique alors par le menu comment une juge d’instruction marseillaise s’est intéressée à plusieurs vols privés transportant l’ancien Président, notamment trois voyages pris en charge par la société de l’homme d’affaires Stéphane Courbit. Le Monde précise bien que ces voyages sont apparus « en marge du volet français de l’affaire dite ‘Air Cocaïne’ ».
Non, Sarkozy n’est pas lié à la cocaïne
« Qu’imagine-t-on ? Que j’étais à Punta Cana sur 700kg de cocaïne ? », s’interroge-t-il dans Le Parisien ce mardi. De fait, ce n’est pas ce qu’imagine la juge marseillaise. Si les trois vols supects ont été repérés dans le cadre de l’enquête sur Air Cocaïne, Nicolas Sarkozy n’est pas associé à la drogue. Ce sont les conditions d’organisation de ces vols qui posent question et leur financement par la société de Stéphane Courbit. Mi-février, l’information judiciaire basée sur ces trois vols suspects, qui auraient coûté 300.000 euros, a été ouverte pour abus de biens sociaux, complicité et recel. Et non trafic de drogue. Le parquet de Marseille – qui avait découvert les vols en marge de l’enquête sur Air Cocaïne – s’est d’ailleurs dessaisi de ces éléments et les a transmis au parquet de Paris.
Non, Sarkozy n’a pas été « écouté »
« Croyez-vous qu’on géolocalise le chef de l’opposition, qu’on écoute ses conversations au téléphone, tout son entourage, sans que la garde des sceaux en soit informée ? », s’insurge l’ancien Président dans Le Parisien. Là encore, affirmer qu’il a été » mis sur écoutes » permet à Nicolas Sarkozy de donner un sentiment d’acharnement, lui qui a déjà été mis sur écoute dans l’affaire Paul Bismuth. Mais cela n’a pas été le cas dans ce dossier. Géolocalisation de ses deux téléphones portables oui, détail des fadettes – ces factures détaillées des communications téléphoniques – oui, mais pas de mise sur écoute de lui et « tout son entourage » selon les éléments dévoilés par le JDD.
Non, le « chef de l’opposition » n’était pas visé par la justice
La géolocalisation des téléphones portables a été faite pour les mois de mars et d’avril 2013. Les fadettes ont été consultées durant un an, de mars 2013 à mars 2014. Il était alors au choix : un président à la retraite, un conférencier bien rémunéré ou un futur président de l’UMP (en novembre 2014) puis de Les Républicains, mais pas un chef de l’opposition en exercice.
Instrumentalisation de l’affaire, bonjour.
Delphine Legouté – Marianne
{fcomment}