La guerre post-électorale en Côte d’Ivoire, aura fait, selon les chiffres officiels, plus de 3000 victimes. Parmi elles, il faudra distinguer les victimes que la république ouattarienne instrumentalise et exhibe à des fins politiques et celles qui n’ont jamais eu de voix, car interdites de désigner leurs bourreaux, placés sous protection directe de celui qui exerce dorénavant sur ce pays un pouvoir absolu et arbitraire : Alassane Dramane Ouattara.
Figurez-vous, que lorsque les tenants du pouvoir actuel parlent de victimes, dans leur entendement, il s’agit bien évidemment de celles que les hommes de Gbagbo auraient faites, ni plus ni moins. Les autres victimes, celles que leurs hommes ont massacrées, n’existent pas plus que les extra-terrestres. Du coup, tous ces tueurs regroupés au sein des Frci, seraient exempts de péchés, parce que « sa sainteté » Alassane Ouattara, lui-même l’aura proclamé comme tel. Gare à celui ou celle qui osera publiquement jeter l’anathème sur ces « valeureux assassins » entièrement dévoués à Ouattara. « Depuis quand avez-vous vu des vainqueurs d’une guerre se faire condamner ? », déclarent fièrement les partisans du « guide éclairé », Ado la solution. De même, à ce scénario de victimes à sens unique, une certaine presse occidentale, ne défendant que les intérêts françafricains, ne manque pas d’apporter son grain de sel.
La logique malsaine, dans laquelle se vautrent les allassanistes, ne peut certes manquer de susciter de l’indignation. C’est injuste, direz-vous. Mais au point où nous en sommes, plus rien, venant d’eux, ne devrait nous étonner.
Toujours dans la même idiotie, un certain Alphonse Soro affirme : « Les victimes réclament justice ». L’homme dit s’être battu pour que : « (…) les victimes de Laurent Gbagbo saisissent la Cour après l’appel à témoignage ». Cet individu et ses copains, déclarés persona non gratta à la Haye, se sont finalement résignés à rester en Côte d’Ivoire, prévoyant même, avec ‘’leurs victimes’’, d’organiser un giga-meeting le 18 Juin, au stade Robert Champroux de Marcory, en marge du procès de Laurent Gbagbo. Soit !
Mais ces ivoiriens méconnus, ceux qui n’ont pas accès aux média d’Etat, ces victimes de Ouattara et de sa bande…, dans leur douleur indicible et sans fond, ceux que ce pouvoir abject terrorise et contraint au silence, n’oublieront jamais : Anonkoua Kouté, ce village ébrié, martyrisé, pillé, ses habitants réveillés en sanglots, cette mère de famille brûlée, ces vieillards brutalisés… ; ces victimes du centre émetteur d’Abobo, ligotés puis calcinés ; le peuple wê génocidé, dépouillé et inconsolable ; tous ces hommes, ces femmes, ces enfants qui ne verront plus jamais les leurs, victimes de la barbarie et de l’ambition folle d’un individu : Dramane Ouattara.
Au-delà de ces agitations visant à travestir l’histoire et les faits, la mémoire collective retiendra qu’un jour, un homme, venu d’on ne sais où, avec une horde d’assassins et de colons, dénatura la Côte d’Ivoire et la plongea dans un deuil sans précédent. Après avoir massacré les ivoiriens, saisi et emprisonné leur président, avec la complicité de l’homme blanc, non content de ce forfait, il compte les neutraliser par tous les moyens et les réduire, d’avantage au silence.
Mais à son grand dam, ces ivoiriens, ont choisi de refuser ce statut de victimes résignées qu’il veut leur imposer. Dans un élan de patriotisme, ils ne cessent de se mobiliser et préparent la riposte. Ce 18 juin donc, des milliers d’autres s’apprêtent à donner au monde entier, la preuve que des victimes, Ouattara en a plus que fait et par milliers.
Non, il n’y a pas que ‘’ces victimes’’ que l’on vous présente devant caméras et appareils photos. Il n’y a pas que ces ‘’victimes’’ préparées pour émouvoir l’opinion internationale en faveur de monsieur Ouattara. Il y a surtout ces ivoiriens et ces ivoiriennes, victimes de l’injustice, de la privation des libertés collectives et individuelles, de la misère, de l’insécurité, du rattrapage ethnique…, oui, il y a ces ivoiriens victimes hier et aujourd’hui, de la politique nauséabonde de Dramane Ouattara et qui comptent très bientôt se faire entendre.
Marc Micael La Riposte